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LES DÉPUTÉS SONNENT LE VACCIN
Faut-il rendre obligatoire la vaccination contre la rougeole ? Interdire l’utilisation d’alumine comme adjuvant ? Continuer à recommander les vaccins contre certains Papillomavirus ? Le groupe d’études sur la vaccination mis en place par l’Assemblée nationale a présenté le 13 mars ses recommandations.
Aujourd’hui, de nombreuses personnes refusent la vaccination, pour elles-mêmes ou pour leurs enfants. Face à cette défiance croissante constatée par les médecins à l’égard des vaccins, mais aussi au retour de maladies infectieuses que l’on croyait disparues, des députés ont créé un groupe d’études sur les vaccins. Après une année d’auditions, ce groupe a émis un certain nombre de recommandations en essayant de concilier principe de précaution et responsabilité.
Faut-il étendre le nombre de vaccins obligatoires ? Les parlementaires estiment qu’il faut engager des réflexions sur ce thème. La question se pose notamment pour le vaccin qui protège contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, « des maladies graves et fréquentes », a rappelé Edwige Antier (UMP), vice-présidente du groupe et pédiatre à Paris. Les récentes épidémies de rougeole et les décès d’adultes et de nourrissons qu’elles ont entraînés plaident en faveur de cette obligation. Face au risque d’augmentation de la tuberculose, le groupe s’interroge également sur le BCG. Sans le rendre à nouveau obligatoire, le développement d’un nouveau mode d’administration permettrait de faciliter sa réalisation par les médecins, « la voie intradermique n’étant pas aisée à utiliser, pour les nourrissons notamment », comme l’a indiqué Olivier Jardé (Nouveau Centre), président du groupe. Au final, cette mesure permettrait d’assurer le maintien d’une bonne couverture vaccinale. Doit-on par ailleurs maintenir le caractère obligatoire de vaccins non altruistes* comme le tétanos ? « Oui », recommande le groupe d’études, car les soins très lourds apportés aux personnes ayant contracté la maladie représentent un coût financier important pour la société. « Le recours aux tests de sérologie et d’immunologie est utile pour vérifier l’immunité et éviter les vaccinations inutiles », a ajouté Edwige Antier.
Faut-il un moratoire sur les adjuvants aluminiques ?
Le groupe d’études propose également de mettre en place un moratoire sur l’alumine, un adjuvant efficace utilisé depuis très longtemps dans les vaccins. Les résultats d’études montrent en effet une migration de cet élément au niveau cérébral. « La recherche doit être renforcée pour mieux connaître les effets de cet adjuvant, néfastes ou non. En attendant, un moratoire disant qu’il ne faut pas étendre l’utilisation de vaccins contenant de l’alumine nous paraît nécessaire. La question reste de savoir comment les remplacer », a indiqué Olivier Jardé. Sur l’étiquette de chaque boîte devrait en outre être indiquée de manière claire la présence ou l’absence d’hydroxyde d’aluminium. Des mesures qui pourraient, selon le député, encourager la mise au point de nouveaux vaccins sans adjuvants neuromigrants.
Interrogations sur le vaccin contre le Papillomavirus
Autre préconisation d’importance du groupe d’études de l’Assemblée : poursuivre l’évaluation du rapport bénéfices/risques du vaccin contre le Papillomavirus – avec la publication annuelle d’un rapport – avant de confirmer sa recommandation par les autorités publiques. Les raisons ? « On ne sait pas encore si le vaccin est efficace tout au long de la vie ou si son efficacité diminue significativement par la suite et nécessite un rappel. D’autre part, il reste encore à établir clairement la population à vacciner pour une efficacité optimale. La question se pose de savoir si les jeunes hommes – les “propagateursInterrogations sur le vaccin contre le Papillomavirus du virus – doivent être aussi vaccinés ? », a précisé Olivier Jardé. Dans tous les cas, l’importance du frottis, « un excellent moyen de dépistage » et qui ne doit pas être amoindri par la vaccination et l’utilisation du préservatif, « la prévention la plus efficace à ce jour contre le virus » doit continuer à être encouragée.
Le coût très élevé du vaccin pour la Sécurité sociale joue également un rôle dans cette réflexion sur la question de son efficacité. Le groupe souhaite en outre favoriser les vaccins multivalents, lesquels « présentent de nombreux avantages : une quantité limitée d’adjuvants en évitant la multiplication des injections, une meilleure couverture vaccinale de la population du fait d’une plus grande observance », comme l’a souligné Edwige Antier. Le prochain calendrier vaccinal devrait tenir compte de ces recommandations.
* Qui concernent des pathologies non contagieuses.
Un taux de vaccination en diminution
Selon le Leem (Les Entreprises du médicament), « les Français se vaccinent de moins en moins » et oublient de faire leurs rappels. Ainsi, fin 2010, seulement 58 % des enfants de 24 mois avaient reçu une seconde dose du vaccin rougeole-oreillons-rubéole, alors qu’ils seraient 90 % à avoir reçu une première dose. Environ 75 % des jeunes de 11 à 13 ans ont eu leur deuxième rappel de vaccin contre la coqueluche. 55,1 % des jeunes de 14 à 16 ans sont vaccinés contre l’hépatite B. Or l’objectif est d’atteindre 75 % de couverture vaccinale. Dernier exemple : mois de 10 % des adolescents nés avant 1998 ont été vaccinés contre le méningocoque C.
Les médicaments et les vaccins inspirent la confiance
Selon l’Observatoire 2012 du Leem*, 84 % de la population fait confiance aux médicaments, soit deux points de plus qu’en 2011, et 83 % aux vaccins. Et cet indice grimpe à 94 % lorsque les individus jugent leur propre consommation. Pour autant, 90 % estiment que « les médicaments sont des produits actifs présentant certains risques » et 70 % jugent « qu’ils ont tous des effets secondaires ». En revanche, les Français font moins confiance aux médicaments sans ordonnance qu’à ceux sur ordonnance (70 % versus 95 %), de même pour les produits non remboursés par rapport à ceux qui le sont (77 % versus 94 %) et ils préfèrent les médicaments de marque aux génériques (90 % versus 78 %).
Enfin, près de 40 % des Français disent sortir d’une consultation médicale en n’ayant pas suffisamment d’information sur les médicaments prescrits. Informations qu’ils recherchent en lisant la notice (59 %) et en surfant sur Internet (53 %). Mais ils ne sont que 43 % à s’informer auprès de leur pharmacien.
Marie Lestelle
* Sondage Ipsos réalisé entre le 20 et le 24 janvier 2012 auprès de 1 000 personnes.
Repères
Les autres recommandations
• Signature d’une décharge de responsabilité pour les personnes qui refusent un vaccin recommandé par leur médecin traitant (en les informant des conséquences possibles pour eux-mêmes et leur entourage).
• Incitation à déléguer l’administration des vaccins aux infirmiers.
• Respect du calendrier vaccinal et des protocoles établis par les autorités publiques, pensés par rapport aux risques.
• Renforcement de la réglementation relative à l’utilisation du terme « vaccin » (pour éviter qu’il ne soit utilisé à tort, notamment pour désigner certains traitements homéopathiques).
• Amélioration de la formation des médecins à la vaccinologie.
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