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La vaccination anti-Covid-19 en questions
A votre tour. Un décret paru le 5 mars 2021 au Journal officiel autorise les pharmaciens à prescrire et à administrer les vaccins anti-Covid-19. Comment s’y prendre ? Les réponses.
Quels vaccins les pharmaciens peuvent-ils prescrire et administrer ?
Les pharmaciens peuvent prescrire les vaccins à ARN messager (Pfizer/BioNTech et Moderna) et à vecteur viral (AstraZeneca) à toutes les personnes entrant dans la cible, sauf aux femmes enceintes, aux patients présentant un trouble de l’hémostase – ceux sous traitement anticoagulant ne sont pas concernés par cette restriction – et aux sujets qui ont des antécédents de réaction anaphylactique à un des composants ou ayant présenté une réaction anaphylactique lors de la première injection.
Les pharmaciens peuvent administrer les vaccins à ARN messager et à vecteur viral, sauf aux personnes présentant des antécédents de réaction anaphylactique à un des composants de ces vaccins ou ayant présenté une réaction anaphylactique lors de la première injection. Toutefois, si le patient développe une réaction anaphylactique dans les 15 minutes, le pharmacien est autorisé à intervenir et à utiliser de l’adrénaline injectable (Anapen, Emerade, EpiPen, Jext).
Les femmes enceintes, celles qui allaitent et les personnes présentant un trouble de l’hémostase peuvent être vaccinées en pharmacie, mais doivent remettre une ordonnance.
Les pharmaciens peuvent donc prescrire et administrer les vaccins à ARN messager (Pfizer/BioNTech et Moderna) ?
Oui, mais uniquement en centre de vaccination dans un premier temps. Au préalable, ils doivent se faire enregistrer auprès du centre de vaccination dans lequel ils souhaitent apporter leur concours.
La rémunération, pour cette prestation, est valorisée 70 € de l’heure (280 € pour une demi-journée de 4 heures), auxquels s’ajoutent 5,40 € pour chaque inscription dans Vaccin Covid (ex-SI-VAC).
Faut-il une formation spécifique pour vacciner ?
La condition de formation est réputée acquise pour tous les pharmaciens formés à la vaccination (notamment contre la grippe). Un tutoriel est en cours d’élaboration par les sociétés savantes à leur intention, pour les accompagner dans leur pratique. Les pharmaciens non formés à la vaccination mais qui envisagent une formation (développement professionnel continu conforme aux objectifs pédagogiques définis par l’arrêté du 23 avril 2019) pourront vacciner dès qu’ils seront formés et déclarés auprès de l’agence régionale de santé (ARS).
Qui sont les patients cibles du vaccin d’AstraZeneca ?
La liste des patients cibles peut évoluer à tout moment. Pour l’instant, ce sont :
– les patients âgés de 75 ans et plus avec ou sans facteur de comorbidité ;
– ceux de 50 à 74 ans atteints d’une pathologie à très haut risque de forme grave de Covid-19 ou souffrant de comorbidités ;
– ceux de 18 à 49 ans présentant une pathologie à très haut risque de forme grave de Covid-19 ;
– les professionnels de santé (dont les équipes officinales), du secteur médicosocial et les pompiers.
Quand les pharmaciens peuvent-ils commencer à administer le vaccin d’AstraZeneca ?
Dès qu’ils auront reçu des vaccins qui leur sont destinés, car le décret ne précise pas de date de démarrage. Les vaccins stockés dans le réfrigérateur de l’officine et réservés aux médecins ne peuvent pas être utilisés jusqu’à nouvel ordre.
Dans les 18 départements à forte circulation épidémique (Drôme, Rhône, Eure-et-Loir, Nord, Oise, Pas-de-Calais, Somme, Paris, Seine-et-Marne, Yvelines, Essonne, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Val-d’Oise, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Var), la vaccination peut démarrer dès la semaine du 8 mars pour les 6 756 officines qui ont déclaré une activité de vaccination (celles ayant déjà vacciné contre la grippe). Normalement, elles ont dû recevoir de leur grossiste, en flux poussé, un flacon de vaccin d’AstraZeneca le jeudi 11 ou le vendredi 12 mars. Les pharmacies des autres départements qui ont passé commande (en flux tirés) d’un ou deux flacons du lundi 8 mars et jusqu’au mercredi 10 mars, 23 h, doivent normalement être livrées jeudi 18 ou vendredi 19 mars avec les aiguilles et les seringues. C’est donc logiquement à cette date qu’elles pourront commencer à vacciner.
