Vaccination antigrippe : les infirmiers se mobilisent

Le sujet hérissait les syndicats d’infirmiers l’an dernier. Désormais, la vaccination contre la grippe saisonnière par les pharmaciens ne fait plus débat. « C’est un combat d’arrière-garde. L’objectif est d’améliorer la couverture vaccinale et chacun peut y avoir sa place », indique John Pinte, premier vice-président du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil). Pour autant, les représentants des infirmiers n’entendent pas se laisser piquer la vaccination antigrippe par les officines.

La Fédération nationale des infirmiers (FNI) a pour sa part mené une enquête à la fin de l’été auprès de plusieurs centaines de ses adhérents. Selon un communiqué diffusé le 2 octobre, il en ressort que près de 7 infirmiers sur 10 ont vacciné au moins 20 personnes au cours de la campagne 2018-2019. Un tiers des répondants a vacciné plus de 50 personnes. Près de 90 % des adhérents disent faire la promotion de la vaccination contre la grippe auprès de leurs patients. « Ces résultats montrent combien notre rôle est important dans la prévention et dans cet effort collectif d’amélioration de la santé », estime Pascale Lejeune, secrétaire générale de la FNI. Dans 80 % des cas, les patients vaccinés par les infirmiers étaient âgés de plus de 65 ans.

Pour maintenir leur position sur la vaccination, les deux syndicats entreprennent actuellement une campagne de mobilisation de leurs adhérents. C’est le cas sur leur compte Facebook ou via des fiches distribuées aux professionnels par le Sniil et à la FNI, qui entame également une démarche vis-à-vis des patients : ses adhérents reçoivent actuellement un badge à porter en continu qui arbore le slogan « Je me vaccine, et vous ? ».

Depuis 2008, les infirmiers libéraux ont le droit de vacciner contre la grippe saisonnière sans prescription médicale, mais uniquement les personnes âgées de plus de 75 ans et les patients chroniques, à l’exception des primovaccinants et des femmes enceintes. Dix ans plus tard, la cible a été élargie aux personnes majeures pour lesquelles la vaccination antigrippale est recommandée dans le calendrier des vaccinations en vigueur (à l’exception des personnes qui présentent des risques d’allergie sévères). Une cible identique à celles des pharmaciens d’officine, qui ont en outre la capacité d’éditer un bon de prise en charge pour les personnes non identifiées par l’Assurance maladie, comme les personnes obèses ou présentes dans l’entourage de patients immunodéprimés.