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© trod covid-19, tests sérologiques, UDGPO, USPO, FSPF, Ordre des médecins - Pixabay
Trod Covid-19 en pharmacie : les médecins et les biologistes ripostent
Depuis le 11 juillet, les officinaux peuvent réaliser des tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) Covid-19, et ce jusqu’au 30 octobre, selon les recommandations de la Haute Autorité de santé (orientation diagnostique pour les patients symptomatiques sans facteur de gravité et ayant des difficultés d’accès à un laboratoire de biologie médicale ; orientation diagnostique de rattrapage pour les personnels soignants et les personnels d’hébergements collectifs symptomatiques sans signe de gravité ; enquête épidémiologique).
Alors que la pratique fait déjà débat au sein même de la profession (voir notre article ici), les médecins et les biologistes y vont aussi de leur avis défavorable. Pour eux, les Trod Covid sont inutiles. « Les Trod Covid-19 ne s’inscrivent pas dans le parcours individuel de prise en charge des patients par le médecin », s’insurgent l’Ordre des médecins, le Collège de la médecine générale, le Conseil national professionnel de biologie médicale, la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf) et des syndicats de médecins et de biologistes médicaux, dans un communiqué commun publié le 13 juillet. « L’information devant accompagner le résultat du Trod est particulièrement délicate ; sa compréhension insuffisante pourrait être la cause d’une sensation de sécurité infondée », poursuivent-ils. Autres réserves émises par les médecins et les biologistes, qui font écho aux recommandations de la HAS : les Trod Covid-19 n’améliorent pas la connaissance épidémiologique du Covid-19, etle maillage des laboratoires de biologie médicale et des infirmières pouvant réaliser les prélèvements est « satisfaisant sur le territoire national ».
Un Trod réalisé « de façon exceptionnelle »
Pourtant, en pratique (voir à quel moment réaliser un Trod Covid-19 ici), chaque résultat positif doit être confirmé par un test sérologique pratiqué en laboratoire (technique Elisa), encore aujourd’hui sur ordonnance ; la HAS « encourage » une confirmation par test sérologique même en cas de résultat négatif. De plus, les pharmaciens se sont engagés à réaliser une traçabilité. « Nous pouvons inscrire l’achat du test dans le DP du patient. Nous pouvons aussi inscrire sur sa fiche de notre LGO la date du test et le résultat, explique Laurent Filoche, président de L’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO). Le point important est que nous faisons le test devant le patient et nous sommes en mesure d’agir directement s’il est positif. C’est une consigne que j’ai donné à mon groupement : on ne laisse pas repartir un patient avec IgM (infection récente, NdlR) positif. On appelle directement le 15 pour éviter qu’il contamine les cas contacts qu’ils pourraient avoir dans la journée. Ce n’est pas le cas des laboratoires qui communiquent les sérologies jusqu’à 72 heures après le prélèvement. » Une fiche de traçabilité est fournie avec certains tests (voir la liste des tests, marqués CE, validés par le ministère de la Santé).
Par ailleurs, dans un courrier adressé au Syndicat des jeunes biologistes médicaux, l’Ordre des pharmaciens rappelait le 9 juillet que la réalisation des Trod en officine se ferait « de façon exceptionnelle en dehors des laboratoires de biologie médicale ».
Des questions encore en suspens
L’immunité acquise après infection au Sars-CoV-2 est-elle durable ? Il n’y a pas encore de réponse précise à cette question. Selon une étude prépubliée (donc non relue par des pairs) du King’s College de Londres sur 65 patients infectés (test PCR positif) avec un large panel de symptômes, 95 % des personnes ont développé des anticorps neutralisants (protecteurs) détectables par un test sérologique à partir de 8 jours après le début des symptômes, avec un pic après 23 jour. 65 jours après le début des symptômes, seuls 16,7 % des patients présentaient encore un taux d’anticorps neutralisants.
Dans un registre plus pratique, les Trod peuvent être réalisés sans prescription médicale. « De nombreux éléments restent toutefois à préciser par les pouvoirs publics : conduite à tenir, patients ciblés, modalités de facturation, possibilité pour les préparateurs de réaliser les Trod…, relève la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), qui a saisi le ministère de la Santé. Quant à la tarification, Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine (USPO), rappelait que les prix fabricants et la rémunération de l’acte sont libres.
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