Quels autres professionnels de santé peuvent vacciner ?
Le décret donne aussi aux sages-femmes le droit de prescrire et de vacciner. En revanche, les infirmiers, qui ne seront plus obligés d’être supervisés par un médecin, sont seulement autorisés à vacciner.
Les infirmiers peuvent-ils prêter main-forte aux pharmaciens et vacciner en officine ?
Pour l’heure, le Conseil national de l’Ordre des infirmiers s’y oppose. Il faut donc attendre l’avis et, le cas échéant, l’autorisation du ministère des Solidarités et de la Santé, par voie d’arrêté.
Les étudiants de 6e année en stage à l’officine, s’ils ont reçu la formation à la faculté de pharmacie, peuvent-ils participer à l’effort de vaccination ?
C’est un autre point que doit clarifier le ministère des Solidarités et de la Santé. Il faut en tout état de cause que l’étudiant soit membre de l’équipe officinale et dispose d’un contrat de travail.
Comment s’approvisionner en vaccins pour la pharmacie ?
L’opération sera à répéter toutes les semaines : commandes du nombre de flacons souhaités ou contingentés sur le portail de télédéclaration declarations-pharmacie.ars.sante.fr, du lundi au mercredi au soir de la semaine N pour une livraison jeudi ou vendredi de la semaine N + 1. Avant sa première commande, le pharmacien doit se déclarer en tant que vaccinateur. S’il y a des changements de vaccinateurs dans les équipes (départ d’un adjoint, arrivée d’un autre formé à la vaccination, etc.), il faut penser à les inscrire. A ce stade, le nombre de flacons est limité à un flacon de 10 doses par officine pour la semaine du 15 mars (éventuellement deux selon le nombre de pharmaciens déclarés, et un flacon supplémentaire par pharmacie située dans une zone à plus forte circulation épidémique en cas de surcommande). Les livraisons seront plus importantes à partir de fin mars : de l’ordre de 1,1 million de doses de vaccin d’AstraZeneca par semaine, aux dires des syndicats pharmaceutiques.
S’il y a dans une officine plusieurs pharmaciens vaccinateurs, peut-elle demander davantage de doses ?
Non. Elle n’aura pas le droit pour autant à plus de doses. Pour l’instant, le contingentement est de règle compte tenu des faibles quantités de vaccins disponibles.
Peut-on vacciner une personne à domicile ?
Non. Ce n’est pas autorisé pour le moment. En revanche, le pharmacien peut prescrire le vaccin et remettre cette prescription à une infirmière qui se chargera de faire cette vaccination à domicile.
Comment gérer les prises de rendez-vous ?
Le pharmacien peut organiser des rendez-vous avec la solution de son choix pour les patients cibles. Mais priorisation ne veut pas dire exclusion des autres. Pour éviter de perdre des doses, il a intérêt à préparer parallèlement une liste de patients « en réserve », de 50 à 74 ans sans risque de comorbidité, capables de venir rapidement à l’officine pour se faire vacciner, en cas de désistement sur un groupe de 10, voire 11, patients cibles.
Comment vérifier l’éligibilité de la personne à la vaccination ?
Le pharmacien dispose d’un questionnaire spécifique, « Vaccination contre le Covid-19 », comportant les renseignements du patient (nom, prénom, date de naissance, numéro de Sécurité sociale), avec neuf questions relatives à la présence de comorbidités, de fièvre, à la réalisation d’un test de dépistage au cours des trois derniers mois ou d’une vaccination durant les deux dernières semaines, à la recherche d’antécédents d’allergies, de troubles de l’hémostase, d’une grossesse ou d’un allaitement.
Comment savoir si le patient qui se présente à l’officine n’a pas déjà reçu une dose ?
