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- J’ai attrapé un coup de soleil
1 Je questionne
Identifier les symptômes
« Combien de temps vous êtes-vous exposé ? », « Des cloques sont-elles apparues ? » aident à déterminer le degré de brûlure (voir encadré contexte).
Évaluer la gravité
« Où se situe la brûlure, quelle est son étendue ? », « Quelle est la taille des cloques ? Sont-elles percées ? », « Avez-vous des signes d’infection (écoulement, pus, gonflement…), de la fièvre, mal à la tête, des frissons ? », « Êtes-vous à jour de votre vaccination tétanos (si cloques) ? »
Écarter d’autres causes
« Prenez-vous un médicament, avez-vous utilisé un cosmétique avant exposition ? », « Présentez-vous des boutons qui démangent ? » recherchent une photosensibilisation/toxicité ou une lucite estivale.
2 J’évalue
Une consultation est recommandée, notamment en cas de deuxième degré, si la brûlure couvre plus de 10 % de la surface corporelle (équivaut à la surface d’un bras) et/ou touche le visage, le pourtour des yeux ou les organes génitaux (risque infectieux), si les cloques mesurent plus de 3 cm de diamètre, si elles présentent des signes d’infection ou si la vaccination tétanique n’est pas à jour. Et systématiquement chez le nourrisson et/ou en cas de coup de chaleur associé (fièvre élevée, soif intense, confusion, vomissements…).
3 Je passe en revue
La prise en charge est celle d’une brûlure de premier ou deuxième degré superficiel pour laquelle la cicatrisation est spontanée, de type épidermique par réépidermisation (les cellules de la couche basale restée intacte se divisent pour reconstituer les couches lésées).
Les émollients
Il s’agit de produits qui relâchent et amollissent la peau. Ce sont des topiques à base d’agents gras (vaseline, glycérine…) ou aqueux (gels, hydrogels composés de plus de 50 % d’eau…) qui favorisent la cicatrisation, protègent la peau et soulagent en hydratant et en restaurant le film hydrolipidique. Les agents gras peuvent être utilisés purs comme la vaseline (Vaseline Monot, Cooper…) ou combinés (Dexeryl). Des actifs peuvent y être associés :
– apaisants : eaux thermales (Posthelios, Jonzac crème réparatrice…) ;
– protecteurs : trolamine (Biafineact, Lamiderm…) qui serait anti-inflammatoire ;
– cicatrisants : calendula ou hypericum (Cicaderma, Boiron vaseline au calendula), allantoïne (Cicatryl), vitamine E (Urgo Émulsion apaisante brûlures-coups de soleil), oxyde de zinc (Agathol baume), miel médical (Revamil baume)… ;
– hydratants : hyaluronate de zinc (Hyaluzinc), glycérylpolyacrylate au pouvoir osmotique élevé (Osmo Soft brûlures) ;
– anti-inflammatoires : phénazone (HEC, Brulex…), oxaceprol (Flammaspray).
Les pansements gras
Ces pansements protègent des souillures et créent un milieu humide favorable à la cicatrisation (pas de pansements secs). Le pansement à base de vaseline reste la référence. On utilise une couche de vaseline recouverte de compresses ou des interfaces type tulles de viscose préimprégnés (tulle gras, Méditulle, Vaselitulle…) ou tulles lipocolloïdes associant vaseline et carboxyméthylcellulose (Urgo Brûlures-blessures superficielles tulles).
Leur utilisation est possible sur surfaces étendues, mais le changement parfois douloureux (adhésion des compresses et nettoyage des corps gras résiduels sur lésions), en particulier avec les tulles (présence moindre de corps gras). Un tulle gras avec antiseptique (Bétadine Tulle…) n’a pas d’indication dans la prise en charge officinale (brûlures non infectées).
Autres topiques
– Avec hydrocortisone à faible dose (Calmicort, Cortapaisyl, Cortisedermyl…). Ils ont une indication dans les « brûlures localisées » et sont parfois utilisés pour réduire l’inflammation et les démangeaisons du coup de soleil. Or, l’inflammation est une réaction de défense bénéfique qui joue un rôle dans la mise en place des défenses immunitaires cutanées. Dans tous les cas, ne pas employer sur des surfaces étendues (passage systémique possible), avant 6 ans, plus de trois jours et plus de deux fois par jour et jamais sur des cloques, a fortiori percées, où la cortisone risque de faire le lit d’une infection.
