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Le 23 juillet, l’officine devra être prête contre le A(H1N1)
La décision est prise : à compter du 23 juillet, les adultes atteints de la grippe A(H1N1) seront pris en charge par leur médecin traitant et devront se procurer antiviraux et masques en officine. Explications.
Le virus A(H1N1) commence à circuler activement en France, phénomène caractérisé par le développement de foyers sans lien avec un quelconque voyage. Résultat : Roselyne Bachelot et Brice Hortefeux, ministres de la Santé et de l’Intérieur, ont annoncé mercredi soir que les malades seront pris en charge en ville à compter du 23 juillet. A cette date, ils devront se diriger vers leur médecin traitant qui décidera de la nécessité ou non d’une prescription antivirale, recommandera des mesures d’hygiène et orientera les cas graves et les enfants de moins de un an vers les centres 15. Roselyne Bachelot a appelé à ne pas prescrire « à des fins de précaution », indiquant avoir « demandé à la CNAM de surveiller le flux des prescriptions d’antiviraux ».
Délivrance gratuite de masques antiprojection à l’officine
A partir du 23 juillet aussi, les officines pourront délivrer, sur présentation d’une ordonnance, le Tamiflu (les patients régleront avant de se faire rembourser). Chaque délivrance sera obligatoirement accompagnée de la remise, à titre gracieux, d’une boîte de masques chirurgicaux. La ministre de la Santé préfère « réserver le stock d’Etat au moment où la circulation active sera avérée ». Les antiviraux pédiatriques continueront à être distribués par les pharmacies à usage intérieur « dans un premier temps ».
Côté vaccin, Roselyne Bachelot a annoncé une commande ferme de 94 millions de doses auprès de GSK (50 millions à lui seul), Sanofi Pasteur (28 millions) et Novartis (16 millions). Baxter ne fait pas partie des fournisseurs : le mode de fabrication du vaccin choisi par le laboratoire, qui repose sur la culture cellulaire contrairement à ses concurrents qui ont opté pour la culture à partir d’oeufs de poule embryonnés, n’offre que « peu de visibilité », selon Roselyne Bachelot.
Premières doses de vaccins attendues pour octobre
A ces commandes fermes s’ajoutent des tranches supplémentaires optionnelles de vaccins réservées à hauteur de 34 millions de doses auprès de Sanofi Pasteur (28 millions) et Novartis (6 millions). Le tout pour 1 milliard d’euros. Les premières doses, attendues pour octobre, seront fournies par GSK. Le reste s’échelonnera jusqu’en janvier 2010. La stratégie vaccinale n’est pas encore définie mais Roselyne Bachelot table toujours sur un schéma à 2 doses à trois semaines d’intervalle. Le gouvernement s’orienterait vers une vaccination prioritaire des professionnels de santé et des personnes chargées des secours et de la sécurité, puis des personnes à risque de moins de 65 ans qui souffrent d’une des neuf ALD exonérantes, des femmes enceintes, des enfants de moins de 1 an et des jeunes de moins de 18 ans. Toutefois, « le vaccin préconisé aurait pour l’instant une autorisation de mise sur le marché pour les personnes à partir de 3 ans », la ministre n’ayant reçu aucune proposition de vaccin pédiatrique. Mais, sans parler précisément de jeune population, elle a été jusqu’à évoquer la possibilité d’utiliser des vaccins sans AMM en cas de virulence du virus ! Enfin, « il faudra mettre en place des centres de vaccination où des professionnels de santé pratiqueront ces injections », sachant que les vaccins seront livrés par « multidoses ».
En attendant, « antiviraux (à l’exception des formes pédiatriques de l’oseltamivir) et masques antiprojection sont en cours d’acheminement vers toutes les officines de métropole et d’outre-mer ». Vous n’avez aucune démarche à effectuer, assure Martial Fraysse, vice-président du bureau d’Ile-de-France du conseil central A de l’Ordre : « Les stocks nécessaires vous seront livrés (dotation initiale de 10 boîtes de Tamiflu) puis adaptés au cas par cas. » Le réapprovisionnement se fera par commandes auprès du grossiste désigné. Un guide pratique pour l’officinal sera élaboré avec la DGS. Deux conventions avec l’Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires sont en cours de préparation : l’une avec les grossistes, la seconde avec les officinaux. « Elles indiquent qui fait quoi. L’officinal étant désormais un interlocuteur de premier recours, des pharmacies peuvent faire partir des réseaux d’urgence », indique Martial Fraysse, qui conseille :« Les pharmaciens doivent se rapprocher les uns des autres, afin de pouvoir assurer la continuer du service si l’un d’entre eux venait à tomber malade. »
Préparez-vous déjà !
Il est temps de penser au fonctionnement de votre officine en cas de pandémie. Une étudiante d’Angers, Vinciane Maigner, vient justement de passer sa thèse sur ce sujet (« Mise en place d’un protocole pratique à l’usage du pharmacien d’officine en situation de pré- et de pandémie grippale »). En 6 fiches (produits sanitaires, locaux, attributions du personnel, relations avec l’extérieur, sécurité à l’officine) et 9 annexes (masques, solutions hydroalcooliques, désinfection…), elle liste l’essentiel des questions à se poser. Comment organiser une file d’attente distincte ou un comptoir isolé pour les patients grippés ? Le système d’aération est-il adapté ? Comment organiser la gestion des déchets ? Dispose-t-on de poubelles à pédale et à couvercle ? de désinfectants adaptés pour nettoyer les surfaces contaminées par le public ? Qui s’en chargera ? A quelle fréquence ? A-t-on fait des essais de port de masque FFP2 au sein de l’équipe ? Connaît-on le mode de reconstitution du sirop Tamiflu ? Si le seul pharmacien disponible est malade, pourra-t-on organiser des échanges avec des confrères ?… Les documents sont disponibles sur le site de la DRASS des Pays de la Loire*, région où l’ensemble des fiches a été testé, avant l’émergence du virus. Sur 172 pharmaciens ayant répondu au questionnaire de satisfaction, la moitié pensait apporter des aménagements dans leur organisation.
Florence Bontemps
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