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Un rapport s’attire les foudres académiques

Publié le 14 avril 2012
Par Isabelle Guardiola
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L’Académie nationale de médecine et l’Académie des sciences se sont opposées vivement, lors d’une conférence de presse le 28 mars, à certaines des 11 recommandations émises le 13 mars dernier par le groupe d’études des vaccinations de l’Assemblée nationale, composé de députés de diverses étiquettes (voir Le Moniteur n° 2925 du 17/03/12). Les académies s’élèvent en particulier sur la proposition parlementaire d’un moratoire sur l’aluminium dans les adjuvants des vaccins, propostion qui s’appuie sur des études démontrant une migration de cet élément au niveau cérébral. Ce qui est insuffisamment fondé scientifiquement selon les académiciens. Ils estiment qu’il serait dommageable « qu’en l’absence d’alerte clinique avérée, la France soit le seul pays à prendre le risque de diminuer la protection vaccinale des nourrissons et des enfants ». Une interdiction, même temporaire, des vaccins contenant de l’aluminium reviendrait à interdire la majorité des vaccins actuels et à créer un état de défiance délétère pour la santé publique. Un rapport de l’Académie nationale de médecine sur les adjuvants vaccinaux sera remis en juin.

Une autre réserve porte sur la proposition de rendre obligatoire le vaccin rougeole-oreillons-rubéole afin d’enrayer l’épidémie de rougeole européenne. « L’obligation ne suffira pas à gagner les quelques points qui manquent à la couverture vaccinale actuelle, mais elle risque de relancer des débats, qui peuvent faire refuser encore davantage la vaccination », opposent les deux académies qui recommandent une information « patiente » pour motiver l’adhésion des… patients. Elles contestent enfin la suggestion de recourir à des tests de sérologie et d’immunologie pour notamment éviter des vaccinations inutiles, lesquelles sont en somme peu nombreuses.

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