Déambulateurs : types, critères de choix et conseils de délivrance

Les déambulateurs sont des dispositifs médicaux (DM) de classe I entrant dans la catégorie des matériels de maintien à domicile et d’aide à la vie. Ils servent d’appui pour optimiser la stabilité et faciliter la marche sans l’aide d’un tiers des personnes ayant des difficultés à se déplacer.

Ils sont constitués d’un châssis métallique rigide et léger, ajustable en hauteur, de poignées, de patins et/ou de roues qui assurent trois ou quatre points d’appui au sol.

Indications

En augmentant la surface d’appui, les déambulateurs apportent une stabilité posturale supérieure à celle des cannes et des béquilles, l’engagement des bras et de l’avant du corps stabilisant le centre de gravité et soulageant les appuis des membres inférieurs. Ils optimisent l’équilibre, sécurisent la marche, limitent le risque de chute et facilitent le passage de la station assise à debout. Ils participent au maintien de l’activité physique, de l’autonomie, de la vie sociale et de la confiance en soi.

Ils peuvent être indiqués dans toutes les situations de difficultés à la marche ou de troubles de l’équilibre : personnes âgées, postopératoire, maladie neurologique (Parkinson, sclérose en plaques…), handicap moteur (y compris chez l’enfant), surpoids, troubles ostéoarticulaires…

Classification

On distingue classiquement deux grandes catégories de déambulateurs, selon la présence ou non de roues.

Les cadres de marche

Le châssis est muni de quatre appuis avec embouts, sans roues. Il doit être soulevé pour une avancée « pas à pas ».

Avantages : grande stabilité, légèreté, faible encombrement.

Utilisation : en intérieur ou pour des déplacements courts à l’extérieur.

Indications : trouble de l’équilibre important, à condition d’être capable de soulever le cadre et de coordonner les mouvements.

• Exemples : déambulateur fixe Herdegen, fixe ou pliant Thuasne, pliant d’Euromédis, Bruxelles de DeVilbiss, Lyna II Vermeiren…

Particularités : certains cadres « releveurs » ont une paire de poignées supplémentaire à mi-hauteur pour faciliter le passage de la position debout à assise (déambulateur fixe pliant 4 poignées Herdegen, Vienne de DeVilbiss, Lindsey de Vermeiren…).

Les modèles articulés permettent de ne soulever qu’un côté à la fois, en gardant un appui au sol (déambulateur articulé fixe Herdegen, pliant articulé de Thuasne, Euromedis, Roma de DeVilbiss…).

Les modèles « XL » sont adaptés aux fortes corpulences (Fortissimo d’HMS-Vilgo…).

Certains modèles sont équipés (ou livrés avec) d’un kit de roulettes sur les roues avant, pour faciliter le déplacement du cadre entre chaque pas (déambulateurs fixes Herdegen, Austin de DeVilbiss…).

Les déambulateurs à roues (ou « rollators »)

Leur châssis est muni de trois ou quatre points d’appuis et d’au moins deux roues fixes ou pivotantes (multidirectionnelles) qui permettent d’avancer de façon fluide. Ils sont généralement pliables et peuvent disposer de différentes options : siège, plateau, sac, dispositif monte-trottoir, lampes, sangle dorsale pour l’assise, parapluie…

Avantages : maniabilité, réduction de l’effort par rapport à un cadre de marche.

Inconvénients : moins stables que les cadres de marche et souvent plus lourds.

Utilisation : en intérieur ou extérieur.

Les modèles à deux roues, qui gardent deux appuis avec embouts antidérapants à l’arrière, représentent un compromis entre facilitation de la marche et stabilité d’appui en cas de perte de mobilité moyenne.

• Exemples à deux roues : Rollator Alustyle 2 roues Herdegen, Londres de DeVilbiss, Rollators 2 roues Euromedis, Twin-Light de Vermeiren, Rollateur Duo Confort Thausne…

Les modèles à trois ou quatre roues, moins stables mais plus maniables, sont munis de freins à câbles ou à pression actionnés grâce à des poignées, et nécessitent donc de bons réflexes et de bonnes facultés de préhension. Ils conviennent en cas de perte de mobilité et d’équilibre modérée, le déambulateur à quatre roues étant plus stable mais moins maniable et plus encombrant que celui à trois roues.

