Sevrage tabagique, addictions… et si les pharmaciens passaient à l’action

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Sevrage tabagique, addictions… et si les pharmaciens passaient à l’action

Publié le 25 février 2025
Par Christelle Pangrazzi
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Lors du 15ᵉ congrès de l’Union des Syndicats de Pharmaciens d’Officine (USPO), le ministre de la Santé, Yannick Neder, a souligné l’importance du volet prévention et le rôle essentiel des pharmaciens.

Pour sa première prise de parole, Yannick Neuder a laissé entendre que les substituts nicotiniques pourraient bientôt être intégrés à une nouvelle mission des officinaux, leur conférant ainsi un rôle de poids dans le sevrage tabagique. « Cela fait longtemps que nous demandons à pouvoir accompagner plus activement nos patients dans leur démarche d’arrêt du tabac. Nous espérons maintenant une mise en œuvre rapide de ces annonces », a rappelé Carine Wolf-Thal, présidente de l’Ordre des pharmaciens.

Un levier d’action contre les addictions

Mais le champ d’action des officinaux ne se limite pas au tabac. Alcool, écrans, benzodiazépines… Le pharmacien pourrait jouer un rôle accru dans la prévention et la prise en charge des addictions, en collaboration avec les médecins traitants et les spécialistes. « Détecter ces addictions, accompagner les patients dans leur sevrage, c’est déjà une mission que nous endossons en officine », rappelle Carine Wolf-Thal

Le paradigme québécois pourrait servir d’exemple. « Là-bas, les pharmaciens sont en charge de la déprescription et du suivi des patients sous benzodiazépines », explique-t-elle. Ce dispositif, qui confie au pharmacien un rôle plus autonome sous supervision médicale, pourrait être transposé en France.

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Des entretiens de prévention et une rémunération à définir

Cette évolution pourrait s’inscrire dans le cadre des entretiens pharmaceutiques déjà existants, à l’instar des entretiens opioïdes ou de prévention des risques cardiovasculaires. « Il y a tant de sujets à aborder, notamment sur la santé des femmes, la ménopause… », souligne la présidente de l’Ordre.

Reste la question de la rémunération. « Ce point devra être discuté avec l’Assurance maladie dans le cadre des prochaines négociations conventionnelles », précise-t-elle, laissant aux syndicats le soin de porter ces revendications.

Avec ces perspectives d’élargissement des missions, les pharmaciens pourraient s’affirmer encore davantage comme des piliers de la prévention et du parcours de soins, en première ligne dans la lutte contre les addictions. Une évolution qui devra toutefois être accompagnée d’un cadre clair et d’une reconnaissance financière pour garantir son efficacité.