Rappel de vaccination anti-Covid-19 : et maintenant la priorisation pour les plus âgés (et autres contraintes de livraison)

Alors que la campagne de rappel des vaccins anti-Covid-19 bat son plein en particulier dans les officines submergées par les rendez-vous, le ministère de la Santé annonce lors d’un point presse le 3 décembre, des problèmes d’approvisionnement des vaccins Pfizer/BioNTech (Comirnaty), et leurs conséquences.

Substitution de Pfizer par Moderna

3,2 millions : c’est le nombre de doses Pfizer/BioNTech commandées les 29 et 30 novembre par les professionnels de santé de ville. Un record dont se félicite le ministère. Mais qui pose problème.

En effet, « le système tel que nous l’avons conçu et organisé ne permet pas livrer plus de 2,4 millions de doses Pfizer en une semaine aux professionnels de la ville », explique le ministère de la Santé. Une « limite technique » qui oblige donc les autorités à substituer les 800 000 doses de différence par des doses du vaccin de Moderna (Spikevax). Cette substitution va concerner les officines qui ont commandé plus de 5 flacons de Pfizer/BioNTech. Pour le ministère, cette solution est préférable à un report de livraison.

Reste que cette substitution risque de poser plusieurs problèmes aux pharmaciens, aux médecins, aux infirmières et autres professionnels qui vaccinent. Déjà, les patients boudent le vaccin de Moderna. Ensuite, le rappel s’effectuant avec une demi-dose de Moderna et le flacon contenant 10 doses, cela implique 20 rendez-vous de patients à organiser. Enfin, le rappel avec Moderna est destiné aux 30 ans et plus. Quid des plus jeunes qui ont déjà pris rendez-vous pour un rappel avec Pfizer ?

Priorisation des plus de 65 ans

Une équation qui va s’avérer encore plus complexe : le mot d’ordre est désormais de prioriser les rappels pour les 65 ans et plus. Afin de toucher cette catégorie de population qui n’a pas toujours accès à la prise de rendez-vous en ligne, le numéro de téléphone national mis en place en mai dernier va être réactivé. L’objectif est d’aider ces personnes à prendre rendez-vous en priorité. En outre, le ministère va « alerter les ordres professionnels sur cette nécessité de priorisation puisque c’est au niveau des professionnels de santé de ville que cette priorisation peut être plus facilement effectuée pour permettre à ces personnes fragiles de faire leur rappel dans les temps ».

Mise en avant du vaccin Moderna

Cette priorisation va-t-elle permettre d’écouler les stocks de vaccins Moderna très importants ? Quoi qu’il en soit, le ministère n’a eu de cesse d’affirmer durant le point presse que le vaccin Moderna qui est efficace, doit être utilisé dès que possible. « On ne pourra pas mener cette bataille [contre le Covid-19, NdlR] sans ce vaccin-là », insiste-t-il. S’agit-il aussi de faire face à d’éventuelles pénuries de Pfizer/BioNTech ? Le ministère n’a pas répondu aux questions des journalistes sur ce sujet.

Des livraisons plus rapides… plus tard

Dernier point important pour les pharmaciens : les délais de livraisons des vaccins anti-Covid-19. Ceux-ci sont en effet livrés 12 à 15 jours après leur commande. Au grand dam de la profession qui réclame un raccourcissement des délais. « On travaille pour améliorer le dispositif, mais avant de faire des modifications du processus, on s’assure qu’il tourne à plein régime. Mais à plus long terme, le but est de raccourcir les délais », répond le ministère de la Santé. Faut-il comprendre que la logistique est à la peine ? A suivre.