Il suffit de consulter la plateforme Vaccin Covid où sont enregistrés les patients vaccinés avec la date de vaccination et le type de vaccin injecté.
Que facture le pharmacien ?
La vaccination comprend la délivrance de la dose, le questionnement du patient pour vérifier son éligibilité à la vaccination et l’injection du vaccin, le tout étant facturé 7,90 € TTC (TVA à 0 %) avec le code acte INJ (prise en charge à 100 %).
Pour facturer, le pharmacien doit indiquer le numéro d’inscription au répertoire (NIR) du patient, puis s’enregistrer en tant que prescripteur (numéro du Fichier national des établissements sanitaires et sociaux ou Finess). L’inscription des vaccinations dans le téléservice Vaccin Covid est obligatoire et doit être faite immédiatement après la vaccination de la personne et en sa présence. Pour se connecter, le pharmacien doit se munir de sa carte de professionnel de santé (CPS) – dans ce cas, la connexion à ce téléservice se fait via Amelipro – ou de sa e-CPS une fois activée – connexion directe sur vaccination-covid.ameli.fr. Puis, il lui faut :
– sélectionner le lieu de vaccination « Au cabinet ou dans la structure d’exercice » ;
– renseigner le Finess géographique de l’officine ;
– ainsi que le NIR du patient ;
– et les informations relatives à la vaccination (nom du vaccin, numéro de lot, date et heure de vaccination, bras vacciné, etc.) ;
– imprimer le document d’éligibilité et l’attestation de vaccination et remettre ces documents aux patients. Ce travail d’enregistrement est rémunéré 5,40 € TTC (TVA à 0 %) par injection. Il n’y a pas besoin de réaliser une feuille de soins électronique (FSE), la saisie vaut facturation. La rémunération est versée mensuellement au pharmacien par l’Assurance maladie.
Faut-il inscrire l’injection dans le dossier pharmaceutique ?
Arrivé à l’étape de la traçabilité des vaccinations, après la remise au patient de son acte d’éligibilité à la vaccination et de son acte de première vaccination, et une fois effectué l’enregistrement dece dernier dans le dossier de l’usager et le système d’information Vaccin Covid, l’Ordre des pharmaciens recommande de l’inscrire également dans le carnet de santé, le carnet de vaccination ou le dossier médical partagé de la personne vaccinée.
Faut-il prendre immédiatement rendez-vous avec le patient pour la seconde injection ?
C’est conseillé, sachant que le rappel doit être fait entre la 9e et la 12e semaine après la première injection. Attention, la seconde injection risque d’être réalisée sur des périodes de congé des pharmaciens. Pour éviter la rupture de la chaîne de vaccination, il est préconisé d’anticiper l’organisation.
Faut-il réaliser un test antigénique avant de vacciner un patient en cas de doute ?
Non, ce n’est pas recommandé. Cependant, la présence de symptômes est un critère d’exclusion de la vaccination. Si le patient est identifié comme un cas contact, il faut différer l’injection. Une personne immunocompétente ayant déjà contracté le Covid-19 pourra être vaccinée dans un délai proche de six mois après son infection et ne recevra alors qu’une seule injection.
Faut-il avertir son assureur ?
Il est préférable de le faire. Toutefois, la vaccination faisant partie des missions octroyées au pharmacien, cette nouvelle activité est couverte par l’assurance professionnelle de la pharmacie.
Liste des comorbidités ouvrant le droit à la priorisation pour la vaccination contre le Covid-19
– Trisomie 21
– Transplantation d’organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques
– Insuffisance rénale chronique terminale (insuffisants rénaux dialysés)
– Diabète (types 1 et 2),
– Obésité (IMC > 30 kg/m2)
– Cancers (solide ou hématologique)
– Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et insuffisance respiratoire
– Insuffisance cardiaque
– Hypertension artérielle compliquée
– Maladies hépatiques chroniques, en particulier la cirrhose
– Troubles psychiatriques
– Démence
– Antécédent d’accident vasculaire cérébral
Source : DGS-Urgent, 26 du 7 mars 2021, « Questionnaire officines ».
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