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J’voudrais bien du vaccin mais…
Répondre aux indécis des vaccins anti-Covid. Certaines personnes ne savent pas si elles iront bientôt se faire vacciner contre le coronavirus. Voici des éléments de réponse selon leurs profils.
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Vaccin à ARN, ADN, à vecteur viral…, vos patients sont noyés sous une masse d’informations médiatiques et, au final, se sentent parfois mal renseignés. Ils comptent sur vous pour les éclairer dans un langage qu’ils comprennent. Au 20 janvier 2021, 54 % des personnes interrogées répondaient vouloir certainement ou probablement se faire vacciner contre la Covid-19, contre 40 % au 16 décembre 2020.(1)
« C’est quoi un vaccin à ARN messager ? »
En introduisant dans notre organisme le code génétique d’une partie du microbe, on fait produire à nos cellules un morceau de ce microbe. Il peut s’agir de vaccins à ADN ou à ARN messager, séquence d’acide désoxyribonucléique ou ribonucléique codant la protéine du microbe. Grâce à cet ARN injecté via le vaccin, notre corps élabore une infime portion de virus, une protéine. Notre organisme la reconnaît comme indésirable, et va fabriquer contre elle des anticorps. S’ils sont ultérieurement en contact avec le virus, ces anticorps pourront détecter et combattre le virus pour empêcher la maladie. C’est le principe des vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna.
« Et un vaccin à vecteur viral ? »
Ces vaccins contiennent un virus inoffensif pour l’homme, mais qui a été modifié pour renfermer une petite partie de l’information génétique du virus de la Covid-19. Après injection, le virus inoffensif se multiplie sans provoquer de maladie mais en produisant une protéine spécifique du virus de la Covid-19. L’organisme fabrique alors des anticorps contre cette protéine, qui seront capables de détecter et de combattre le virus en cas de contact par la suite. C’est le principe du vaccin AstraZeneca.
« Les vaccins à ARN peuvent-ils modifier le code génétique de mes cellules ? »
Le risque d’intégration de l’ARN dans notre génome est peu probable car l’ARN devrait être transformé en ADN pour intégrer notre ADN. Or nous ne possédons pas l’enzyme capable de faire cela.
« Contiennent-ils des adjuvants ? »
Non. Ces vaccins ne nécessitent pas d’adjuvant pour stimuler suffisamment le système immunitaire. Certains contiennent des nanoparticules pour protéger l’ARN jusqu’à sa cible dans notre organisme. Ces nanoparticules sont composées de petites molécules de graisse telles qu’elles existent déjà dans notre corps. Il ne s’agit pas de micro-puces comme cela a été dit sur les réseaux sociaux.
« Ces vaccins peuvent-ils transmettre la maladie ? »
Non, ils ne contiennent qu’une petite partie du virus de la Covid-19. Pour être infectant, le virus doit être entier et actif. Il est donc impossible de développer la maladie du fait de ces vaccinations.
« Peut-on attraper la Covid en étant vacciné ? »
Si les vaccins ne sont pas efficaces à 100 %, le risque est bien moindre quand on est vacciné. Il est de l’ordre de vingt fois moins, même s’il varie légèrement selon les vaccins. Dans l’hypothèse où une personne vaccinée déclarerait la maladie, le risque de forme grave est très diminué par rapport à la population qui n’est pas vaccinée.
Après deux doses de vaccin Moderna sur 10 000 personnes vaccinées, 8 ont contracté la maladie et aucune n’a développé de forme grave. Dans la même population non vaccinée, il y a eu 131 malades, dont 24 formes graves.
« Et si j’ai déjà eu la Covid ? »
Si vous avez été infecté par le coronavirus, cela vous a conféré une immunité. Dans ce cas, il n’est pas recommandé de se faire vacciner systématiquement. Les scientifiques et la Haute Autorité de santé préconisent d’attendre environ six mois après l’infection, mais cela peut encore évoluer. Une seule dose de vaccin pourrait suffire, sauf immunosuppression sévère.
Je n’ai pas assez confiance dans ces vaccins
81 % des personnes ne souhaitant pas être vaccinées pensent que les vaccins ne sont pas sûrs, mais pour 46 % d’entre elles, « des informations qui prouvent l’efficacité et la sûreté des vaccins » pourraient les pousser à changer d’avis.(1)
« Moins d’un an pour les fabriquer, c’est louche, non ? »
En réalité, la vaccination contre les coronavirus était quasi déjà prête car à l’étude depuis des années suite aux épidémies dues à des virus de cette famille en Asie ou au Moyen-Orient. Les chercheurs connaissaient les parties de virus que les vaccins devaient viser pour être efficaces. Des recherches cliniques avaient déjà été menées, ce qui a permis de mettre au point des vaccins adaptés au nouveau virus très rapidement, en faisant l’économie d’années d’études. La situation épidémique mondiale et les énormes moyens mis à disposition, notamment par l’Union européenne, ont accéléré les processus. Un an était un délai incompressible pour valider la sécurité et l’efficacité de ces vaccins.
