Autotests VIH : qui va les acheter ?

© La ministre de la Santé Marisol Touraine a lancé dans une pharmacie parisienne la mise à disposition des autotests VIH en officine. Ici entre Stéphane Calmon (Association AIDES) et Yorick Berger (pharmacien titulaire à Paris XIII). - © D. R.

Autotests VIH : qui va les acheter ?

Publié le 14 septembre 2015
Par Matthieu Vandendriessche
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La ministre de la Santé, Marisol Touraine a dressé le profil des acheteurs des autotests VIH en officine, dont elle a lancé ce lundi 14 septembre dans une pharmacie du 13e arrondissement de Paris la mise à disposition.

Sensible à la demande des associations de lutte contre le VIH, la ministre a donné son feu vert à cette commercialisation en pharmacie, à l’adresse « des personnes qui ne se retrouvent pas dans un dépistage tel qu’il est pratiqué dans le cadre associatif ou dans un hôpital et, qui de ce fait, préféraient ne pas se faire dépister ». Cet autotest « a son utilité à un moment précis, il n’a pas vocation à devenir un élément de routine », a précisé Marisol Touraine.


Retournement de la ministre

La ministre de la Santé a rappelé qu’elle n’était pas favorable, dans un premier temps, à cette mise à disposition des autotests VIH en pharmacie. « Mon inquiétude portait sur le fait que des personnes se retrouvent seules, chez elles, face aux résultats », a-t-elle reconnu.

Alors que 30 000 personnes en France ignorent actuellement leur statut séropositif au VIH, ces autotests n’ont pas vocation à se substituer aux dispositifs existants, mais à constituer une offre de dépistage la plus large possible, a rappelé Marisol Touraine.

Ces tests seront disponibles dès le mardi 15 septembre, à un prix public oscillant entre 25 et 28 euros selon les officines.

Pour la ministre de la Santé, les pharmaciens sont « formés et prêts à répondre aux personnes qui se posent des questions » sur leur statut sérologique au VIH et sur ces autotests. « Ils y répondront dans un espace de confidentialité, car ce n’est pas comme délivrer un antalgique ou un sirop contre la toux », a-t-elle estimé.


Des tests gratuits d’ici quelques mois

Dans un premier temps, environ 80 000 autotests fournis par la société AAZ seront livrés aux officines. Il n’est pas exclu que d’autres entreprises se lancent dans cette commercialisation. « A condition de se soumettre à l’ensemble de la procédure » d’obtention du marquage CE, a indiqué Marisol Touraine.

Les associations de lutte contre le VIH réalisent chaque année environ 60 000 tests dans des centres dédiés sous forme d’un test rapide d’orientation diagnostique (TROD).

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Il est par ailleurs rappelé qu’un service téléphonique d’aide et de conseils pour l’utilisation et les résultats de cet autotest est accessible sur la plateforme Sida Info Service, 7 jours/7 et 24 heures/24, au 0 800 840 800 (appel confidentiel, anonyme et gratuit).

Lors de son intervention, la ministre de la Santé a rappelé à plusieurs reprises que dans quelques mois, lorsque la loi sur la modernisation du système de santé sera définitivement votée, les autotests VIH tels qu’ils sont désormais proposés à l’officine seront disponibles gratuitement dans les centres de dépistage gérés par les associations de lutte contre le VIH.