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Tests recherchent coronavirus, désespérément

Publié le 4 juillet 2020
Par Yolande Gauthier
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Alors que le nombre hebdomadaire de nouveaux cas de Covid-19 se stabilise depuis quelques semaines en métropole, les propositions de dépistage se multiplient. Et les doutes pour interpréter les résultats aussi.

Le gouvernement avait prévu de faire entre 500 000 et 700 000 tests virologiques chaque semaine après le 11 mai, date de la première phase de déconfinement. Les laboratoires en réalisent à peine la moitié, avec un taux de positivité en métropole de 1,1 % pour la semaine du 14 au 20 juin. L’identification des personnes asymptomatiques ou paucisymptomatiques, qui représenteraient jusqu’à 85 % des patients d’après la Haute Autorité de santé, reste l’un des enjeux de cette période estivale. Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé le 25 juin le lancement d’une campagne de dépistage de grande ampleur en Ile-de-France. Elle va toucher 32 communes et plus de 1,4 million d’habitants qui pourront faire un test virologique s’ils le désirent, même en l’absence de tout symptôme. En parallèle, tous les professionnels de santé ont désormais accès aux tests virologiques et sérologiques remboursés, sur simple présentation de leur carte de professionnel de santé dans le laboratoire d’analyse de leur choix. Santé publique France indique, à titre d’exemple, que la proportion de professionnels déclarés infectés par le SARS-CoV-2 en établissement de santé varie selon les régions de 0,1 % à 4,3 %.

Le bon test au bon moment

Un test virologique RT-PCR positif effectué entre le premier et le septième jour après l’apparition des symptômes, ou entre le troisième et le dixième jour après une exposition au virus, est sans appel. Il impose un isolement immédiat avec recherche des personnes contacts. Si le test RT-PCR est négatif mais qu’une suspicion forte de Covid-19 existe, la recherche peut être réitérée entre deux et sept jours après l’apparition des symptômes. Un test négatif n’exclut en effet pas d’emblée un Covid-19 car jusqu’à 29 % des patients pourraient avoir un premier résultat faussement négatif. Ce type de résultat peut survenir si le prélèvement a été mal fait (écouvillonnage pas assez profond) ou si le test a été réalisé trop tard, le virus ne pouvant généralement plus être isolé au niveau nasopharyngé huit jours après le début des symptômes. Des particules virales peuvent toutefois subsister mais ne traduisent pas la présence de virus viable dans les voies aériennes supérieures.

Le test sérologique (test automatisable, test de diagnostic rapide et test rapide d’orientation diagnostique) permet uniquement de détecter si une personne a produit des anticorps en réponse à une infection par le SARS-CoV-2. Il faut attendre 14 jours au moins après l’apparition des symptômes ou 20 jours après l’exposition au virus pour pratiquer l’un des tests homologués par le ministère de la Santé. Les IgM commencent à décliner trois semaines après le début des symptômes puis disparaissent pour être souvent indétectables à la septième semaine, tandis que les IgG persistent à un seuil détectable au-delà de sept semaines. Un résultat IgM + /IgG-signe une infection en cours plutôt débutante, un résultat IgM + /IgG + une infection en cours récente. Lorsque le résultat est IgM-/IgG +, le patient a été infecté. Il ne l’a a priori pas été si le test est IgM-/IgG-. La présence d’anticorps n’est pas synonyme d’immunisation contre la maladie. La protection à moyen terme, durable ou définitive n’est pas garantie. Le test sérologique ne permet pas non plus de savoir si la personne est contagieuse ou pas.

Tout test positif, quel qu’il soit, est facilement interprétable. Mais il n’en va pas de même pour un test négatif. Les professionnels de santé ont constaté un faible retour de tests PCR positifs chez des patients présentant pourtant des symptômes typiques. Faudrait-il se repencher sur la question des tests ? Le SARS-CoV-2 n’a peut-être pas fini de nous surprendre…

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