« Ces vaccins seront-ils efficaces contre les variants ? »
Cela reste à vérifier en fonction des variants. À ce stade, par exemple, il n’y a pas de preuve qu’ils soient moins efficaces sur le variant dit « anglais » puisque les vaccins ciblent une partie du virus non concernée par les mutations. Par ailleurs, la souche originelle circule très activement et impacte fortement la population, il est donc toujours utile de s’en protéger.
« Et si ce n’est plus le cas ensuite ? »
Il est possible que le virus mute régulièrement et que l’on doive être revacciné. La Covid-19 pourrait devenir une maladie saisonnière, avec une vaccination annuelle comme la grippe, ou être maitrisée. Nous n’avons pas assez de recul, mais les industriels assurent que formuler des vaccins adaptés aux variants n’est pas difficile sur le plan technique.
J’ai peur des effets indésirables
Cette crainte est souvent exprimée pour toute vaccination. S’exposer à un risque dans un but de prévention est une démarche plus complexe qu’en curatif. On manque de recul sur ces vaccins mais des faits peuvent être rappelés.
« Est-ce que je peux mal le supporter ? »
Comme tout vaccin, ceux contre la Covid entraînent des effets indésirables légers ou modérés, comme de la fièvre, des douleurs au point d’injection, des douleurs musculaires, des maux de tête ou des frissons. Les effets indésirables graves sont très rares, il s’agit surtout de réactions allergiques de type choc anaphylactique. Ils surviennent le plus souvent chez une personne avec un terrain allergique connu. Après 1,8 million de doses injectées aux États-Unis, 11 cas par million de personnes ont été rapportés, résolus en grande majorité après prise en charge adéquate. C’est un risque minime au regard de la mortalité liée à la Covid. Par comparaison, on dénombre 79 cas d’allergie grave d’origine alimentaire par million de personnes.
On ne sait pas à long terme… »
C’est vrai, on manque de recul. En revanche, on sait que quasiment 150 ans après la mise au point du premier vaccin, leurs effets indésirables surviennent au maximum dans les six semaines suivant l’injection. Ce délai a été dépassé depuis le début des campagnes de vaccination dans le monde sans signes particuliers.
« Et si de nouveaux surviennent ? »
On le saura rapidement car les autorités sanitaires surveillent en continu les effets indésirables des vaccins déclarés aux centres de pharmacovigilance par les professionnels de santé ou les patients. Pour la Covid, un dispositif de surveillance renforcé a été instauré pour réagir au plus vite en cas de signalements répétés ou de l’émergence d’effets inconnus.
Malgré tout, je n’arrive pas à me décider…
« Comment peser le pour et le contre ? »
Il vous revient de faire une balance entre les bénéfices que vous pouvez attendre de la vaccination, les risques de la maladie si vous l’attrapez, son impact sur votre santé et vos activités, votre mode de vie qui vous expose plus ou moins au virus, la présence de personnes à risque dans votre entourage, vos doutes, vos certitudes… Vous pouvez faire un tableau avec, d’un côté, les pour, et de l’autre, les contre, donner un poids de 1 et 5 à chaque argument selon son importance, et additionner pour voir de quel côté penche votre balance.
« Fini les masques ensuite ? »
Les vaccins diminuent le risque de développer des formes sévères de la Covid mais on n’a pas assez de recul pour affirmer qu’ils réduisent la contagion. Même vacciné, il n’est pas sûr que vous ne puissiez pas contracter ou transmettre la maladie. Les gestes barrières devront donc être maintenus.
(1) Étude CoviPrev, situation au 28 janvier 2021, Santé publique France.
Une formation pour toute l’équipe
Alliance Healthcare propose une formation pour répondre aux questions des patients sur les vaccins Covid-19 et se préparer à la vaccination en pharmacie. Animée par des médecins spécialistes, elle s’adresse à l’équipe et prévoit deux modules.
• Le module 1, « Fondamentaux et communication à l’officine », aborde l’épidémiologie, la stratégie vaccinale, les différents vaccins et la communication au comptoir. « C’est un format d’une heure pour aborder l’essentiel. En distanciel et à différents horaires, y compris le midi, il est compatible avec le travail à l’officine. Il est ouvert à tous les officinaux pour adopter le même discours, avec une partie interactive pour répondre aux questions », relate Mathilde Leimgruber, directrice d’Alliance Healthcare Formation.
→ Infos : contactformation@alliancehealthcare-formation.fr. Prix : 49 € hors taxes par participant, pas de prise en charge. Nécessite matériel informatique et connexion Internet.
• Le module 2, « La vaccination anti-Covid en pratique », dédié aux pharmaciens, aborde la partie réglementaire, le geste ainsi que la communication.
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