Vaccination anti-Covid-19 : les troubles menstruels sous observation

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Vaccination anti-Covid-19 : les troubles menstruels sous observation

Publié le 20 juillet 2022
Par Anne-Hélène Collin
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Fin avril, ce sont  9 381 déclarations de troubles du cycle menstruel rapportées après vaccination avec Comirnaty, et 1 557 avec Spikevax, qui ont été analysées par les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV), alors que 58 millions de doses de Comirnaty et 12 millions de Spikevax avaient été administrées, tous sexes confondus. Le lien n’est pas établi entre les troubles menstruels et les vaccins anti-Covid-19 à ARNm. Pour autant, la surveillance se poursuit, tant au niveau européen que national.

En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a fait un point, en juin, avec des patientes et des professionnels de santé (France Assos Santé, Endomind, EndoFrance, le collectif Ouestmoncycle, des CRPV, la Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale, le collège national des enseignants de Gynécologie médicale, le Conseil national de l’Ordre des sages-femmes et le Collège de la médecine générale), relayant des témoignages de femmes décrivant des anomalies du cycle menstruel, avec parfois une répercussion sévère sur la qualité de vie : saignements anormalement longs pendant les règles ou en dehors de règles (ménorragie ou ménométrorragies) ou au contraire une absence de règles pendant plusieurs mois (aménorhée) ; douleurs pelviennes importantes, ou abdominales ; réactivation de symptômes douloureux d’endométriose alors que la maladie était bien contrôlée jusqu’ici ; saignements anormaux chez des femmes ménopausées ; dans certains cas, les saignements anormaux en quantité et en durée ont conduit à des hystérectomies.

« A ce jour, les données disponibles ne permettent pas de décrire le mécanisme de survenue de ces troubles du cycle menstruel, écrivait l’ANSM le 23 juin. Plusieurs hypothèses sont néanmoins émises :

– la réactogénicité (fièvre, maux de tête, nausées, etc.) provoquée par la vaccination. Celle-ci pourrait en effet, comme lors d’une infection, influer sur les hormones impliquées dans le cycle menstruel ;

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– un stress ou une anxiété importante, engendré par l’acte de vaccination et/ou le contexte de pandémie. En effet, stress et anxiété sont des facteurs connus de perturbation de l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien qui régule le bon déroulement du cycle menstruel ;

– des facteurs autres : maladie gynécologique sous-jacente, grossesse, traitement contraceptif, etc. »

Ainsi, l’ANSM a publié le 19 juillet un guide d’aide à la déclaration des troubles menstruels apparus après la vaccination contre le Covid-19 à destination des professionnels de santé et des patientes. Et rappelle la conduite à tenir au comptoir.

Mais en pratique, que déclarer ? Le Reseau français des CRPV précise, via son compte Twitter, qu’il ne faut déclarer que les évènements avec symptômes persistant plusieurs mois, avec conséquences majeures sur la qualité de vie, avec un déséquilibre majeur d’une maladie gynécologique préexistante ou avec la nécessité d’examens complémentaires ou d’un bilan médical.