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Pourquoi pas ?

Publié le 20 septembre 2014
Par Laurent Lefort
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Fastidieuse et chronophage. Ces deux épithètes qualifient sans doute avec justesse l’expérimentation de la délivrance à l’unité d’antibiotiques, une mesure voulue par le législateur. Oui, il y a certainement des choix plus pertinents en la matière : faire en sorte que certains médecins et patients soient plus rigoureux – les uns dans leurs prescriptions, les autres dans l’observance -, inciter l’industrie pharmaceutique à commercialiser des conditionnements plus adaptés, autoriser les pharmaciens à modifier eux-mêmes les posologies… Les idées ne manquent pas. Et, dans trois ans, au terme de l’expérimentation, si ça se trouve on arrivera à la conclusion que finalement rien n’a besoin de changer.

Mais, dépassons les réactions épidermiques que suscite ce projet et montrons-nous plus stratèges. Constatons qu’il est quand même rare que l’on confie aux pharmaciens la réalisation d’un test médicoéconomique grandeur nature. Par ailleurs, ce geste personnalisé a une dimension symbolique forte : il concrétise la notion de service sur mesure apportée au patient. Un « privilège » réservé aux grandes maisons. Et un domaine dans lequel la grande distribution, empêtrée dans sa culture de masse et sa recherche du profit, ne peut et ne pourra pas rivaliser. Par les temps qui courent, ce n’est pas rien.

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