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Les prothèses mammaires
Applicateur de prothèses mammaires externes est une spécialisation à fort potentiel pour les officinaux en quête de reconnaissance. Condition incontournable : une volonté forte d’accompagner les femmes mutilées.
Un abord médical et psychologique
La prothèse mammaire permet aux femmes ayant subi une mastectomie de retrouver une intégrité corporelle et une silhouette normale. Étape décisive dans la « reconstruction » psychologique après un cancer, elle joue aussi un rôle médical. En compensant le poids du sein opéré, la prothèse mammaire externe rétablit l’équilibre et évite les mauvaises postures, des douleurs musculaires ou cervicales, et l’affaiblissement de la voûte plantaire.
Une implantation pertinente
Le remboursement par l’assurance maladie n’impose aucun agrément pour la délivrance des prothèses mammaires. Le bon sens, si !
Un lieu adapté
• Un endroit. L’officine doit disposer d’un local, isolé géographiquement et phonétiquement du comptoir pour accueillir les patientes, et muni impérativement d’une porte qui ferme.
• Une taille. une structure suffisante, plus susceptible de faire « tourner » ce rayon (une femme sur 1 000 habitants environ s’équipe chaque année d’une prothèse) et qui offre l’avantage d’un certain anonymat, apprécié par les femmes opérées.
• La proximité géographique d’un centre de soin spécialisé en oncologie est un atout.
Un investissement humain et financier
• L’aspect humain. La délivrance d’une prothèse s’inscrit dans une prise en charge globale du cancer. Elle touche à la maladie et à l’intimité. Sans envie et sans empathie, rien ne sera possible.
• La formation. Pour acquérir les connaissances de base, les différents modèles, la prise de mesure, l’application… et les compléter régulièrement dès la sortie de nouveaux concepts.
• L’organisation. Le temps nécessaire à l’entretien et l’expérience de tête-à-tête hors comptoir sont incontournables. Les pharmacies rôdées à une spécialisation orthopédique, avec prise de mesure et appareillage, sont les candidates idéales.
• Côté finances. Compter environ 1 800 e pour l’implantation d’un rayon avec un stock minimal de départ.
Un référencement élargi
Les prothèses
Il faut disposer à l’officine d’un éventail complet pour que chaque femme trouve la solution adaptée :
• Choisir une gamme étendue. Il est inutile de multiplier les fabriquants. Il vaut mieux préférer une marque qui couvre l’ensemble des besoins. Les principaux acteurs sont : Anita, Amoena, Silima Thämer, Eurosilicone.
• Référencer largement et régulièrement. Pour chaque type de prothèse (non solidaire de la peau, adhésive avec ou sans support), référencer différents modèles (poids, forme, composants…) pour permettre aux femmes de les manipuler et de les essayer. Demander au laboratoire des échantillons pour guider le choix initial. Renouveler les modèles : les nouvelles collections de lingerie permettent aux femmes de se faire plaisir.
• Satisfaire toutes les bourses. Les prothèses sont pour l’instant remboursées sur la base de 69,75 e sauf exception*. Certaines mutuelles prennent en charge tout ou partie du dépassement. Les produits de haute technologie sont les plus confortables mais aussi les plus chers, proposer une gamme moins « high tech ».
• Décliner les tailles. Proposer les modèles dans quatre ou cinq tailles au moins pour limiter le recours aux commandes. S’équiper d’une prothèse est une démarche difficile qu’il ne faut pas décourager par de longs délais de commande et des essayages multiples. La réponse doit être efficace et la plus rapide possible.
Les accessoires
La lingerie et les produits d’hygiène sont les compléments incontournables des prothèses.
• Les soutiens-gorge. Le choix du soutien-gorge est indissociable de celui de la prothèse. D’après les mesures, on choisit d’abord le soutien-gorge adapté (forme et bonnet), puis la prothèse. Le stock de lingerie doit être suffisant.
• Les produits d’entretien. Les prothèses sont des produits technologiques dont l’entretien régulier avec des produits adaptés (brosse, savon doux…) peut améliorer la durée de vie.
• Les produits d’hygiène. La peau en contact avec la prothèse doit être hydratée mais non graissée. Les fabricants proposent des produits spécifiques (crèmes, toniques).
• Divers. Proposer : mamelons silicones, coussinets thermorégulateurs, boîtes de rangements, maillots de bains adaptés ou encore bretelles transparentes. Ces détails peuvent avoir toute leur importance dans la vie quotidienne.
Une communication animée
Se faire connaître
Établir un schéma relationnel patiente-prescripteur-fournisseur-association. Une fois l’activité en place, contacter et informer les prescripteurs, les services et les associations concernés sur ses compétences, sa formation, les références disponibles et le service médical rendu par le point de vente.