• Exemples à quatre roues : Rollator 4 roues Simply Roll ou Modelito Classic Xtra de Herdegen, gamme Mobio (Let’s Go out, Let’s Fly, Let’s Moove, Carbon Ultralight, Brooklyn…), Rollator Quatro ou Move Light de Thuasne, Rollators de DeVilbiss (Cristallo, Boston, Nitro Carbon…), Rollators 4 roues Euromedis, Ecoplus ou Quava de Vermeiren, Nestor ou Victor d’HMS-Vilgo…
• Exemples à trois roues : Rollator Delta 3 roues Herdegen ou Euromedis, Madrid de DeVilbiss, Rollateur Trio Thuasne…

Particularités : de nombreux modèles intègrent un frein de stationnement (Rollators Herdegen, Mobio…).

D’autres disposent d’appuis anté-brachiaux ou axillaires en cas de faiblesse des bras (Cristallo 2 de DeVilbiss, Goliat Artro de Vermeiren…).

Et certains, d’une structure renforcée pour les fortes corpulences (Rollator bariatrique Goliat de Vermeiren, Euromedis…).

Enfin, il existe des déambulateurs postérieurs à tirer munis de roues « anti-retour », particulièrement utilisés pour faciliter la marche et le redressement d’enfants souffrant de handicap (Nimbo de DeVilbiss…).

Choix

Modèle. Le choix dépend de la pathologie, du niveau d’équilibre, de la force musculaire des membres, des capacités de préhension, des fonctions cognitives, du mode de vie, de l’environnement (revêtement de sol au domicile, balade en extérieur…). La validation par un médecin, un kinésithérapeute ou un ergothérapeute est nécessaire.

Taille et poids. La plupart des modèles sont réglables en hauteur, le poids maximal supporté étant spécifié. Le poids du dispositif en lui-même est à prendre en compte, notamment pour les cadres qui doivent être soulevés.

Encombrement. Vérifier la largeur du dispositif avec les encadrements de portes du domicile.

Délivrance

Réglage. La hauteur des poignées doit être la même que la hauteur du pli de flexion du poignet, bras pendants le long du corps. Elle se règle via des clips, boutons-poussoirs, vis, molettes…

Conseils. Pour les cadres de marche, lorsque le corps est en équilibre, soulever légèrement le cadre puis le placer vers l’avant et avancer en prenant appui. L’arrière des modèles deux roues doit être relevé légèrement lors du déplacement.

Vérifier la bonne utilisation des freins pour les modèles à roues uniquement.

Organiser son intérieur (éviter les tapis, les obstacles…) et utiliser des chaussures confortables.

Entretien. Changer les embouts antidérapants, les roues et les poignées dès les premiers signes d’usure. Nettoyer les structures métalliques et plastiques avec un chiffon doux et si besoin de l’eau (sécher soigneusement, de même après la pluie).

Législation

Prescription. À l’achat ou à la location, par un médecin ou un kinésithérapeute, avec ou sans livraison à domicile.

Inscription à la liste des produits et prestations remboursables par l’Assurance maladie (LPP). Au titre 1 : « DM pour traitements, aides à la vie, aliments et pansements » > « DM de maintien à domicile et d’aide à la vie pour malades et handicapés » > « DM et matériels d’aide à la vie ».

La LPP distingue :

• l’achat, modèles fixes, articulés ou à roulettes sont inscrits sans distinction à condition d’être réglables en hauteur, sous ligne générique et en nom de marque. Tarif unitaire LPP de 53,81 euros ;
• la location hebdomadaire pour les mêmes dispositifs :

– 1^re période (jusqu’à la 26^e semaine, calculée de date à date), code LPP 1225646, tarif de 2,21 euros ;
– 2^e période (au-delà de la 26^e semaine), code LPP 1260418, tarif de 1,34 euro ;

• le forfait de livraison, code LPP 1290968, tarif de 12,96 euros. Non cumulable avec d’autres tarifs de livraison.

Pas d’entente préalable ni de tarif unitaire réglementé.

Mémento de la délivrance

• Déambulateur fixe, mixte ou à roulette selon les besoins (stabilité et mode de vie).
• Choix du modèle à faire valider par un médecin, un kinésithérapeute ou un ergothérapeute.
• Critères à vérifier : poids, encombrement, poids maximal supporté, préhension, accessoires.
• Prise en charge possible de l’achat (tarif LPP unique de 53,81 euros), de la location hebdomadaire et du forfait de livraison.
• Pas d’entente préalable, dépassements tarifaires possibles.