Autotests du VIH : une boîte de recueil de Dasri mal et sous utilisée

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Autotests du VIH : une boîte de recueil de Dasri mal et sous utilisée

Publié le 1 décembre 2023
Par Matthieu Vandendriessche
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A l’occasion de la Journée mondiale contre le Sida, une enquête Ifop-Dastri souligne une distribution insuffisante des boîtes jaunes adaptées au recueil des autotests du VIH par les officinaux. La principale raison est qu’ils n’y pensent pas. Le risque est que l’autopiqueur usagé soit jeté dans les déchets ménagers, ce que font d’ailleurs 16 % des utilisateurs.

Moins d’un utilisateur sur deux (45 %) reçoit une boîte jaune en petit format lorsqu’il achète un autotest du VIH en pharmacie. C’est le constat dressé par l’éco-organisme Dastri, en charge de la collecte des déchets d’activités de soins à risques infectieux (Dasri). Il s’appuie en cela sur un baromètre Ifop-Dastri conduit auprès de pharmaciens* et d’utilisateurs de ces autotests**.

Du côté des pharmaciens, près d’un tiers seulement des répondants (36 %) affirme avoir remis une boîte jaune à l’utilisateur à l’occasion d’une vente d’autotest du VIH. Un recul de 13 points par rapport à 2021, année où le pourcentage de réponses positives des pharmaciens avait été le plus élevé depuis l’entrée de ces autotests dans le périmètre de la filière, fin 2016. La principale raison invoquée par les officinaux est tout simplement de ne pas y avoir pensé (85 % des répondants). « Boîte jaune et autotest de diagnostic du VIH ne sont pas spontanément associés dans leur esprit », souligne Dastri, qui a choisi de communiquer sur ce sujet à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida.

Un mésusage des utilisateurs

En majorité, les utilisateurs des autotests du VIH sont pourtant preneurs de cette boîte (93 % des répondants). Lorsqu’ils ont reçu une boîte jaune, 59 % des utilisateurs d’autotest du VIH y stockent l’autopiqueur avant de la rapporter dans un point de collecte. En revanche, un tiers d’entre eux, après y avoir stocké l’autopiqueur usagé, jettent la boîte à la poubelle (81 % avec les déchets ménagers, 19 % dans le bac des déchets recyclables). 7 % n’utilisent pas la boîte et jettent directement l’autopiqueur à la poubelle.

Les utilisateurs qui n’ont pas reçu de boîte Dastri lors de l’achat de l’autotest (55 % des répondants) font, pour une bonne moitié d’entre eux, l’effort de le rapporter dans un point de collecte (pharmacie ou déchetterie). Les autres (47 % des répondants) le jettent à la poubelle, soit avec les déchets ménagers, soit dans le bac des déchets recyclables, pour près du quart des répondants dans les deux cas. L’autopiqueur est jeté emballé dans son conditionnement d’origine ou un autre type d’emballage dans 84 % des cas et à la poubelle dans 16 % des cas. « Le risque, en cas d’accident pour les personnels qui trient les déchets, est particulièrement sensible », rappelle Laurence Bouret. La déléguée générale de Dastri considère que cette carence dans la remise des boîtes jaunes s’explique par le contexte différent de celui d’une maladie chronique. La communication sur cette thématique auprès des pharmaciens, notamment en Île-de-France, mais aussi auprès des utilisateurs potentiels de ces autotests devrait être renforcée.

* Enquête réalisée auprès de 289 pharmaciens (soit 52 % de l’échantillon des 555 pharmaciens interrogés pour le baromètre Ifop 2023 déclarant avoir vendu des autotests du VIH). Interviews réalisées par téléphone sur le lieu de travail des personnes interrogées du 23 août au 1er septembre 2023.

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** Questionnaire auto-administré par internet du 23 août au 2 octobre 2023 auprès de 772 personnes ayant déclaré avoir déjà acheté un autotest de diagnostic du VIH en pharmacie.