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Une enquête de consommateurs qui n’empêche pas les pharmaciens de dormir…

Publié le 7 juillet 2012
Par Marie Luginsland
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Testées anonymement par la Fédération des consommateurs (FRC) sur des troubles du sommeil sans problème d’endormissement, 70 officines romandes ont magistralement échoué : seules 31 d’entre elles se sont enquises de l’hygiène de vie du patient, 35 ont délivré des antihistaminiques, quatre d’entre elles ont fini par vendre un somnifère ou un tranquillisant mais dans 75 % des cas, aucune posologie n’a été annotée sur les boîtes. Une pharmacienne qui tient à garder l’anonymat, relève que 70 % des pharmacies testées n’auraient pas de certification qualité QMS et s’interroge sur la corrélation avec les résultats à moins qu’il ne s’agisse d’une « présélection téléguidée » de la FRC ?

Un contrôle utile mais des règles claires

Pour autant, les pharmaciens dont la liste a été publiée dans l’édition de juin de « Mieux Choisir », mensuel de la Fédération, ne s’en sont pas davantage émus. « Si nous voulons faire de la qualité, nous nous devons de nous plier à ces tests et à leur publication », admet Françoise Desaules, titulaire à Aubonne et citée pour avoir délivré Temesta Expidet. Elle estime que la publication des noms et adresses des officines a pour vertu de faire se remettre en questions les pharmaciens, lesquels, précise-t-elle, à la différence de leurs confrères français, n’ont pas d’Ordre. Son confrère Pierre Michel d’Attalens, épinglé par la FRC pour avoir vendu Lexotanil (bromazépam), se plie lui aussi aux règles du jeu. Il réclame toutefois davantage d’informations sur les conditions du test au comptoir : « La vente sans ordonnance d’un produit est autorisée à un patient qui déclare en avoir déjà consommé et bien toléré. » Un point que nuance Marcel Mesnil, secrétaire général de PharmaSuisse, la société faîtière des pharmaciens suisses, puisque le patient en question était inconnu de l’officine.

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