Covid-19 : deux vaccins fabriqués en France

La campagne de vaccination anti-Covid devrait commencer « vraisemblablement dès fin décembre ou début janvier, révélait Emmanuel Macron dans son allocution du 24 novembre, sous réserve des validations par les autorités sanitaires. » La campagne s’annonce « rapide et massive », et devrait concerner en priorité les personnes les plus fragiles « et donc les plus âgées ». La « stratégie » repose sur plusieurs vaccins (lire notre enquête du 21 novembre).

En effet, le vaccin à ARN messager Pfizer/BioNTech (revendiquant 95 % d’efficacité), pourrait être commercialisé en Europe avant la fin de l’année, suivi par le vaccin à ARN messager Moderna (94,5 %) ou le vaccin à vecteur viral d’AstraZeneca (62 à 90 % d’efficacité selon les doses administrées), les premiers à présenter des résultats d’études. Reste à attendre leur validation par l’Agence européenne du médicament (EMA) et connaître les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) sur le déroulé de la campagne en France. « Une seconde génération », dont peut-être le vaccin développé par Sanofi-GSK encore en phase I, « arrivera au printemps », ajoutait le chef de l’Etat.

Ce qui est certain, c’est que la vaccination contre le Covid-19 ne sera pas obligatoire. Pour faire adhérer la population – particulièrement méfiante (54 % des Français sont disposés à se faire vacciner contre le Covid-19, contre 78 % des Italiens, selon un sondage de l’institut Kantar réalisé deux jours après les annonces de Pfizer) – un collectif de citoyens sera mis en place. « Pour garantir la sécurité sanitaire », un comité scientifique (encore un) sera en charge du suivi de la vaccination. Et si les modalités pratiques du déploiement des vaccins et la logistique de l’approvisionnement sont encore à définir, il est déjà acté que les pharmaciens vaccineront.

Autre ambition du gouvernement, produire un maximum de vaccins en Europe, et en France. Ce qui semble bien parti. Le spécialiste suédois de la sous-traitance Recipharm annonce produire le vaccin Moderna sur son site de Monts (Indre-et-Loire), sa mise sur le marché étant conditionnée, ici aussi, à l’autorisation des autorités sanitaires compétentes. Quant au vaccin de Pfizer/BioNTech, c’est Delpharm, autre fabricant pour tiers de l’industrie pharmaceutique française, qui le conditionnera à Saint-Rémy-sur-Avre (Eure-et-Loir). La fabrication doit commencer en avril prochain. Objectifs : produire plusieurs dizaines de millions de doses.