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« J’ai des nausées »
De la dyspepsie à la grossesse en passant par la iatrogénie, l’étiologie des nausées est si disparate, qu’un bon interrogatoire est indispensable pour un conseil à bon escient.
La plainte au comptoir
Symptôme peu définissable, la nausée réunit envie de vomir, crampe épigastrique, dégoût alimentaire et malaise général. Elle peut être passagère, précéder le vomissement ou, au contraire, être permanente. Elle s’accompagne souvent d’une hypersalivation et de sueurs. Les causes sont multiples, souvent bénignes (indigestion, grossesse, mal des transport, gastroentérite, migraine, effets indésirables médicamenteux passagers…), mais parfois plus « graves » : hépatites, ulcère gastroduodénal, méningite, HTA intracrânienne, intoxication médicamenteuse et alimentaire…
Cibler la prise en charge
Du ressort officinal
Les nausées récentes d’origine digestive ou « mal des transports », voire celles de la grossesse, relèvent d’une prise en charge officinale. De même que les nausées, effet indésirable médicamenteux (et non intoxication), peuvent s’atténuer avec des conseils sur la prise et sur l’hygiène alimentaire. À voir au cas par cas.
La consultation s’impose
Orienter vers la consultation médicale si les nausées sont anciennes, s’accompagnent de signes cliniques (fièvre, douleurs dans la poitrine, vomissements…), ou surviennent après un risque de surdosage médicamenteux ou 48 heures après une chute.
Conduite de l’interrogatoire
« Depuis quand ? » et « Prenezvous un traitement médicamenteux », «Avez-vous reçu un choc sur la tête » : ces questions évaluent le degré d’urgence de la prise en charge. « Avez-vous d’autres symptômes comme mal au ventre, à la tête… ? », « Avez-vous fait des excès (trop mangé ou trop bu d’alcool) ? », « Êtes-vous susceptible d’être enceinte» :déterminent l’axe du conseil. « Prenez-vous un traitement et lequel ? » : fait suspecter un effet indésirable ou un surdosage. En cas de surdosage (digitalique, salicylique…), appeler le Centre antipoison et/ou orienter vers les Urgences.
Expliquer la démarche
Les nausées doivent céder avec la cause. Sinon, orientez vers le médecin.
Les traitements
Les antinauséeux •
Les médicaments. Si les nausées sont handicapantes, conseiller chez l’adulte et l’enfant de plus de 6 ans, en l’absence de fièvre, la métopimazine (Vogalibs) durant deux jours maximum. Contre-indications : glaucome à angle fermé, troubles urétroprostatique, phénylcétonurie. Également utilisés les antihistaminiques H1 : le diménhydrate (Nausicalm). Contre-indications : glaucome à angle fermé, troubles urétroprostatiques, asthme. Les gouttes de l’Abbé Chaupitre N° 19 ou de Choléodoron, les granules Boripharm N° 15, les granules de , d’ (nausée avec hypersalivation) de Sepia (dégoût des aliments), ou de en 5 CH sont également à conseiller.
• Les plantes. Le thym en infusion, 1 cuillère à soupe dans une tasse le matin au réveil ou au moment des troubles ; le rhizome de gingembre à la dose de 1 g de poudre par jour en quatre prises. Très prisé chez les femmes enceintes, son évaluation clinique reste cependant insuffisante en terme d’innocuité sur l’enfant à naître.
Hygiène de vie
Prendre les antinauséeux une demi-heure avant les repas. Manger tiède, le chaud augmente les odeurs et le dégoût. Privilégier des aliments faciles à mastiquer et à digérer : yaourts, pommes, riz, viande maigre… Éviter les aliments trop gras, sucrés ou épicés. Opter pour plusieurs petits repas dans la journée. Boire plutôt par petites quantités. Les boissons gazeuses sont possibles. Astuce : manger des biscuits salés au réveil pour limiter les nausées. •
Des médicaments sources de nausées
La banque de données Thériaque recense 143 classes de médicaments ayant pour effets indésirables des nausées et/ou vomissements : antidépresseurs, antiparkinsoniens, morphiniques, IEC, biguanides, bêtabloquants, antithyroïdiens, les antirétroviraux… Pour certains, ces effets diminuent avec le temps. Pour d’autres, suggérer une prise au milieu ou en fin de repas ou une posologie d’installation progressive. Quand cela est source d’inobservance, le médecin peut changer de classe thérapeutique. Si cela est impossible, il faut alors mettre en place certaines astuces (lire le chapitre « Hygiène de vie »).
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