Vaccination à l’officine : la gestion des situations d’urgence

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Vaccination à l’officine : la gestion des situations d’urgence

Publié le 28 décembre 2023
Par Alexandra Blanc
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La vaccination à l’officine a pris de l’ampleur en 2023. Profitez de cette période de bilan de fin d’année pour revoir, chaque jour, un point essentiel de cette nouvelle mission.

Depuis la publication au Journal officiel du 9 août 2023 des textes réglementaires (décret et arrêtés du 8 août 2023), les pharmaciens sont autorisés à prescrire et administrer les vaccins du calendrier vaccinal. Comme pour la vaccination antigrippale ou contre le Covid-19, cette activité peut exposer à certains risques pour la personne vaccinée comme pour celle qui administre le vaccin.

La conduite à tenir en cas de choc anaphylactique suite à une vaccination en officine

Un choc anaphylactique est un effet indésirable très rare de la vaccination (moins de 1 cas sur 500 000 doses). Dans la plupart des cas, la réaction anaphylactique se manifeste dans les 15 minutes qui suivent l’injection par des signes tels qu’une urticaire prurigineuse, un œdème indolore et croissant au niveau du visage et de la bouche, des signes respiratoires (éternuements, toux, respiration sifflante et laborieuse), une hypotension évoluant parfois vers l’état de choc et le collapsus cardiovasculaire. Des manifestations digestives peuvent être associées. Les signes sont d’apparition brutale et rapidement progressifs.

Un choc anaphylactique est une urgence médicale absolue. Il est pris en charge par l’injection d’adrénaline au moyen des présentations d’autoinjection Anapen, Epipen, Jext ou Emerade. Le pharmacien doit maîtriser la manipulation du dispositif. Pour cela, il convient de lire la notice et de commander un stylo factice auprès du laboratoire pour s’entraîner. L’injection de l’adrénaline se fait sur préconisation du Samu (sauf impossibilité pour le pharmacien de le joindre). La dose peut être renouvelée au bout de 10 minutes si nécessaire.

En cas d’accident d’exposition au sang au cours d’une injection de vaccin, agir vite !

En cas de piqûre, il ne faut pas faire saigner mais nettoyer immédiatement la zone cutanée à l’eau et au savon puis rincer. Procéder à une antisepsie pendant au moins 5 minutes avec un dérivé chloré (Dakin ou eau de Javel à 2,6 % de chlore actif diluée au 1/5) ou à défaut de la polyvidone iodée en solution dermique ou de l’alcool à 70°.

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Il convient de prendre un avis médical dans l’heure afin d’évaluer le risque infectieux (notamment VIH, VHB et VHC) en fonction du statut sérologique de la personne source (notamment vis-à-vis du VIH par test rapide), du type d’exposition et de l’immunité de la personne exposée (hépatite B). Les pharmaciens habilités à vacciner doivent connaître leur statut vaccinal pour l’hépatite B.

La personne exposée doit se rendre dans une structure adaptée pour recevoir éventuellement un traitement post-exposition contre le VIH le plus tôt possible et au mieux dans les 4 heures qui suivent l’accident.

Enfin l’accident de travail doit être déclaré auprès de l’Assurance maladie pour les salariés et un certificat médical initial établi. Pour les titulaires, la déclaration de l’accident se fait auprès de l’assurance professionnelle.

A lire aussi : Cahier Formation conseil « Prescription et administration des vaccins », Le Moniteur des pharmacies n° 3490 du 2 décembre 2023