Animer
• Le point de vente. Mettre à disposition près des comptoirs la PLV et les leaflets informatifs. Utiliser les supports vidéos fournis par les laboratoires pour informer l’équipe et les femmes concernées. Faire une vitrine avec les kits fabricants : rien de plus parlant que de mettre la lingerie et un demi buste avec une prothèse afin de faire connaître sa spécialisation. Le mois d’ « octobre rose », mois du cancer du sein largement relayé par les médias, est la période adéquate.•
• Les promotions. Une à deux fois par an, notamment au mois d’octobre, mettre en place des promotions sur la lingerie et les maillots, à l’occasion de la sortie d’une nouvelle collection par exemple.
L’abord psychologique
Au-delà de l’aspect médical de la prothèse, l’approche psychologique conditionne l’acceptation de la patiente. Pour instaurer le dialogue, plusieurs conditions doivent être réunies.
Prendre du temps
• Fixer un rendez-vous. Le conseil nécessite une disponibilité totale. Proposer à la patiente de venir accompagnée d’un proche qui pourra la conseiller.
• Consacrer du temps. Prévoir au moins une heure d’entretien pour interroger la personne sur son histoire, ses activités, son style de vie, et choisir le bon modèle.
• Essayer. Prendre des mesures et faire systématiquement des essayages avec la lingerie adaptée. Prévoir une glace suffisamment grande pour apprécier la silhouette globale.
Soigner l’ambiance
La mutilation d’un sein est vécue comme une perte de féminité. Donner à la délivrance une « tonalité féminine » encourage la confidence et dédramatise la prothèse.
• Un espace chaleureux. Créer dans le local une ambiance « cosy » : aménager un espace accueillant qui tranche avec le côté médical de l’entretien, utiliser des couleurs chaudes, des accessoires (un fauteuil confortable, un miroir baroque, des posters…), et mettre en place une lumière douce. Astuce : prévoir une glace en pied cachée par un rideau. Découvrir ce miroir une fois la silhouette retrouvée pour créer une forte satisfaction.
• Les « plus ». Offrir une boisson, une collation. Soigner la présentation de la lingerie, sur cintres, en coffrets.
Un suivi personnel au long terme
Occuper le terrain des prothèses implique la création d’un lien durable.
• Proposer un suivi régulier pour vérifier l’intégrité et la pose de la prothèse.
• Communiquer systématiquement les coordonnées des associations et structures régionales de soutien dédiées au cancer du sein.
• Inciter au renouvellement annuel des prothèses. La morphologie change, de même que les qualités de la prothèse s’altèrent et nécessitent un renouvellement régulier. Or les femmes ne changent leur(s) prothèse(s) en moyenne que tous les dix-huit à vingt-quatre mois. Il est opportun de leur envoyer une lettre ou un mail de rappel (service qui est parfois proposé par les laboratoires eux-mêmes). Le « must » étant, si la motivation est là, de pouvoir organiser des groupes de paroles entre femmes. Quand le contact passe, une relation de confiance privilégiée se met en place. Retombées personnelles enrichissantes garanties. •
* Sauf les prothèses autoadhérentes Amoena Contact prises en charge à 160 e, prix de vente maximum au public.
Les remboursements devraient évoluer en 2010 •
Les recommandations du groupe de travail chargé de réévaluer la dispensation des prothèses mammaires sont actuellement en attente d’un avis de la « Commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de santé » (Cnedimts)* et d’une décision finale du Ministre en charge de la sécurité sociale.
Sont demandés :
• une prise en charge des prothèses textiles provisoires,
• une revalorisation des remboursements avec dans l’idéal une prise en charge à 100% pour une majorité de prothèses,
• un remboursement des coussinets auto adhérents,
• une valorisation du travail de l’applicateur sous forme d’un forfait.Pour en savoir plus : Évaluation des implants mammaires, prothèses d’expansion tissulaire et prothèses externes de sein, Rapport d’évaluation sur : www.has-sante.fr
* La Cnedimts est le nouveau nom de l’ex CEPP ou « Commission d’évaluation des produits et prestations » de la Haute autorité de Santé.
Formations spécialisées
Formation agréée Ifmo-Qualipharm
« Prothèses mammaires externes et lingerie adaptée », Durée : une journée. Prise en charge OPCA et FIF-PL. Renseignements : 03 88 55 00 56. Email : secretariat@ifmo.fr.
Formations laboratoires
• Amoenapropose trois formations d’une journée chacune:
– stage « Cancer, mastectomie et solutions »,
– stage dédié à la prothèse Contact autoadhérente
– stage d’approfondissement.
Renseignements : Amoena France, 04 72 17 08 69 (formations payantes remboursées sous forme d’avoirà la première commande).• Anita organise chaque année des formations gratuites sur une journée, dans toute la France, ouvertes aux professionnels qui désirent acquérir les compétences essentielles à la délivrance des prothèses et échanger leur expérience. Dates disponibles en début d’année sur le site . Renseignements : 03 88 83 69 36.
Les chiffres
• Environ 220000 femmes vivent en France avec une mastectomie.
• 2 à 3 femmes sur 10 choisissent une reconstruction interne chirurgicale, les autres sont candidates au port d’une prothèse externe.
• Par an :
– 75000 prothèses mammaires vendues,
– 50000 femmes déclarent un cancer du sein,
– 1/3 subissent une ablation totale du sein ou mastectomie.
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