Tests antigéniques en pharmacie : c’est parti !

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Tests antigéniques en pharmacie : c’est parti !

Publié le 28 octobre 2020
Par Francois Pouzaud
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Un arrêté paru ce 28 octobre au Journal officiel précise les modalités de réalisation des tests rapides antigéniques Covid en pharmacie (voir notre fiche complète ici). Un texte qui comporte toutefois encore des zones d’ombre sur les conditions de réalisation et modalités pratiques, et qui devrait être complété par d’autres textes réglementaires à venir. « Il faut encore un arrêté pour valider la loi qui autorise les pharmaciens à réaliser ces tests et deux autres sur la procédure d’enregistrement des résultats sur la base du système d’information de dépistage (Si-Dep) qui doit encore être définie avec l’Assurance maladie et sur le circuit de contact tracing en pharmacie, annonce Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Mais les pharmaciens peuvent commencer à réaliser des tests et les facturer à l’Assurance maladie ».

En pratique, pour le prélèvement et l’analyse du test antigénique, le pharmacien sera rémunéré 26 € (TVA 0 %) ou, par dérogation, 16,20 € (TVA 0 %) si le prélèvement est réalisé par un autre professionnel libéral autorisé (médecin, infirmier), avec une majoration (coefficient de 1,05) pour les départements et régions d’Outre-mer. De plus, le pharmacien facture le test à l’assurance maladie au prix maximum de 8,05 euros HT (TVA 5,5 %), ce qui porte à 34,05 € la rémunération totale de l'officinal s'il réalise l'analyse du test. Ces tarifs sont applicables jusqu'au 31 décembre 2020.

Des précisions encore attendues

Sur les points encore en suspens (voir notre article du 27 octobre), les interrogations devraient être rapidement levées et les orientations annoncées par les syndicats pharmaceutiques confirmées :

– Formation des pharmaciens : en e-learning et prise en charge par le DPC. « Pour se former au prélèvement naso-pharyngé, tout est ouvert : se former auprès des URPS (affiliées à l’USPO), ou avec l’aide des biologistes, hospitaliers et infirmiers rodés au geste, s’entraîner au sein de la pharmacie entre collègues… », déclare Gilles Bonnefond ;

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– Lieux autorisés : là aussi, selon l’USPO, toutes les pistes soufflées par la profession vont être autorisées : barnums, cours intérieures, parkings à proximité des officines… Le texte publié ce 28 octobre laisse le soin aux préfets d’autoriser la réalisation des tests antigéniques « dans tout lieu autre que ceux dans lesquels exercent habituellement les professionnels de santé et présentant des garanties suffisantes de qualité et de sécurité sanitaire » ;

– Coopérations avec d’autres professionnels habilités au prélèvement, notamment les infirmiers : c’est aussi ce que l’on comprend entre les lignes de l’arrêté qui distingue une facturation du pharmacien de 16,20 euros (au lieu de 26 euros) si le prélèvement est réalisé par un autre professionnel de santé autorisé ;

– Des facturations séparées : c’est la demande de l’USPO en cas de coopération entre professionnels de santé. Car le tarif global du pharmacien de 34, 05 € HT se décompose en un acte de prélèvement (9,80 € HT), un acte pour la réalisation de l’examen (16,20 € HT) et le prix maximum du test (8,05 € HT). L’acte de réalisation du test + éventuellement le prélèvement effectué par le pharmacien sont facturés avec un code PMR ;

– Le protocole qualité : « Quasiment validé par l’Ordre, les syndicats et les étudiants en pharmacie, il devrait être mis à disposition des pharmacies d’ici la fin de la semaine », informe-t-il. Cette procédure sera intégrée dans la démarche qualité à l’officine déployée par l’Ordre ;

– Transmission des résultats : la plateforme Si-Dep n’étant pas encore ouverte au pharmacien d’officine, jusqu’à mi-novembre, il transmet les résultats positifs par messagerie sécurisée de santé (une par région) ou par téléphone à l’Assurance maladie (numéro unique : 09 74 75 76 78, de 8h30 à 17h30 du lundi au dimanche) pour saisie d’une fiche « patient 0 » dans Contact Covid ;

– Fin du délai de 48 heures : pour Gilles Bonnefond, cela tombe sous le sens alors que les laboratoires de biologie médicale vont être submergés avec la seconde vague sanitaire ;

– Forfait d’amorçage de 300 euros : « Cette indemnité ne pourra être perçue par le pharmacien que s’il réalise des tests et en délivre aux professionnels de santé autorisés », prévient le président de l’USPO. Pour les pharmaciens remplissant ces deux conditions cumulatives, cette indemnité devrait être versée par l’Assurance maladie à la fin de l’année.