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© Getty Images
Chikungunya : un premier vaccin (Ixchiq) bientôt commercialisé
En raison du réchauffement climatique, les maladies tropicales transmises par les moustiques se propagent à travers le monde. La recherche progresse, avec l’arrivée prochaine sur le marché d’un nouveau vaccin contre le chikungunya.
Le 28 juin dernier, l’Agence européenne des médicaments a délivré une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour le premier vaccin contre le chikungunya destiné aux adultes de plus de 18 ans. Baptisé Ixchiq et développé par Valneva, il est déjà commercialisé aux Etats-Unis. Pour Nicolas Arvis, directeur général France et Benelux du laboratoire, cette nouveauté constitue « une révolution dans la prévention du voyageur ». Il s’agit d’un vaccin vivant atténué qui procure une protection à long terme. D’après les études menées par Valneva, 97 % des participants conservent une réponse immunitaire après deux ans. Les données pour la troisième année devraient être publiées au troisième trimestre. Valneva attend encore les recommandations du Haut Conseil de la santé publique, et espère une mise à disposition dans les pharmacies d’ici fin 2024.
Plusieurs clusters en Europe
S’il n’est pas endémique en Europe, le chikungunya représente un enjeu de santé publique dans les départements d’outre-mer, ainsi qu’en métropole où l’on enregistre régulièrement des cas importés et où il est à déclaration obligatoire. Il s’agit d’une maladie tropicale à transmission vectorielle véhiculée par le moustique-tigre Aedes albopictus, également porteur des virus de la dengue et Zika. Cette espèce est désormais présente dans 78 départements en France. « Le chikungunya a été identifié dans 110 pays dans le monde, principalement en Amérique latine, en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est, rappelle Nicolas Arvis. La propagation de la maladie prend la forme de flambées épidémiques, imprévisibles et massives. Une personne non protégée qui revient malade sur le territoire et qui va être piquée par le moustique peut déclencher des clusters en transmettant le virus à son entourage s’il est piqué à son tour. »
Plusieurs clusters ont ainsi été recensés en Europe depuis les années 2000. Selon un bilan de l’Institut Pasteur en juillet 2021, « l’hypothèse d’une dissémination du virus du chikungunya n’est pas à exclure dans les régions tempérées d’Europe où le moustique-tigre est établi, notamment en Italie et dans le sud de la France. En septembre 2007, une flambée épidémique est survenue en Italie, dans la région de Ravenne (nord-est), touchant environ 300 personnes. Elle aurait été introduite par un voyageur en provenance d’Inde. Les deux premiers cas autochtones de chikungunya en France ont été détectés en 2010 dans le Var, puis, en octobre 2014, 12 autres cas autochtones ont été observés à Montpellier (Hérault). En 2017, 17 autres cas de chikungunya ont été recensés dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. »
Prévention des voyageurs
Le chikungunya se manifeste par des douleurs articulaires très invalidantes qui peuvent évoluer en pathologie chronique. Une fois exposé au virus, un individu a 75 % de risque de développer la maladie et de devenir symptomatique. « Lors de la dernière épidémie aux Antilles en 2014-2015, 48 % de la population de la Guadeloupe et 42 % de celle de la Martinique ont été infectées, souligne Nicolas Arvis. A La Réunion, en 2005-2006, la contamination s’est propagée à 38 % des habitants, ce qui aurait causé la perte de 1 point de produit intérieur brut. Lorsque la moitié de la population est touchée, la maladie s’arrête de circuler. Mais 20 ans plus tard, les conditions sont réunies pour qu’une épidémie reprenne, car toute une nouvelle génération n’a jamais été exposée au virus. » D’où l’importance de mettre rapidement le vaccin sur le marché et de prodiguer des recommandations aux voyageurs. En tant que professionnel de santé de proximité, le pharmacien peut renseigner ses patients s’ils se rendent dans des zones à risque, et les interroger au retour s’ils présentent des symptômes. En tout état de cause, le vaccin doit cohabiter avec d’autres mesures préventives pour éviter l’exposition au moustique-tigre : éliminer les récipients d’eau stagnante, installer des poissons qui vont manger les larves dans les bassins, utiliser des moustiquaires, etc.
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