Bilan économique : la fracture s’accroît entre officines

Lors de la première édition des « Amphis de l’officine » organisée ce mardi 18 juin par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) à Paris, Joël Lecoeur, président du groupement CGP, a présenté en exclusivité les bilans de 327 officines clôturés au 31 décembre. La progression du chiffre d’affaires (CA) moyen de cet échantillon en 2018 est de 2,21 %. Ce CA comprend la vente de médicaments, les honoraires de dispensation, les coopérations commerciales et les rémunérations sur objectifs de santé publique (ROSP).

Sous l’effet des médicaments chers, le CA TVA 2,1 % progresse de 2,78 %, mais comme l’explique, en complément de cette présentation, Denis Millet, président de la commission études et stratégie économiques de la FSPF, cette catégorie de médicaments est délivrée de façon très hétérogène entre les officines. « Les médicaments de PFHT supérieur à 1500 € représentent un CA PPTTC supplémentaire en 2018 de 721 M€ dont 571 M€ proviennent de médicaments qui n’avaient jamais été vendus en 2017. »

Les autres pans d’activité ont une évolution contrastée : + 4,85 % pour les produits à TVA 5,5 %, – 3,96 % pour les médicaments OTC en raison de la faible pathologie et de la concurrence sur les prix entre officines, et + 1,10 % sur la parapharmacie alors qu’elle progressait ces dernières années de 4 à 5 % l’an. 

Au total, la marge brute globale a progressé l’an passé de 1,5 % en moyenne mais la tendance de fond est négative (- 0,84 %) sur l’excédent brut d’exploitation (EBE). 

La distension du tissu officinal s’accroît entre les petites officines de moins de 1 M€ (- 2,2 % de baisse d’activité) et les officines de plus de 2 M€ (+ 3 %). Une fracture marquée par un décrochage important de l’EBE pour ces petites pharmacies de près de 10 % (- 9,19 % à 86,9 k€), en raison notamment de la hausse des frais de personnel (+ 4,28 %).

Cette rupture dans l’évolution de l’activité des officines selon leur taille est confirmée par les chiffres de la société statistique IQVIA. En cumul mobile annuel arrêté à fin avril 2019, les petites officines de moins de 1 M€ continuent de souffrir (- 3,0 % de baisse de CA) pendant que les autres progressent (+ 1,7 % pour la pharmacie moyenne de 1,6 M€, + 2,7 % pour celle de 2,3 M€ et + 2,6 % pour celle de 3,5 M€).