Trod Covid-19 : un million de tests déjà distribués et encore des réserves

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Trod Covid-19 : un million de tests déjà distribués et encore des réserves

Publié le 27 juillet 2020
Par Matthieu Vandendriessche
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Plus d’un million de tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) à la Covid-19 ont été mis à disposition des officines depuis l’autorisation donnée aux pharmaciens de réaliser ces tests le 11 juillet dernier.

Ce chiffre reflète les commandes passées auprès des principaux acteurs du marché que sont AAZ, NG Biotech et Biosynex.

Ce dernier fabricant affirme détenir environ 40 % de parts de marché avec près de 7 000 officines clientes en direct et un millier via les groupements. Plus de 400 000 tests leur ont ainsi été distribués depuis une dizaine de jours.

Une majorité de pharmacies se sont donc munies de ces tests. Laurent Filoche, titulaire à Blagnac (Haute Garonne) et président de l’UDGPO (Union des groupements de pharmaciens d’officine) y voit de nombreux avantages : « Vous ne laissez pas dans le doute des personnes qui ont présenté des symptômes quelques semaines auparavant. Dans plus de 9 cas sur 10, le test se révèle négatif et il n’y a pas besoin de se rendre au laboratoire d’analyses. »

S’ils disposent de tests, certains pharmaciens sont moins affirmés sur leur intérêt. D’autres ne souhaitent tout simplement pas en référencer. Les raisons ? La crainte de se mettre à dos médecins et biologistes, le manque d’effectifs à l’officine en cette période estivale et la difficulté d’apporter une réponse ferme et satisfaisante aux personnes qui demandent à faire ce test. « Que dire au final face à un test, qu’il soit positif ou négatif, dès lors que nous ne savons pas si les anticorps sont protecteurs et s’ils persistent ? », estime Thomas Petit, adjoint à Migennes (Yonne). Françoise Amouroux fait part des mêmes réserves : « Certes, on ne nous demande pas d’être affirmatifs, il ne s’agit que d’une orientation de diagnostic. Mais je suis mal à l’aise de demander 20 euros à une personne sans qu’elle puisse sortir sans être réellement fixée. » Autre préoccupation, le risque encouru à manipuler du sang, même en faible quantité. « Dans les laboratoires d’analyses, ils sont hyperéquipés en termes de protection », ajoute cette adjointe en Gironde.

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« C’est bien de pouvoir le faire et cela renforce notre mission de santé publique, considère pour sa part Alain Guilleminot, président de l’URPS Pharmaciens des Pays de la Loire et titulaire à La Planche (Loire-Atlantique). Mais il y a un gros travail d’information et de sensibilisation du public qui vient en officine pour demander un test virologique. Dans le département proche de la Mayenne où subsistent des clusters, les pharmaciens ont moins à faire des Trod que d’indiquer où se trouvent le drive Covid-19 le plus proche.»