Tests et autotests antigéniques du Covid-19 : et maintenant le prélèvement nasal !

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Tests et autotests antigéniques du Covid-19 : et maintenant le prélèvement nasal !

Publié le 16 mars 2021
Par Anne-Hélène Collin
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Ils seront un outil supplémentaire pour le dépistage et le diagnostic du Covid-19. Les autotests antigéniques viennent d’obtenir, ce 16 mars, l’avis favorable de la Haute Autorité de santé (HAS) chez les asymptomatiques dans deux indications :

– dans le cadre de la sphère privée (avant une réunion familiale, par exemple), à réaliser le jour même ou au plus tôt la veille d’une rencontre avec des proches ;

– en complément des autres tests, dans le dépistage ciblé à large échelle pour débusquer le Sars-CoV-2.

En pratique, il s’agit des mêmes dispositifs que les Trod antigéniques Covid-19 déjà réalisés en pharmacie, avec les mêmes exigences en termes de performances (sensibilité ≥ 80 %, spécificité ≥ 99 % chez les sujets symptomatiques), mais conditionnés pour une utilisation compréhensible par le grand public. Attention, la grande différence vient du prélèvement. Pour ces autotests, il s’agit d’un prélèvement nasal, moins profond et plus acceptable que le prélèvement nasopharyngé du Trod antigénique.

Prélèvement nasal, mode d’emploi

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Le prélèvement nasal dit « profond » s’effectue avec un écouvillon spécifique (plus petit et plus épais que l’écouvillon nasopharyngé) à enfoncer sur 3 à 4 cm dans la narine, avant de réaliser un mouvement de rotation 5 fois de suite, généralement dans une seule narine (se référer à la notice) et de retirer l’écouvillon. « Il ne s’agit pas de frotter l’écouvillon à l’entrée de la narine », alerte la HAS. Ce mode de prélèvement est indiqué chez les plus de 15 ans uniquement, pour des raisons anatomiques (des études sont en cours pour un autotest avec prélévement nasal superficiel chez les 10-15 ans) et par absence de données.

La réalisation de l’autotest est identique aux Trod antigéniques. « Il faudra respecter très clairement les conditions de réalisation et de stockage telles que décrites dans la notice, avertit le Dr Cédric Carbonneil, chef du service d’évaluation des actes professionnels de la HAS. II est aussi important de respecter les conditions de température, la durée d’attente et la durée de lecture. » Les résultats sont obtenus en 15 à 30 minutes selon les tests.

En cas de résultat négatif, l’utilisateur devra continuer à respecter les gestes barrières. Un résultat positif devra, lui, impérativement être confirmé par un test PCR pour identifier l’existence d’un variant et entrer dans le dispositif de tracing. « C’est de la responsabilité de la personne que de faire confirmer son résultat positif, et les Français ont montré qu’ils étaient responsables pendant cette crise, justifie le Pr Dominique Le Guludec, présidente de la HAS. Je pense qu’à partir du moment où ils achètent un autotest et le font, ils sont responsables. »

Où les autotests seront-il vendus ? Seront-ils remboursés ? « C’est au ministère de la Santé de décider », répond la HAS, qui voit cependant bien leur place en officine.

Prélèvement nasal aussi pour les Trod

Dans ce même avis, la HAS est favorable à un prélèvement nasal pour les tests antigéniques Covid-19 réalisés en officine, en seconde intention :

– chez les patients symptomatiques de plus de 15 ans, jusqu’à 4 jours après apparition des symptômes, lorsque le prélèvement nasopharyngé est difficile ou impossible ;

– chez les personnes contacts de plus de 15 ans détectées isolément ou au sein de cluster, lorsque le prélèvement nasopharyngé est difficile ou impossible. Comme pour les tests antigéniques nasopharyngés, ils doivent être réalisés le plus tôt possible puis à 7 jours pour les personnes contacts à haut risque (au sein du même foyer qu’un patient contaminé) ou bien 7 jours après exposition pour les autres personnes contacts (dites à faible risque).

Le prélèvement nasopharyngé reste ici la référence « tant que l’on ne sait pas si le prélèvement nasal est aussi performant, ou plus performant, que le prélèvement nasopharyngé », explique la HAS.

Le prélèvement nasal est également indiqué chez les personnes asymptomatiques de plus de 15 ans dans le cadre d’un dépistage itératif ciblé à large échelle, soit en première intention, soit en alternative aux tests antigéniques sur prélèvement nasopharyngé lorsque ce prélèvement est difficile ou impossible.