– Ceux avec antibactérien (sulfadiazine argentique dans Flammazine) ou antiseptique n’ont a priori pas d’indication dans les brûlures non infectées. Ils pourraient par ailleurs retarder la cicatrisation.
Les antalgiques
Si douleurs ou fièvre associée, recommander le paracétamol ou, si besoin, l’ibuprofène selon précautions habituelles.
L’homéopathie
Conseiller 5 granules d’Apis mellifica 15 CH et de Belladonna 9 CH toutes les demi-heures à espacer selon amélioration plus Cantharis 9 CH en cas de cloques.
4 Je choisis
Selon le degré
– 1er degré (sans cloque) : émollient.
– 2e degré : vaseline en couche épaisse ou tulle vaseliné ou tulle lipocolloïde.
Peaux sensibles ou allergiques
Éviter les produits reconnus allergisants : trolamine, baume du Pérou, huiles essentielles, lanoline, parabènes… Préférer un émollient simple type vaseline pure.
La galénique
Les formes fluides/sprays (Sol Apaisyl émulsion, Spray mousse Bépanthène) réduisent la douleur à l’application. Les hydrogels rafraîchissent immédiatement.
5 J’explique
Si la peau pèle, ne pas tirer sur les lambeaux (risque d’infection et de cicatrices). Éviter de percer les cloques (geste douloureux et risque d’infection); si elles sont gênantes (sur une articulation…), elles peuvent être percées par une infirmière, en respectant les règles d’asepsie. Proscrire les remèdes de grand-mère : pomme de terre, beurre… Si la fièvre est élevée ou persiste, si des signes d’infection apparaissent, consulter un médecin.
6 Je conseille
Refroidir/soulager
Dans les heures qui suivent, quel que soit le degré, refroidir selon la règle des « trois 15 »: 15 minutes sous l’eau du robinet à 15 °C à 15 cm de distance (ou un bain tiède) soulagent, limitent l’œdème et l’extension de la brûlure. Par la suite, l’effet antalgique du froid s’obtient en appliquant régulièrement un linge propre humide et/ou en pulvérisant de l’eau thermale en spray.
Nettoyer
Laver systématiquement la peau lésée avec de l’eau et du savon. Si cloques, désinfecter avec un antiseptique type chlorhexidine aqueuse, Dakin ou solution moussante (Plurexid) ; bien rincer. Ne pas utiliser coton, alcool, produit coloré (masque l’évolution).
Traiter
– Émollient : en massages doux jusqu’à « saturation » de la peau. Renouveler plusieurs fois par jour jusqu’à cicatrisation. Laisser à l’air libre le plus possible.
– Pansements gras : appliquer une couche épaisse de vaseline ou le tulle imprégné, recouvrir de compresses tenues par une bande non serrée. Vérifier chaque jour l’aspect des lésions, changer le pansement tous les jours si exsudat ou tous les deux jours jusqu’à cicatrisation.
Protéger
→ Boire abondamment pour prévenir tout risque de déshydratation.
→ Ne pas réexposer la peau lésée. Même cicatrisée, la peau reste fragilisée pendant plusieurs mois, la protéger par un photoprotecteur d’indice élevé ou un vêtement.
→ À l’avenir : pas d’exposition prolongée, jamais entre 12 et 16 heures, protection solaire adaptée renouvelée toutes les deux heures, après la baignade et les activités physiques intenses, port de lunettes et d’un chapeau.
Le contexte
Le coup de soleil est une brûlure thermique induite par une exposition aiguë aux rayons ultraviolets (UVB) du soleil ou des cabines de bronzage lorsque les mécanismes de défense cutanée sont dépassés.
Il existe deux types de degrés.
→ 1er degré : atteinte des couches superficielles de l’épiderme. Symptômes : après quelques heures, réaction de type inflammatoire avec rougeur qui disparaît à la pression, chaleur, douleur et œdème. Évolution : guérison sans cicatrice en trois à cinq jours après éventuelles démangeaisons et desquamations (la peau « pèle »).
→ 2e degré superficiel : atteinte totale de l’épiderme. Symptômes : apparition rapide de phlyctènes (cloques) emplies de liquide transparent dont le plancher est rouge et douloureux. Évolution : guérison après desquamation en une à deux semaines.
L’état général est parfois altéré avec fièvre, frissons, insomnies.
Complications. À court terme, le risque principal est une infection. À long terme et de façon répétée, vieillissement accéléré et risque de cancer cutané augmenté.
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