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© Une expérimentation innovante sur le suivi des patients traités par anticancéreux oraux au domicile implique professionnels hospitaliers et libéraux, au premier rang desquels les pharmaciens d’officine - Pornpak Khunatorn/iStock
Anticancéreux oraux au domicile : une expérimentation innovante et adossée aux officines
C’est un suivi expérimental innovant et de grande ampleur qui se met actuellement en place sur le modèle de l’article 51 de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018. Cet accompagnement par les professionnels hospitaliers et de ville de patients majeurs traités avec des anticancéreux oraux est mis en œuvre selon un arrêté paru le 9 décembre au Journal officiel.
Le pharmacien d’officine est considéré dans ce texte comme un pivot de la prise en charge de ces patients qui sont souvent confrontés seuls au domicile à ces traitements.
La première étape du suivi implique l’équipe hospitalière (médecin oncologue ou hématologue, infirmier et pharmacien). Celle-ci effectue un travail éducatif auprès du patient sur son traitement, l’observance, la gestion des effets indésirables et le risque d’interactions médicamenteuses. Un plan de prise personnalisé est remis au patient. Le pharmacien hospitalier transmet ces informations à l’officine désignée par le patient avant la première dispensation. Si bien que le pharmacien de ville peut réitérer ces explications au patient et répondre à ses questions tout en l’intégrant dans le cadre des nouveaux entretiens conventionnés sur les anticancéreux oraux.
L’accompagnement se poursuit sur les mêmes thématiques avec un suivi hebdomadaire du patient par un infirmier de coordination en lien avec le pharmacien d’officine. Lorsque le patient est considéré comme stabilisé, le médecin traitant peut décider de faire basculer la prise en charge uniquement en ville avec toutefois un recours possible à l’équipe hospitalière. Le pharmacien d’officine est alors amené à réaliser un suivi mensuel des effets indésirables et de l’adhésion thérapeutique du patient. Un retour aux étapes précédentes est possible si nécessaire ou en cas de changement de traitement.
Les échanges entre professionnels se font préférentiellement avec l’appui d’outils numériques (messagerie sécurisée de santé, dossier médical partagé, dossier pharmaceutique, etc.). Dans tous les cas, il est important de pouvoir assurer la traçabilité des actions menées.
Initiée par Unicancer, cette expérimentation nationale regroupe une trentaine d’établissements hospitaliers sur 45 sites dans toute la France. Près de 15 000 patients devraient y être intégrés sur une durée totale de 33 mois. A noter que si médecin traitant et pharmacien d’officine ne souhaitent pas intégrer l’expérimentation, leurs patients ne pourront pas en bénéficier. Le budget total, qui prévoit une rémunération forfaitaire des professionnels impliqués, s’élève à 33,63 millions d’euros.
Lors de la présentation de ce projet le 24 novembre à l’occasion des Rencontres de la cancérologie française, Gilles Bonnefond s’est félicité que l’information délivrée au patient sur son traitement soit transmise à l’officine avant sa sortie de la consultation en oncologie. « Cela demande une remise en question de la manière dont travaillent les services hospitaliers », a reconnu le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Il a invité les officinaux à s’appuyer davantage sur l’expérience et l’expertise des hospitaliers en matière de traitements anticancéreux.
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