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Des pharmaciens se mettent en ligne
Les essais cliniques en ligne se développent outre-Atlantique depuis plusieurs années. Une évolution à laquelle la France ne doit pas échapper. C’est du moins le sentiment de Nicolas Leroy qui a participé au développement d’un site Internet sur la recherche clinique. Objectif : informer sur les essais mais aussi recruter des médecins et des patients via Internet pour le compte de laboratoires.
Le projet Internet de Nicolas Leroy a germé au cours de ses années passées au sein des départements recherche et développement des laboratoires. Diplômé de la faculté de pharmacie de Rennes et titulaire d’un DEA de pharmacologie, Nicolas Leroy a démarré sa carrière professionnelle en tant qu’attaché de recherche clinique (ARC) au sein du laboratoire Takeda où il assurait le suivi d’études de phases 3 et 4 (1). Puis il a évolué vers un poste de coordinateur international d’essais cliniques de phases précoces chez Aventis. « Ces deux expériences professionnelles m’ont permis d’acquérir une connaissance générale du monde de la recherche clinique, mais aussi de percevoir ce qui pourrait être développé en France en mettant à profit des expériences réussies aux Etats-Unis, en particulier. Je parle du recrutement de sujets et de patients en ligne ainsi que d’actions visant à perfectionner les compétences des médecins investigateurs », précise Nicolas Leroy.
L’idée : proposer, non seulement à l’industrie pharmaceutique mais aussi aux médecins investigateurs (2) et aux sujets sains-patients, un portail offrant un ensemble de prestations et de services spécialisés. Le projet prend forme autour de trois compétences complémentaires : Sylvain Demettre, chimiste avec une expérience d’ARC et de l’informatique, Alain Rusterholtz, pharmacien spécialisé en droit de la santé et ayant une expérience de consultant, et Nicolas Leroy. En octobre 2000, le site Internet est créé et édité par l’agence IP-SITE.
Des partenariats tous azimuts avec les laboratoires
« Nous sommes tout particulièrement attachés aux actions de communication et d’information sur lesquelles reposent notre portail (3) », annonce Nicolas Leroy, qui a pris le titre de responsable de la communication. Ainsi, assumant la fonction de rédacteur en chef du site, il met en place et corédige une lettre d’information hebdomadaire diffusée gratuitement sur simple abonnement aux quelque 700 personnes actuellement inscrites. Cette lettre comporte les dernières informations en matière d’essais cliniques et de recherche médicale. Nicolas Leroy s’est également chargé de peaufiner l’ensemble du contenu rédactionnel et du fonds documentaire du site et de concevoir des fiches synthétiques sur les différents métiers de la recherche clinique. Par ailleurs, il a développé une activité, non visible sur le site, consistant à réaliser des analyses bibliographiques thématiques pour ses clients.Le site s’appuie en outre sur de nombreux partenariats. « Chacun d’entre nous a activement participé à concrétiser ces partenariats, en fonction de nos compétences respectives. J’étais plus orienté sur ce qui touche aux nouvelles technologies, mais maintenant je suis un peu le « Monsieur Partenariat » du site. Par exemple, grâce à notre partenariat avec la société RCP Communication, spécialisée dans la rédaction de lettres d’informations, je cherche à développer une spécialisation de nos « newsletters » en les déclinant par pathologie et par essai clinique, et en les adaptant en fonction du lecteur, qu’il soit patient ou médecin investigateur. Bien sûr, ce type de prestation sur mesure pour le compte d’un laboratoire est payant. »
Rassembler les fonds nécessaires à la perennité
Charge à Nicolas Leroy de vendre le concept, car il assume aussi des activités commerciales (y compris l’établissement des devis) et de marketing direct auprès des clients potentiels. Il est ainsi amené à proposer aux labos pharmaceutiques de gérer le recrutement des volontaires sains et des patients, soit en mettant à leur disposition des bases de données existantes, soit en lançant sur le site une opération spécifique de recrutement. « Car, en raison du vide réglementaire actuel, il est possible de susciter le recrutement de volontaires sains. Quant aux investigateurs, notre partenariat avec la société Clinical Land me permet de proposer une mise à disposition de bases de données d’investigateurs et une possibilité de qualifier les médecins qui souhaitent réaliser des études cliniques. J’ai engagé une campagne de communication tous azimuts afin de nous faire connaître. Pour rassembler les fonds nécessaires à notre pérennité, j’ai constitué et déposé plusieurs dossiers, notamment auprès de l’Agence nationale de valorisation de la recherche et de capital-risqueurs. Mais, pour le moment, nous sommes un peu victimes des récents échecs de sites Internet, en particulier dans le domaine de la santé, bien que nous n’ayons jamais proposé le tout-gratuit », poursuit Nicolas Leroy.
S’ouvrir vers les biotechnologies et l’agroalimentaire
Un autre moyen pour se faire connaître est de participer à des manifestations professionnelles. Au Médec, par exemple, à l’occasion du premier forum du médecin investigateur et de la recherche clinique (Investiga). Deux tables rondes y étaient organisées autour du métier d’ARC. Nicolas Leroy a participé plus particulièrement à celle traitant de la communication et du partenariat entre l’ARC et l’investigateur. La question de l’implication des nouvelles technologies dans le métier d’ARC y a été développée, sujet qu’il connaît bien.
Il souhaite également engager des partenariats avec les associations de patients, susceptibles d’être particulièrement intéressées par les essais cliniques.
Par ailleurs, le recrutement de volontaires sains et de patients ne pourra pas se faire uniquement en ligne, car le nombre de personnes ayant encore aujourd’hui un accès Internet reste insuffisant. Il envisage donc aussi de recourir à des voies de communications plus classiques, par l’intermédiaire des médias grand public… avec un coût à l’avenant.
« Mon objectif est de développer de nouveaux partenariats et d’ouvrir le champ d’activité, en particulier vers les entreprises de biotechnologies dont les produits commencent à arriver au stade des essais cliniques. Je m’attache aussi à faire connaître nos services auprès des entreprises de l’agroalimentaire. Enfin, j’ai l’espoir de développer très vite le recrutement en ligne pour lancer réellement ce service », conclut Nicolas Leroy.
(1) Les essais de phase 3 sont déterminants pour l’obtention de l’autorisation de mise sur le marché d’un médicament, ceux de phase 4 sont réalisés après sa commercialisation ; les phases précoces sont la phase 1 réalisée chez le sujet sain, et la phase 2 chez un petit nombre de patients.
(2) Médecins chargés du suivi des patients inclus dans un essai clinique.
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