Tout savoir sur l’entretien court de la femme enceinte

© Getty Images

Entretiens et bilans Réservé aux abonnés

Tout savoir sur l’entretien court de la femme enceinte

Publié le 27 août 2024
Par Matthieu Vandendriessche
Mettre en favori

Cet entretien pharmaceutique vise à sensibiliser les femmes, en cours de grossesse, sur les risques liés aux médicaments et à l’arrêt de traitements sans avis médical.

On estime actuellement à environ 950 000 le nombre de grossesses chaque année, selon le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF). Seulement 3 femmes sur 10 se déclarent suffisamment informées sur les risques liés aux médicaments pendant la grossesse. Au cours d’un entretien, le pharmacien informe la femme enceinte du risque tératogène ou fœtotoxique de certains médicaments. Il la sensibilise le cas échéant à l’importance de la vaccination. Cet entretien au comptoir, en une seule fois, dure 5 minutes.

Les modalités de l’entretien

Lorsqu’il l’estime nécessaire, le pharmacien propose cet entretien court et unique à une femme enceinte quel que soit le stade de sa grossesse. Il évoque les risques liés à la prise de médicaments, notamment en automédication. Si la patiente suit un traitement, le pharmacien lui conseille de contacter son médecin. En cours de grossesse, il vérifie que la femme enceinte n’a pas arrêté ou modifié un traitement prescrit de son propre chef. Le risque lié à l’utilisation de compléments alimentaires, de phytothérapie, d’aromathérapie ou encore à la consommation d’alcool est également abordé. Les vaccinations recommandées sont rappelées : grippe saisonnière et Covid-19 dès le premier trimestre de grossesse et coqueluche à partir du deuxième trimestre. Les vaccinations contre la rubéole, la rougeole, les oreillons (ROR) et la varicelle sont pratiquées si nécessaire avant ou après la grossesse.

Supports de l’entretien

Le pharmacien remet un flyer* et communique des liens utiles à la personne qui a bénéficié de l’entretien, par exemple le guide de l’Assurance maladie « Ma maternité – Je prépare l’arrivée de mon enfant ». Des informations peuvent être transmises via la messagerie sécurisée de Mon espace santé. Par ailleurs, des pictogrammes spécifiques sont apposés sur le conditionnement des médicaments tératogènes ou fœtotoxiques. Il en existe deux modèles : « Médicament + grossesse = danger » (médicament à risque) et « Médicament + grossesse = interdit » (médicament contre-indiqué). Pour rappel, certains médicaments à risque nécessitent la présentation d’un carnet patient : acitrétine, alitrétinoïne, isotrétinoïne, lénalidomide, pomalidomide, sonidégib, thalidomide, vismodégib.

Entretien court de la femme enceinte : quelle rémunération ?

Le règlement de l’entretien s’effectue directement avec la carte Vitale de l’assurée. Le montant est de 5 € TTC (5,25 € TTC dans les départements et collectivités d’outre-mer). Le taux de prise en charge de ce code par l’Assurance maladie est de 70 % ou de 100 % si l’assurée est couverte par l’assurance maternité.

Pour la facturation, le pharmacien renseigne son numéro d’identification dans les zones « prescripteur » et « exécutant », de même que la date de réalisation. Pour être valide, le code acte qui est utilisé (EFE) doit être facturé seul, en dehors de toute autre facturation (prise en charge à 100 % notamment en cas de couverture par le risque maternité).

Publicité

* Document « Médicaments et grossesse – Adoptez les bons réflexes », réalisé par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) à destination des femmes enceintes. Disponible sur le site de l’ANSM et du Comité d’éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française (Cespharm).