Vaccination contre le Mpox : le point en 5 questions-réponses

Qui doit se faire vacciner ?

Les adultes identifiés comme contacts à risque élevé de variole du singe, tels que définis par Santé publique France, peuvent être vaccinés, incluant les professionnels de santé exposés sans mesures de protection individuelle. Il s’agit d’une vaccination post-exposition, dans une stratégie réactive autour d’un cas confirmé de variole du singe (voir l’avis du 20 mai 2022). Idéalement, le vaccin doit être administré dans les 4 jours suivant le contact à risque et au maximum dans les 14 jours. Le 8 juillet, la HAS a recommandé d’élargir la vaccination, à l’instar d’autres pays, et de proposer aux populations cibles suivantes une vaccination en pré-exposition : – Les hommes multipartenaires ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et les personnes trans ayant des partenaires sexuels multiples ; – Les travailleurs et travailleuses du sexe ; – Les professionnels des lieux de consommation sexuelle, quel que soit le statut de ces lieux. Concernant la vaccination des enfants exposés au virus et susceptibles de développer une forme sévère de la maladie, la HAS a précisé, le 16 juin 2022, qu’elle peut être envisagée au cas par cas par les seuls spécialistes, après une évaluation stricte des bénéfices et des risques, et avec le consentement des parents (ou du représentant légal de l’enfant). Les personnes volontaires peuvent accéder à la vaccination sur la base d’une auto-déclaration de leur statut de personne cible pour la vaccination, après évaluation de la balance bénéfice-risque individuelle de cette vaccination. Les personnes rapportant un contact à risque avec une personne malade peuvent également accéder à la vaccination de la même manière.

Quels sont les vaccins préconisés ?

L’utilisation des vaccins antivarioliques Imvanex ou Jynneo est recommandée par la Haute Autorité de santé (HAS).

Quel est le schéma vaccinal ?

Le schéma vaccinal comprend 2 doses (ou 1 dose unique pour les personnes ayant déjà été vaccinées contre la variole, et 3 doses pour les personnes immunodéprimées).

La vaccination est-elle efficace à 100 % ?

La vaccination ne confère pas une protection immédiate, il est donc important de continuer à éviter tout contact à risque avec une personne infectée par le virus Mpox ou suspectée de l’être. Par ailleurs, il est important de rappeler que, quelle que soit l’efficacité du vaccin après une ou deux doses, celle-ci ne sera jamais de 100 %. La prévention doit être combinée. Une approche globale de réduction des risques d’infection à Mpox durant la période active de l’épidémie actuelle, y compris chez les personnes ayant déjà reçu la première injection, est donc nécessaire. Pour les personnes vaccinées avant 1980, il est établi que le vaccin contre la variole induit une réponse immunitaire contre l’ensemble des orthopoxvirus et peut protéger contre Mpox. Cependant, la persistance d’un titre d’anticorps suffisant pour protéger de l’infection, au-delà de 20 ans après la primo-vaccination, n’est pas garantie. De plus, les données scientifiques sont à ce jour incomplètes sur la réactivation immunitaire face au virus, a fortiori pour les personnes les plus âgées. Les personnes vaccinées contre la variole et ayant eu un contact avec un cas d’infection au virus Mpox, doivent malgré tout respecter les mesures barrières. Dans son avis du 16 juin, la HAS recommande également l’administration d’une dose du vaccin de troisième génération.

La vaccination en ville est-elle possible aujourd’hui ?

Les conditions de conservation et de stockage des vaccins contre Mpox ne sont pas les mêmes que celles des vaccins contre la Covid. En effet, la durée de conservation des vaccins Mpox entre 2 et 8 degrés est de seulement 14 jours. Ainsi, dans le cadre de la mise en place d’un flux logistique d’environ une semaine, nécessaire pour alimenter les professionnels de ville, et compte tenu de leur capacité de stockage à basse voire très basse température, les vaccins n’auraient plus suffisamment de durée de vie pour être utilisés en officine ou cabinet sans générer des pertes massives. Par ailleurs, les dynamiques épidémiques et d’injection ainsi que le volume de personnes à vacciner ne sont pas comparables à ceux de la Covid. Malgré ces difficultés, et en rappelant que la livraison des professionnels de ville à partir d’un stock d’État nécessite la mise en place d’un circuit logistique extrêmement complexe, qui a pris plusieurs mois à déployer dans le cadre de la vaccination contre la Covid, des expérimentations à petite échelle seront menées prochainement pour évaluer la faisabilité de la mobilisation de quelques officines, si des besoins locaux sont identifiés. À ce stade, une vaccination en population générale n’est pas nécessaire.