Généralisation de la vaccination : pas de bronca des autres professions de santé

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Généralisation de la vaccination : pas de bronca des autres professions de santé

Publié le 27 mars 2018
Par Matthieu Vandendriessche
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L’annonce par le gouvernement lundi 26 mars de la généralisation de la vaccination antigrippe à toutes les officines du territoire dès 2019 ne rencontre plus une opposition farouche des autres professions de santé. La mesure, qui n’est pas une surprise, figure dans les communiqués de plusieurs syndicats de professionnels libéraux, dont certains qui en profitent pour avancer des revendications. Ce n’est pas le cas du syndicat des médecins libéraux (SML) et de la Confédération des syndicats de médecins français (CSMF), qui ne mentionnent pas cette évolution dans leur communiqué. 

L’Union française pour une médecine libre (UFML) s’étonne de cette annonce faite « avant une phase de concertation ». Pour ce syndicat, l’intervention des pharmaciens ne pallie pas la raréfaction des médecins : « Lorsqu’il n’y a plus de médecins, il est somme toute assez rare qu’il reste une pharmacie au-delà de quelques semaines ». 

Pour sa part, le syndicat MG-France ne s’oppose pas à cette évolution mais demande toujours qu’elle soit couplée à la mise à disposition de stocks de vaccins chez le médecin généraliste. « A l’avenir, la promotion des vaccinations devra se réaliser à l’échelle d’un territoire de soins permettant la traçabilité des vaccinations effectuées et le recueil de données de santé », complète le syndicat.

De son côté, la Fédération nationale des infirmiers (FNI) consacre un communiqué entier à ce sujet. Elle estime que la ministre de la Santé a manqué à sa parole car « elle devait réunir l’ensemble des acteurs, médecins libéraux, infirmiers et pharmaciens pour dresser le bilan des expérimentations menées en région, avant de décider ». La FNI relève, sur le terrain, une mauvaise circulation de l’information entre les acteurs, notamment liée au fait que le dossier pharmaceutique n’est pas interconnecté aux autres professionnels de santé et ne permet aucune coordination. Dans l’attente du dossier médical partagé (DMP). Enfin, estime-t-elle, « il serait mal venu que les pharmaciens puissent être rémunérés pour la vaccination tandis que les IDEL ne le seraient pas ou moins ».

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Le syndicat national des infirmiers et des infirmières libéraux (Sniil) déplore également le manque de concertation dans lequel cette décision a été prise, dénonçant une « décision autoritaire et unilatérale » du gouvernement. Tout en saluant son objectif de multiplier les occasions de pouvoir se faire vacciner, le Sniil regrette que les résultats de l’expérimentation débutée à l’automne n’aient pas été rendus publics. Il réclame la possibilité pour les infirmiers d’effectuer les vaccinations à l’ensemble des adultes, à l’exception de la primovaccination.