Calmer la toux

La toux grasse

La toux grasse est un phénomène naturel de défense des voies respiratoires qui a pour but d’évacuer le mucus. Il ne faut pas la stopper, mais au contraire l’encourager en rendant les glaires plus faciles à évacuer. Conseiller un mucolytique, qui fractionne le mucus en petits morceaux et le rend moins visqueux : carbocistéine ou acétylcystéine, à prendre après les repas. Prévenir le patient que le sirop va ponctuellement augmenter la toux, mais qu’il va permettre de dégager les bronches. En cas d’antécédent d’ulcère de l’estomac, choisir un fluidifiant à base de terpine, sulfogaïacol ou guaïfénésine, car carbocistéine et acétylcystéine sont contre-indiquées. Si le patient souffre d’insuffisance respiratoire ou de bronchite chronique, la consultation d’un médecin est nécessaire.

Les conseils

Le mucolytique ne doit pas être pris le soir au coucher car les sécrétions fluidifiées risquent d’inonder les bronches pendant la nuit.

Humidifier l’atmosphère pour permettre une meilleure fluidité des glaires. Mettre, par exemple, du linge à sécher ou bien une casserole d’eau bouillante le soir dans la chambre à coucher.

Si le patient fume, lui conseiller au minimum de diminuer sa consommation de tabac et, encore mieux, d’envisager son arrêt.

Consulter en cas d’apparition de fièvre.

La toux sèche

C’est une toux d’irritation qui n’a pas d’intérêt physiologique et qui doit être stoppée pour éviter le cercle vicieux « je tousse parce que j’ai la gorge irritée/j’ai la gorge irritée et ça me fait tousser ». La toux sèche empire souvent la nuit lorsque le patient est allongé. Trois classes d’antitussifs sont disponibles.

Les opiacés (codéine, codéthyline, pholcodine, dextrométhorphane) sont très efficaces, mais responsables d’effets secondaires comme une somnolence, des nausées, un risque de constipation. La codéine et la codéthyline sont des dépresseurs respiratoires et ne doivent pas être conseillées en cas d’insuffisance respiratoire ou d’asthme. Attention : les antitussifs opiacés ne doivent pas être associés aux analgésiques opiacés (Efferalgan Codéine, Di-Antalvic…) !

Les antihistaminiques (chlorphénamine, dexchlorphéniramine, triprolidine) ont un effet secondaire sédatif apprécié pour calmer les toux d’irritation nocturnes. Ils sont contre-indiqués en cas de troubles prostatiques (risque de rétention urinaire) et dans certains glaucomes.

La pentoxyvérine est un antispasmodique conseillé en cas de toux quinteuse.

Les conseils

Éviter les variations brusques de température qui peuvent déclencher un épisode de toux.

Éviter les atmosphères enfumées ; si le patient fume, lui rappeler de diminuer ou, mieux, d’arrêter le tabac.

Associer des pastilles adoucissantes pour calmer l’irritation locale de la gorge.

Ne pas boire d’alcool pendant le traitement, car il y a un risque accru de somnolence.

Les bonnes questions

Faut-il adresser le patient au médecin ?

• « Toussez-vous depuis longtemps (plus de trois semaines) ? »

• « Avez-vous d’autres symptômes comme de la fièvre, une douleur au niveau du thorax même quand vous ne toussez pas ? »

• « Êtes-vous asthmatique ? insuffisant respiratoire ? »

• « Prenez-vous un médicament contre la tension qui pourrait être responsable de cette toux ? »

→ Si la réponse est « oui » à l’une de ces quatre questions, adresser le patient au médecin.

Quel type de toux ?

• « Est-ce une toux grasse (ramenant des glaires) ou une toux sèche (d’irritation, venant plutôt de la trachée ou de la gorge) ? »

→ Choisir un fluidifiant (toux grasse) ou un antitussif (toux sèche), jamais les deux associés.

Quel type de patient ?

• « Prenez-vous des médicaments (codéinés contre la douleur, antiulcéreux, médicaments contenant de l’alcool…) ? »

→ Adapter le produit.

• Si le patient est une jeune femme : « Êtes-vous enceinte ? »

→ Conseiller un sirop homéopathique et une consultation si la toux persiste.