TROD angines : rémunéré 6 € ou 7 € selon les cas

Ce ne sera pas un mais deux tarifs pour la rémunération des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) angines réalisés en officine et remboursables à compter du 1^er janvier 2020, sous réserve de la signature d’un nouvel avenant par les partenaires conventionnels. Lors d’une ultime réunion, mardi 10 septembre à la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), son président, Nicolas Revel, a accepté la proposition de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) d’appliquer un « tarif 1 » à 6 euros (TROD compris) si le patient sollicite le pharmacien en soins de premier recours et un « tarif 2 » à 7 euros dans le cas uniquement où celui-ci réalise un TROD co-prescrit avec un antibiotique par le médecin et que ce test se révèle négatif. Si le TROD est positif, ce qui déclenche la délivrance de l’antibiotique, le « tarif 1 » s’applique. La différence d’un euro viendra rémunérer son travail d’explication au patient sur le bon usage des antibiotiques. De son côté, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a soutenu la proposition de l’USPO.

« Ce qui a fait basculer la décision de Nicolas Revel, c’est l’union syndicale », souligne Gilles Bonnefond, président de l’USPO. Sans cela, il aurait campé sur sa seconde proposition de rémunérer cet acte à 5,82 euros (après l’absence d’accord des syndicats sur sa première proposition à 4,82 euros).

Si ces nouveaux montants restent en deçà de ce que demandaient les syndicats, une disposition, qui sera inscrite dans le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2020, prévoit un prix limite d’achat des TROD angines d’un euro TTC. « Les prix d’achat des pharmaciens sont plus chers que les 0,82 euros obtenus par l’Assurance maladie par appel d’offres, ils sont actuellement de l’ordre de 2 à 3 euros », signale Philippe Besset. En négociant bien, les officinaux pourront donc compter sur un petit delta de marge. « Je compte sur les groupements pour décrocher des prix compétitifs mais aussi pour mettre à disposition de leurs adhérents des tests à la fois fiables et pratiques à utiliser afin qu’ils ne fassent pas perdre de temps au pharmacien », lance Gilles Bonnefond.

Pas d’obligation de formation

Si Nicolas Revel a lâché du lest, c’est aussi parce que les partenaires conventionnels ont convenu d’une clause de revoyure du dispositif dans deux ans en fonction de l’évaluation de sa performance. « Il y aura un suivi des pratiques quand le pharmacien est à l’initiative du TROD », indique le président de l’USPO qui fait confiance à ses confrères pour réaliser des tests à bon escient. « Avec les prescriptions pharmaceutiques de Norlevo, il n’y a eu aucun dérapage », rappelle-t-il. Pour suivre le dispositif, l’indicateur retenu est la consommation de certaines classes d’antibiotiques utilisées dans le traitement des angines. Si celle-ci baisse de manière significative, la rémunération du pharmacien sera alors revalorisée, « mais nous n’avons pas encore décidé de la forme que prendra cette revalorisation, soit une augmentation de l’acte, soit une prime en fonction d’objectifs (versement d’une rémunération sur objectif de santé publique ou ROSP) », précise Philippe Besset.

Le directeur de la CNAM a donné également satisfaction aux syndicats et aux complémentaires santé en décidant de prendre en charge le test à hauteur de 70 % (et non à 60 %), ce qui sur le plan réglementaire, va nécessiter la publication d’un arrêté ministériel.

Concernant la formation TROD proposée aux pharmaciens et à leurs équipes dans le cadre du DPC, « il n’y aura pas d’obligation, se formeront que ceux qui n’ont jamais réalisé de TROD angine, quant à ceux qui s’estiment formés, ils n’auront qu’à le déclarer sur Amelipro », précise Philippe Besset, qui vient d’être mandaté ce mercredi par son conseil d’administration pour signer un avenant conventionnel.