Tests en officine : les pharmaciens, ces petits chimistes ?

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Tests en officine : les pharmaciens, ces petits chimistes ?

Publié le 1 février 2024
Par Magali Clausener
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Un projet de décret prévoit d’étendre aux pharmaciens d’officine le nombre de tests qu’ils pourront réaliser. Le Syndicat des biologistes (SDBIO) s’insurge contre cette possibilité.

Un décret pourrait autoriser les pharmaciens à réaliser de nouveaux tests dont celui de la syphilis. Un projet auquel s’oppose le SDBIO. Ce n’est pas la première fois que les biologistes sont défavorables à la réalisation de tests en officine. Bis repetita. «  Est-il raisonnable d’improviser ce dépistage au moyen d’un test sur bandelette (immunochromatographie rapide) sur sang total réalisé en pharmacie, alors même que les performances analytiques (sensibilité et spécificité) suivant les différents stades de la syphilis, ne sont pas toujours évaluées et sous la seule responsabilité du fabricant ? », s’interroge le syndicat. Et d’enfoncer le clou : « l’expérience du Covid-19 a montré que des tests réalisés dans de mauvaises conditions, notamment en pharmacie, ont conduit à des résultats erronés et une prise en charge inadéquate des patients ».

Pour le SDBIO, cette décision n’est pas la bonne alors que le dispositif de dépistage des IST (infections sexuellement transmissibles) sans ordonnance, comprenant le dépistage de la syphilis, est en passe d’être généralisé en laboratoire de biologie médicale pour toutes les personnes de moins de 26 ans. Et de demander : « Si un dépistage de la syphilis  » à la carte  » est autorisé en pharmacie, pourquoi ne pas l’envisager également en laboratoires dont l’accessibilité est tout aussi importante que le réseau de pharmacies ? »

Le syndicat s’est donc prononcé, dans le cadre de la Commission nationale de biologie médicale, contre l’extension du dépistage de la syphilis en pharmacie d’officine.

Et de conclure : « Pour un même examen, une même situation clinique de demande de dépistage, la dualité de la biologie médicale devient évidente et de plus en plus insupportable : des exigences de haut niveau de qualité pour les laboratoires et un niveau petit chimiste pour d’autres ».

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