Trod peu rentables

Oui, aux nouvelles missions, mais pas à n’importe quel prix. C’est la leçon que l’on peut tirer de l’étude réalisée par le Gers Data pour l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) auprès des titulaires. Il ne faut pas s’y méprendre ! Ce n’est ni la beauté du geste ni l’intérêt intellectuel et humain que peuvent représenter la vaccination, les dépistages et les entretiens… qui sont remis en cause par les pharmaciens. Si doute il y a, c’est sur la rentablité économique que peuvent dégager ces nouveaux services pour l’officine. Avant de les mettre en place, 99,7 % des titulaires affirment avoir déjà dû investir dans leur officine, à hauteur de 100 000 € pour 22 % d’entre eux et plus de 30 000 € pour 19 %. Quant aux autres, ils estiment que l’aménagement des locaux, avec parfois l’opportunité d’agrandir leur surface de vente, ou la formation de l’équipe et le recrutement de personnel sont des évolutions prioritaires dans les trois prochaines années. Preuve que la volonté d’adopter ces nouvelles missions est bien présente, même si à l’exception de la vaccination qui est pratiquée par 88 % des pharmacies*, elle ne se traduit pas encore dans les chiffres. Au 31 mars dernier, seules 6 % des pharmacies réalisaient des accompagnements pharmaceutiques. Idem pour les tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) de l’angine et de la cystite, dont le décret pour la prescription d’antibiotiques par le pharmacien après un test positif vient de paraître au Journal officiel : si près de 1 officine sur 2 s’est lancée dans les Trod angine, elles ne sont que 5 % à proposer des Trod cystite*. « Notre profession connaît une profonde mutation. […] Mais décorréler cette transformation de l’aspect financier est illusoire », déplore Christophe Le Gall, président de l’UNPF.

* Source : 32^e atelier Gers Data.