Expérimentation Moderna : de bon augure pour une généralisation

Résultats ? Positifs. L’expérimentation du vaccin anti-Covid-19 à ARNm Moderna en ville, menée en Moselle depuis près d’une semaine, est satisfaisante, estiment les acteurs concernés réunis mercredi soir, 28 avril, pour une première évaluation. « Cette expérimentation avait pour but de tester la logistique d’acheminement des flacons, le transport et le respect de la chaîne du froid et, sur ces différents points, les retours d’expérience des pharmaciens du département indiquent qu’ils n’ont rencontré aucun souci avec le vaccin Moderna », rapporte Eric Schiltz, co-président du syndicat des pharmaciens de Moselle affilié à la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).

Dans ce département touché par une prévalence importante du variant sud-africain, les 6 000 doses mises à disposition ont trouvé rapidement preneur. « La population étant en demande du vaccin Moderna, les pharmacies ont été prises d’assaut », explique-t-il, estimant qu’environ 90 % des doses ont déjà été injectées.

Le dispositif est calé

Cette réunion a permis ainsi de valider le dispositif avant sa généralisation sur tout le territoire et les différentes étapes d’acheminement à compter du moment où le grossiste-répartiteur décongèle les doses (Moderna est conservé à – 20 °C) pour les livrer aux officines (conservation entre + 2 °C et + 8 °C). « Le temps de transport est de 12 heures cumulées, du grossiste jusqu’à la pharmacie puis de la pharmacie jusqu’au professionnel de santé », indique Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). « Il a été proposé lors de cette réunion que ce délai maximum se subdivise lui-même en 7 heures pour le répartiteur et 5 heures pour le pharmacien », indique Philippe Besset, président de la FSPF. Le ministère doit entériner cette proposition.

La traçabilité des livraisons est également calée : le grossiste indique sur la fiche de suivi l’heure de décongélation des vaccins livrés et fournit une étiquette de traçabilité. A réception des vaccins, le pharmacien inscrit l’heure d’arrivée, colle, sur chaque flacon, une étiquette sur laquelle il a préalablement inscrit la date de fin d’utilisation du vaccin au regard de l’heure de décongélation des doses, sachant que le vaccin Moderna non ouvert se conserve 30 jours au réfrigérateur, mais 6 heures seulement après le premier prélèvement. « Les flacons reçus conservent le même numéro de lot. Seule leur date de fin d’utilisation est modifiée », récapitule Eric Schiltz.

Généralisation en ville : pas encore de date

Cette expérimentation déjà concluante va se poursuivre encore une semaine. C’est peut-être la raison pour laquelle le ministère de la Santé n’a pas souhaité communiquer sur son élargissement à d’autres départements, ou sur une date d’ouverture de ce vaccin à la population générale… éventuellement à partir de juillet.

Toutefois, « la FSPF a demandé une généralisation rapide de cette vaccination en ville, mais s’il n’y a pas assez de vaccins disponibles par semaine, de les réserver aux officines de communes qui ne disposent pas de centre de vaccination afin de pouvoir rapprocher la vaccination de la population, signale Philippe Besset. Notre second demande, évidente, est de prioriser les officines rurales situées dans des zones où existe une forte concentration du variant sud-africain. »

Une réunion au ministère de la Santé est prévue vendredi 30 avril.