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Continuons à nous parler !
« Chacun a sa place », votre article sur l’interprofessionnalité, paru dans Le Moniteur des pharmacies du 11 mars (N° 3168), aborde bien les difficultés relationnelles entre professionnels de santé.
Médecins comme infirmières reconnaissent davantage le pharmacien comme le spécialiste du médicament, et c’est tant mieux. Car les médecins, il y a encore peu de temps, s’étaient réservés cette expertise. Le champ est donc libre pour les pharmaciens d’officine de s’investir dans de nouveaux entretiens pharmaceutiques. A nous de le faire savoir, avec à l’appui des résultats incontestables sur le niveau d’observance et les conséquences que l’on sait en matière de santé et d’économie.
Le dépistage est d’un autre ordre et l’on voit les réticences affichées par les médecins : la peur que nous marchions sur leurs plates-bandes, en raison de possibles « dépistages sauvages »… Répétons-le, notre profession se situe davantage dans le souci d’attention aux patients, en vue d’une possible « orientation » de ceux-ci vers leur médecin, que dans l’obsession mercantile de récupération.
En revanche, on peut comprendre l’agacement ressenti par les médecins comme par les infirmiers et infirmières dès lors que la possibilité de vacciner les adultes contre la grippe saisonnière aura été confiée aux pharmaciens. Si la chute de la démographie médicale peut expliquer en partie une telle décision, cette nouvelle mission, même à titre expérimental, sur autorisation de l’Agence régionale de santé, et pour une durée de trois ans, ne peut que compliquer nos relations interprofessionnelles. Car quid des conditions d’application, du partage des responsabilités, du mode de suivi vaccinal ?
Il est compréhensible que toute « décision prise à Paris », sans concertation préalable entre nos professions et semblant avantager une profession au détriment des autres, ne peut qu’être préjudiciable pour une bonne entente.
Des initiatives locales ont fait leur preuve, parce que des professionnels se sont parlés et ont identifié de réels besoins. Aussi est-il urgent de s’appuyer sur celles-ci et de développer de telles coopérations mesurées et consenties. Chacun a sa place : ne laissons pas les politiques « décider de changer les contours » de nos professions et parasiter la confiance qui existe entre elles.§
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