Journée de sensibilisation aux HPV : les évolutions possibles de la vaccination

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Journée de sensibilisation aux HPV : les évolutions possibles de la vaccination

Publié le 4 mars 2025
Par Alexandra Blanc
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Les données actuelles confirment l’efficacité de la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV). Les campagnes de vaccination notamment en milieu scolaire portent, doucement, leurs fruits. Pour atteindre une plus large population, des évolutions concernant les schémas vaccinaux sont en cours d’évaluation. État des lieux à l’occasion de la Journée de sensibilisation aux HPV.

Ce mardi 4 mars est la journée mondiale de sensibilisation aux papillomavirus humains. Infection sexuellement transmissible la plus fréquente en France et dans le monde, elle touche plus de 80 % des personnes au cours de leur vie. Elle est responsable de condylomes et de cancers chez la femme comme chez l’homme. En janvier dernier, à l’occasion de l’ouverture du 48e du congrès national de la Société française de colposcopie et de pathologie cervicovaginale (SFCPCV), les experts ont fait le point sur la vaccination anti-HPV et les évolutions envisagées.

Une grande efficacité de la vaccination à condition d’être réalisée tôt

La vaccination contre l’HPV, recommandée avec le vaccin nonavalent Gardasil 9, présente plusieurs avantages. Elle prévient le risque d’infection persistante à HPV, principal facteur de risque de cancer du col de l’utérus et elle limite le risque de lésions précancéreuses du col et donc de traitement. Par ailleurs, elle prévient le risque de cancer du col y compris chez les femmes les plus jeunes, notamment de moins de 25 ans, âge auquel le dépistage n’est pas encore efficace.

La vaccination fait également disparaître les inégalités sociales concernant les cancers dus aux HPV car le dépistage a du mal à atteindre les personnes les plus défavorisées.

Si l’efficacité du vaccin est bien établie, elle dépend cependant du moment auquel il est réalisé. Ainsi une vaccination avant l’âge de 14 ans prévient 97 % des lésions précancéreuses et 87 % des cancers. Ces chiffres baissent respectivement à 39 % et 34 % après 16 ans. En France, les recommandations vaccinales ciblent les enfants entre 11 et 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à la fin de la 19e année.

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Quid de l’extension de la vaccination anti-HPV jusqu’à 26 ans chez la femme ?

Actuellement, seuls les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes sont ciblés par les recommandations vaccinales jusqu’à l’âge de 26 ans. La possibilité d’étendre la vaccination contre les HPV aux femmes jusqu’à cet âge est en cours d’évaluation par la Haute Autorité de santé.

Cette mesure présente notamment l’intérêt de supprimer une inégalité de traitement entre les différentes populations ciblées et de dégenrer la vaccination. « Tout le monde est à risque et mérite une vaccination idéalement avant 14 ans mais après si nécessaire » précise la Dre Julia Maruani, vice-présidente de la SFCPCV. Elle permet également de répondre à un souhait de jeunes adultes privés de vaccination dans l’enfance, les parents s’y étant opposés.

Mais la majorité des infections à HPV ayant lieu lors des premiers rapports sexuels, elles touchent la moitié des jeunes entre 15 et 24 ans. « Il est donc important de rappeler que la protection offerte par une vaccination après 20 ans est réduite. Seule une vaccination précoce permet d’offrir une efficacité vaccinale maximale », précisent les experts.

Un schéma vaccinal anti-HPV à une seule dose pourrait être efficace

Certains pays ont déjà adopté un protocole vaccinal anti-HPV à une seule injection, permettant de simplifier les campagnes de vaccination et d’augmenter la couverture vaccinale. En France, le schéma recommandé est de 2 injections à 6 mois d’intervalle pour les 11-14 ans et de 3 injections pour les 15-19 ans. « Si les données actuelles ont montré qu’une seule dose de vaccin apporte une protection équivalente contre les infections persistantes à HPV et induit une réponse d’anticorps comparable, il n’a pas encore été montré que cela entraîne la même protection contre les lésions précancéreuses et le cancer du col par rapport à un schéma classique à plusieurs injections » explique le Pr Geoffroy Canlorben, Secrétaire général de SFCPCV, justifiant ainsi le maintien des schémas actuellement en cours en France.