- Accueil ›
- Nouvelles missions ›
- Dépistage ›
- Nouveau tarif des tests antigéniques Covid-19 : du travail à perte ?

© Getty Images/iStockphoto
Nouveau tarif des tests antigéniques Covid-19 : du travail à perte ?
Depuis le 1er avril, les tests antigéniques Covid-19 pris en charge par l’Assurance maladie sont facturés en officine 16,50 € au lieu de 20 €. Cette seconde baisse pose désormais la question de leur rentabilité, sachant qu’avec la reprise des contaminations, le volume quotidien des dépistages peut nécessiter des installations particulières (barnum) et du personnel supplémentaire (emploi d’un étudiant). Donc des coûts additionnels.
Un montant de 16,50 €. C’est le tarif des tests antigéniques Covid-19 pris en charge par l’Assurance maladie depuis le 1er avril. Suffisant pour éviter de travailler à perte ?
Le coût d’achat d’un barnum est estimé en moyenne à 255 € HT, mais on considère que cet investissement a été amorti et donc rentabilisé depuis le début de la crise sanitaire. Donc, coût = 0 €.
Les coûts des équipements de protection individuelle (selon les prix des catalogues des fabricants vus sur Internet) ramenés au test sont les suivants (coût unitaire par test) :
– surblouse : 0,24 €
– gants : 0,17 €
– masque FFP2 : 0,06 €
– charlotte : 0,13 €
– test antigénique : 2 € l’unité en moyenne si le pharmacien choisit d’acheter une référence française
Soit un coût total de 2,60 € par test.
Si on ajoute les frais de personnel pour le temps passé (10 minutes/test) comprenant l’accueil, les explications à donner au patient, la réalisation du test, l’annonce du résultat et l’enregistrement sur Si-DEP, on peut estimer approximativement le coût entre 10 et 18 € (soit une moyenne de 14 €). On arrive donc, en charges, à 2,60 +14 = 16,60 € pour une facturation de 16,50 € (matériel compris).
« Le pharmacien perd donc 10 centimes par test ! », conclut Julien Chauvin, président de la commission Etudes et stratégies économiques à la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Délivrer des ordonnances, c’est plus rentable !
Pour abaisser le point mort (il s’agit du seuil d’activité minimum que doit atteindre l’entreprise pour couvrir ses charges et commencer à gagner de l’argent), il faut donc augmenter la productivité. « En optimisant le coût du personnel, en employant un étudiant payé en brut, charges comprises, 40 €/h à raison de 6 tests à l’heure, on pourrait alors descendre à 7 € par test en frais de personnel, Ce qui fait baisser le coût total des charges à 7 + 2,60 = 9,60 €/test, soit une marge de 16,50 – 9,60 = 6,90 € par test (à condition d’avoir des flux ininterrompus de patients). »
« Si on compare le temps passé pour un test (10 minutes) qui rapporte 6,90 € à la pharmacie dans le meilleur des cas versus 10 minutes passées à une dispensation d’ordonnance dont la marge moyenne est de 11 €, le pharmacien perd donc plus de 4 € avec les nouveaux tarifs, lorsqu’il réalise un test plutôt qu’une délivrance d’ordonnance », constate Julien Chauvin. Pour finir, « si on choisit une solution clé en main avec barnum et personnel pour prélever et renseigner Si-DEP, la commission de cette prestation confiée à un tiers est de 17 € en moyenne par test, soit une perte nette de 50 centimes par test réalisé », renchérit-il.
- La vigilance vire au rouge pour la rougeole
- Bon usage du médicament : le Leem sensibilise les patients âgés
- Cancer colorectal : les pharmaciens de plus en plus impliqués dans la campagne de dépistage
- Semaine nationale du rein : une carte interactive des lieux de dépistage pour aiguiller les patients
- Vaccin Ixchiq : gratuité pour les Réunionnais fragiles
- Pharmacie coopérative : Armand Pinton dévoile ses priorités pour 2025
- Mieux délivrer Izalgi, antalgique de palier II
- Nouvelles missions : l’offre et la demande sont au rendez-vous
- Rapport de l’Igas : le DPC est (sans doute) mort, vive la certification !
- Biosimilaires : vers un taux de remise à 30 % ?
