Déremboursement des tests antigéniques Covid-19 : trois pistes à l’étude pour amortir le choc

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Déremboursement des tests antigéniques Covid-19 : trois pistes à l’étude pour amortir le choc

Publié le 8 septembre 2021
Par Francois Pouzaud
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Les tests Covid-19 (antigéniques, RT-PCR) dits de confort, qui ne font pas l’objet d’une prescription médicale, deviendront payants à partir du 15 octobre prochain. Une façon d’inciter les récalcitrants à se faire vacciner et de faire faire des économies à l’Assurance maladie (selon une source ministérielle, les tests devraient coûter entre 5,7 et 6 milliards d’euros en 2021). Mais le risque sous-jacent au non-remboursement est de provoquer une nouvelle flambée de foyers infectieux au Covid-19 en décourageant les patients cas contact ou symptomatiques à se faire tester en laboratoire de biologie médicale ou à la pharmacie.

Pour atténuer le « choc » du déremboursement des tests, le ministère de la Santé étudie plusieurs pistes qui ont été présentées aux syndicats pharmaceutiques mardi soir, 7 septembre.

« Trois scénarii sont sur la table », indique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), « mais rien n’est encore arbitré », complète Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Le ministère de la Santé devrait rendre sa décision la semaine prochaine, aux dires des deux syndicats.

  • Scénario n°1 : pour continuer à être pris en charge, les tests de confort devront faire l’objet d’une prescription médicale. « Cette piste est plus ou moins écartée car nos autorités de santé ne veulent pas emboliser les cabinets médicaux », indique Philippe Besset.
  • Scénario n°2 : autoriser la prescription de tests par les pharmaciens et autres professionnels de santé (biologistes, infirmiers…). Cette piste n’emballe pas la FSPF car elle a l’inconvénient de faire porter la responsabilité sur le prescripteur et de le mettre en porte-à-faux en cas de refus de dépister un patient (à l’issue de quelques questions posées sur la base d’un arbre décisionnel), en cas de fraude d’un patient déclarant de faux symptômes ou en lui demandant de payer le test.
  • Scénario n°3 : modifier les paramètres de SI-Dep et laisser la décision du dépistage au patient en fonction de trois situations :

– le patient est vacciné et cas contact ou symptomatique : le test levant le doute, ou non, sur sa contamination est remboursé ;

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– le patient n’est pas vacciné et souhaite un QR Code pour faire une activité nécessitant le pass sanitaire (aller au restaurant par exemple) : le test est payant ;

– un patient non vacciné, cas contact ou symptomatique, ne paiera pas son test mais en cas de test négatif, « son QR code ne vaudra pas un pass sanitaire », précise Pierre-Olivier Variot.

Ce dernier scénario à la faveur des deux syndicats pharmaceutiques.

Enfin, la question de mettre en place des dérogations pour les moins de 12 ans et les salariés soumis à l’obligation de pass sanitaire n’est pas non plus tranchée.