Expérimentation des substituts nicotiniques : la mèche est (enfin) allumée

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Expérimentation des substituts nicotiniques : la mèche est (enfin) allumée

Publié le 21 mars 2025
Par Elisabeth Duverney-Prêt
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La prescription de substituts nicotiniques par le pharmacien sera bientôt possible. Trois régions ont été désignées pour participer à une expérimentation qui débutera fin 2025. Objectif : faire de l’accompagnement au sevrage tabagique une nouvelle mission des pharmaciens.

La possibilité pour les pharmaciens de prescrire des substituts nicotiniques se dessine enfin à l’horizon. Une expérimentation dans trois régions sera lancée au quatrième trimestre 2025 et pourrait permettre d’inscrire une nouvelle mission dans la prochaine convention nationale pharmaceutique de 2027. Le ministre de la santé, Yannick Neuder, avait d’ailleurs laissé entendre, en février dernier, que les substituts nicotiniques pourraient bientôt être intégrés à une nouvelle mission des officinaux, leur conférant ainsi un rôle de poids dans le sevrage tabagique. Le programme national de lutte contre le tabac 2023-2027 en a même fait une mesure phare afin de permettre de faciliter l’accès aux traitements de substitution nicotinique et d’agir sur la première cause de mortalité évitable en France.

Des modalités pratiques fixées d’ici l’été

« Les Hauts-de-France, la Nouvelle-Aquitaine et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ont été désignées pour expérimenter ce dispositif. L’objectif est de permettre aux pharmaciens de délivrer des substituts nicotiniques sans ordonnance, et aux patients de bénéficier d’une prise en charge par l’Assurance maladie », détaille Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).

Les modalités pratiques de l’expérimentation seront fixées par décret d’ici l’été. Pour l’heure, le nombre de pharmacies impliquées, le mode d’accompagnement des patients, et la rémunération des officinaux ne sont pas encore connus. « Nous espérons bien évidemment que l’ensemble des pharmacies de ces trois régions pourront prendre part à l’expérimentation, pour une question d’équité », explique Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Menée pendant deux ans, l’expérimentation devra en effet permettre à terme à l’ensemble des pharmacies de France de prescrire et de délivrer les substituts nicotiniques.

Une rémunération supplémentaire ?

Un entretien motivationnel devrait être intégré à cette nouvelle mission pour laquelle les syndicats souhaitent négocier une rémunération. Il faut dire que cet entretien revêt un rôle majeur : « Il y a 70 % de chances supplémentaires de réussir à arrêter de fumer en étant accompagné par un professionnel de santé. Sans aide pour le sevrage tabagique, seulement 4 % des tentatives de sevrage aboutissent », confirme l’association Santé respiratoire France. Chaque année, le tabac tue près de 80 000 personnes en France.

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