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Les vaccins anti-H1N1 enfin à l’officine !

Publié le 30 janvier 2010
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Nous n’y croyions presque plus… Et pourtant : à compter du lundi 1er février, les officinaux pourront délivrer les vaccins contre la grippe A(H1N1). Dans des conditions très particulières et pas encore aux patients, mais le gouvernement redonne enfin aux pharmaciens toute leur légitimité. Voici, en pratique, le nouveau dispositif de vaccination en ville.

Quels vaccins pourront être délivrés ?

A partir du 1er février, les officinaux pourront délivrer aux médecins un « kit d’amorçage » constitué de :

– 2 boîtes de 10 doses de Focetria en seringue pré-remplie ;

– 2 flacons de 10 doses de Panenza ;

– les notices relatives à ces deux vaccins;

– 1 boîte de seringues adultes ;

– 1 boîte de seringues enfants.

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Ce kit devra être constitué par l’officinal lui-même.

A qui et comment ces vaccins doivent-ils être délivrés ?

Pour l’instant, les pharmaciens ne peuvent délivrer ce kit qu’aux seuls médecins et sur présentation d’une commande pour usage professionnel, document qu’ils doivent conserver à titre de justificatif. Les conditions de conservation devront être rappelées au moment de la délivrance.

Comment s’approvisionner en vaccins ?

Depuis le 28 janvier, l’officinal peut passer commande auprès du grossiste-répartiteur qui lui avait été attribué pour la délivrance des dotations de l’Etat (antiviraux et boîtes de masques). La première commande au grossiste comporte :

– 2 boîtes de 10 doses de Focetria en seringue pré-remplie ;

– 10 flacons de 10 doses de Panenza ;

– les notices relatives à ces deux vaccins ;

– 1 boîte de seringues adultes ;

– 1 boîte de seringues enfants.

Attention : aucun approvisionnement systématique n’est prévu. Les grossistes-répartiteurs ne livreront que sur commande du pharmacien qui lui-même doit l’effectuer sur commande du médecin. Ils mettront les kits à disposition dans un délai de 48 heures, voire 24 heures.

Les médecins peuvent-ils renouveler leur commande de vaccins ?

Oui. Selon leurs besoins, les médecins peuvent recommander un kit complet ou un kit partiel (Focetria uniquement, par exemple), toujours sur présentation d’une ordonnance à usage professionnel et à raison d’un kit à la fois.

Une délivrance directe aux patients est-elle prévue par la suite ?

A partir du 15 février, le pharmacien pourra délivrer, sur prescription médicale uniquement, une boîte contenant une seringue pré-remplie de Focetria. L’injection pourra ensuite être faite par le médecin ou un infirmier.

800 000 doses de Focetria sont disponibles, soit – pour se faire une idée – une trentaine par officine.

La présentation du bon de vaccination ne suffira-t-elle pas ?

Non. Le patient doit se présenter au cabinet du médecin muni éventuellement de son bon de vaccination qui, s’il n’en a pas ou plus, pourra être édité par l’officinal à partir du site Ameli.fr (rubrique Mon compte). Mais la délivrance à partir du 15 février des monodoses de Focetria ne pourra se faire que sur présentation d’une ordonnance.

Une rémunération spécifique a-t-elle été prévue ?

Oui :

– à raison de 14 Euro(s) HT (16,74 Euro(s) TTC) par mise à disposition de « kit d’amorçage » et pour chaque renouvellement, que le nouveau kit demandé soit complet ou partiel,

– à raison de 2,60 Euro(s) HT (3,11 Euro(s) TTC) pour la délivrance du vaccin Focetria en conditionnement monodose.

Ces rémunérations forfaitaires seront prises en charge par l’Assurance maladie.

Comment facturer ?

A l’heure où nous bouclons, les conditions pratiques de facturation de ces deux modes de délivrance et les codes de tarification associés n’ont pas encore été déterminés. Les syndicats professionnels assurent toutefois que tout sera fin prêt pour le 1er février, concernant du moins la facturation des kits délivrés aux médecins.

Les syndicats se réjouissent de l’entrée en scène du pharmacien

Le dispositif de vaccination en ville est tardif mais les syndicats se montrent globalement satisfaits. « Nous aurions pu toucher plus de monde en faisant cela plus tôt – ce que je regrette -, mais je suis content que cela arrive maintenant », déclare ainsi Philippe Gaertner, président de la FSPF. « Le dispositif aurait pu être simplifié dans le cadre d’une procédure que nous connaissons bien, à savoir celle de la grippe saisonnière, poursuit Claude Japhet, président de l’UNPF. Mais nous entrons dans une phase ambulatoire qui, nous l’espérons, sera définitive. » Tous regrettent le premier choix opéré par le gouvernement et l’appellent à en tirer les conclusions nécessaires. En attendant, la coordination médecin-pharmacien et la rémunération à l’acte entrent en scène ! « Avant même que le périmètre de la loi ‘Hôpital, patients, santé et territoires’ ne le permette, moins d’un mois après sa parution et bien avant que les décrets ne paraissent, nous avons une indemnisation sur des prestations », souligne Claude Japhet. « L’objectif est maintenant que le couple médecin-pharmacien fonctionne, ajoute Gilles Bonnefond, président délégué de l’USPO. Car la coordination passe par là. » A.-L.M.

TÉLEX

– bilan Les 14 semaines d’épidémie ont causé la mort de 263 personnes en France métropolitaine. 20 à 30 % des français seraient désormais protégés contre la grippe A, dont 8 à 9 % seraient vaccinés.

– centres Tous les centres de vaccination auront fermé au 30 janvier, pour justement laisser la place au nouveau dispositif de vaccination en ville.

– avertissement Novartis, qui a produit le vaccin Focetria, a mis en garde les gouvernements contre les annulations de commandes : « la prochaine fois qu’il y aura une pandémie – et il y aura une pandémie – les gouvernements qui ont été des partenaires fiables seront traités de manière préférentielle »

– raté Le tribunal de grande instance de Paris a débouté les deux associations qui demandaient à la ministre de la Santé de « faire cesser dès janvier 2010 une campagne de vaccination contraire aux intérêts de la population ».

– défense Auditionnée devant le Conseil de l’Europe sur sa gestion de la pandémie, l’OMS a démenti avoir subi une quelconque influence de l’industrie pharmaceutique et a assuré que la pandémie H1N1 avait été « scientifiquement établie ».

– attaque Des sénateurs communistes et du parti de gauche (PG) ont déposé une demande de commission d’enquête sur les liens entre experts et laboratoires dans la gestion de la grippe A(H1N1).