Vaccins AstraZeneca : pourquoi seulement 28 000 médecins ont passé commande

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Vaccins AstraZeneca : pourquoi seulement 28 000 médecins ont passé commande

Publié le 18 février 2021
Par Magali Clausener
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Au 17 février à 23h, 28 000 médecins généralistes et spécialistes avaient passé commande d’un flacon de vaccin AstraZeneca via leur officine référente. Soit 6 000 de plus que la veille. Un chiffre plutôt faible sachant que le gouvernement comptait sur environ 70 000 médecins au total pour vacciner les 50-64 ans avec comorbidité.

Un nombre qui ne paraît pas si faible aux yeux des syndicats de médecins. « C’est plus d’un médecin sur deux, sachant qu’il y a environ 50 000 médecins généralistes libéraux », se félicite Jean-Paul Hamon, président d’honneur de la Fédération des Médecins de France (FMF). Pour quelle raison alors le gouvernement tablait sur 70 000 médecins ? « Il compte les médecins retraités actifs et les étudiants », justifie Jean-Paul Hamon. Celui-ci estime que le nombre de vaccinateurs devrait augmenter d’ici le 25 février. « Cela va rentrer dans l’ordre. Il y a eu un défaut de communication, les médecins ont été prévenus le vendredi par simple mail. C’est aussi la période des vacances scolaires. Dans mon cabinet, nous sommes 5 : un ne veut pas vacciner, un est actuellement en vacances et deux autres vont l’être la semaine prochaine. Je suis le seul pour l’instant à avoir commandé », explique-t-il. Pour Jean-Paul Hamon, les effets indésirables dus au vaccin AstraZeneca peuvent aussi constituer un frein : « Les médecins ont moins confiance dans ce vaccin, mais on devrait remonter la pente ». Malgré ce discours qui se veut rassurant, Jean-Paul Hamon a appelé aujourd’hui ses consœurs et confrères « à se mobiliser et à commander leurs doses de vaccins avant mercredi prochain », à contacter leur pharmacien et à se coordonner pour « vacciner le plus de monde possible ».

Pour le Dr Philippe Vermesch, président du Syndicat des médecins libéraux (SML), le nombre de médecins est satisfaisant compte tenu du peu de temps dont ont disposé les médecins pour s’organiser. « Cela va se développer à partir de lundi prochain. Les médecins doivent en effet appeler leurs patients et organiser une plage horaire pour la vaccination alors qu’ils sont surbookés. Nous allons voir ce que cela va donner dans les jours qui viennent », souligne Philippe Vermersch. Et de préciser : « Selon le gouvernement, il y aurait entre 50 et 80 patients de 50 à 65 ans avec comorbidité par médecin ».

Quant au communiqué du 17 février dans lequel le SML s’oppose à la primovaccination par les pharmaciens, mentionnant que « les compétences médicales ne se décrètent pas. Les pharmacies ne sont pas des cabinets médicaux », le médecin affirme : « Je ne suis pas contre la vaccination par les pharmaciens, mais pas pour la primo-injection compte tenu des effets indésirables qui peuvent survenir. Et seuls les médecins sont au courant des pathologies de leurs patients, le pharmacien lui n’a accès qu’aux traitement ». Enfin, sur la demande du syndicat pour que les médecins soient directement livrés, Philippe Vermersch répond : « Le pharmacien c’est celui qui organise le circuit du médicament. Certains livrent les patients, pourquoi pas les médecins ? ».

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