VIH : les pharmaciens unis pour étendre le dépistage à l’échelle nationale

Chaque année, le VIH continue de toucher des milliers de Français. En 2023, 5 500 personnes ont découvert leur séropositivité, soit un millier de plus qu’en 2022, selon Santé Publique France. Pourtant, 1,9 an s’écoule en moyenne entre l’infection et le diagnostic, et plus de 10 000 personnes vivent encore avec le virus sans le savoir. Face à ce constat alarmant, les pharmaciens se mobilisent.

Dans une démarche rare d’union, la FSPF et l’USPO, deux syndicats ont fait front commun avec la Société française de lutte contre le Sida pour lancer une nouvelle offre de dépistage en pharmacie. Une initiative qui pourrait transformer la lutte contre l’épidémie.

Une expérimentation déjà en cours

Six pharmacies des Alpes-Maritimes, en partenariat avec le COREVIH Paca Est, ont été les premières à tester le dispositif. Ces officines proposent désormais des tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) : anonymes, gratuits et délivrant un résultat en une minute. Ce modèle d’accès simplifié pourrait devenir un outil clé dans la lutte contre le VIH.

Le déploiement ne s’arrête pas là. Dès 2025, plusieurs centaines de pharmacies à travers la France devraient proposer ces tests. Des régions comme la Guyane, la Martinique, l’Île-de-France et le Grand Est préparent déjà l’élargissement de cette offre, visant à rendre le dépistage accessible à des milliers de personnes supplémentaires.

Les pharmacies au cœur de la prévention

En outre, ces tests permettent de toucher un public souvent éloigné des structures médicales classiques, augmentant ainsi les chances de dépistage précoce et de limitation des transmissions. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale de santé sexuelle, qui ambitionne d’éradiquer le VIH d’ici 2030.

À écouter : « Moi, patient vivant avec le VIH »

Comment bien accueillir une personne vivant avec le VIH dans sa pharmacie ? Réponses avec Emmanuel Bodoignet, séropositif et membre du bureau de l’association Aides. Il revient sur les craintes, et suggère quelques phrases ouvrant la discussion. Il esquisse le rôle que pourrait jouer les pharmaciens et les préparateurs dans la sensibilisation, le dépistage et la prise en charge de cette maladie.