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“Je sens venir un bouton de fièvre”
1 Je questionne
Préciser la demande
« Pouvez-vous me décrire vos symptômes ? » et « Avez-vous fréquemment des poussées ? » recherchent des critères ou des antécédents de poussée, et l’intérêt d’un avis médical.
Rechercher certains critères
« Quand vos symptômes sont-ils apparus ? » guide le choix du produit. « Pas de pathologies particulières – immunodépression notamment -, de grossesse en cours ? » oriente vers un avis médical.
« Y a-t-il des personnes fragiles dans votre entourage (nourrissons, personnes immunodéprimées…) ? » sensibilise plus particulièrement aux gestes de prévention.
« Quels traitements utilisez-vous habituellement lors des poussées et comment ? » fait le point sur les solutions utilisées.
2 J’évalue
• Bénigne le plus souvent, une poussée d’herpès labial est toutefois douloureuse, inesthétique et contagieuse. Des solutions d’automédication aident à raccourcir la durée d’une poussée et/ou à limiter le risque de transmission à l’entourage.
• Un avis médical est nécessaire en cas de doute sur le diagnostic (première poussée, impétigo…), d’immunodépression (corticothérapie, anticancéreux…), de poussées fréquentes (au moins 6 fois par an, faisant indiquer un traitement antiviral préventif) ou de grossesse (un traitement antiviral per os peut être recommandé).
3 Je passe en revue
Antiviraux
Topiques
Molécules : aciclovir 5 % (Activir, HerpéSédermyl, Kendix…), docosanol, (Erazaban).
Non remboursés, les antiviraux locaux ont une action modeste. Les études cliniques montrent que, appliqués dans les 12 heures suivant le début des symptômes, ils peuvent raccourcir la durée d’évolution des lésions de 1 à 2 jours.
Effets indésirables : picotements, brûlures transitoires, plus rarement réactions allergiques (augmentation des rougeurs et des brûlures…).
En pratique : appliquer 5 fois par jour, soit toutes les 3 heures, dès les premiers signes jusqu’à guérison (5 à 10 jours). Sans effet au stade de vésicules, ulcérations ou croûtes.
Voie bucco-gingivale
Molécule : aciclovir 50 mg (Virpax, non remboursé).
Une étude versus placebo menée sur 775 patients ayant au moins 4 poussées d’herpès labial dans l’année montre une diminution d’environ une journée de la durée de la cicatrisation de l’herpès si le comprimé est appliqué dans l’heure suivant l’apparition des symptômes.
En pratique : en prise unique dans l’heure suivant les premiers symptômes ou prodromes, à appliquer contre la gencive supérieure (au-dessus d’une incisive) ou contre la lèvre supérieure. Le comprimé adhère à la muqueuse et diffuse le principe actif sur plusieurs heures. À laisser en place au moins 6 heures. Le replacer s’il tombe ; s’il est avalé, boire de l’eau et appliquer un autre comprimé. Alimentation et boissons sont possibles ; pas de chewing-gum ni de brossage de dents le temps de l’adhésion.
Effets indésirables : douleurs au point d’application, maux de tête possibles.
Solutions antivirales, antiinfl ammatoires et/ou cicatrisantes
Huiles essentielles
Elles sont souvent proposées en association pour combiner leurs propriétés antivirales, anti-inflammatoires (ravintsara, niaouli, tea tree ou arbre à thé, cajeput, marjolaine à coquilles, thym à thujanol…) et cicatrisantes ou antalgiques (lavande aspic, menthe poivrée, également antivirales, hélichryse, citronnelle…).
Précautions : pas avant 6 ou 7 ans généralement, ni en cas de grossesse ou d’antécédents de convulsions, d’asthme. Le tea-tree, « estrogen-like », est à éviter en cas de cancer ou d’antécédent de cancer hormonodépendant.
En pratique : les aromathérapeutes en conseillent 2 ou 3 (niaouli, ravintsara, lavande aspic, par exemple) en application locale, pures ou diluées à 50 % dans une huile végétale si picotements, toutes les 2 heures aux premiers symptômes, en espaçant, suivant amélioration, jusqu’à guérison. Utile également si les vésicules sont déjà présentes pour favoriser la cicatrisation. En alternative, un roll’on prêt à l’emploi : Gel labial Olioseptil, Le Comptoir Aroma, Aromaderm Pranarôm ou Puressentiel SOS labial…
Propolis
Ses propriétés antimicrobiennes, antivirales, immunostimulantes et cicatrisantes sont mises à profit dans différentes infections, dont le bouton de fièvre. Une étude clinique montre l’intérêt d’une pommade à la propolis dans l’herpès génital(1), sans efficacité démontrée dans l’herpès labial.
Précautions : pas d’utilisation en cas d’allergie aux produits de la ruche. Pas avant 3 ans généralement.
En pratique : plusieurs fois par jour dès les premiers signes idéalement : Prozalips, Solution huileuse de propolis Propolia, Extrait de propolis bio Ladrôme…
Mélisse et zinc
Quelques études montrent l’efficacité d’un extrait de mélisse utilisé localement (crème à 1 %) pour réduire les symptômes et accélérer la guérison de l’herpès labial(2). Cet usage est reconnu par l’OMS. Dans Puressentiel SOS labial, Gel labial Le comptoir Aroma, Eau florale de mélisse Haut-Ségala… Une crème à base d’oxyde de zinc pourrait contribuer à raccourcir le délai de cicatrisation et diminuerait les démangeaisons, douleurs et picotements(3) : Sorefix…
En pratique : en applications locales plusieurs fois par jour, dès les premiers symptômes. L’eau florale de mélisse convient notamment lorsque d’autres solutions sont mal supportées (brûlures, picotements, allergie…).
Isolants et cicatrisants
Pansements ou solutions filmogènes isolent les lésions d’herpès et limitent ainsi le risque de surinfection, d’auto-inoculation ou de transmission à une personne à risque (voir Le contexte p. 22). Ils maintiennent un environnement favorable à la cicatrisation et limitent les sensations de démangeaisons et les brûlures.
• Pansements. À base de gel hydrocolloïde ou d’acide hyaluronique, à laisser en place 12 heures ou jusqu’à ce qu’il se détache et à renouveler sans interruption jusqu’à guérison : Compeed Bouton de fièvre…
• Filmogène. Un dérivé cellulosique isole les lésions et d’autres composants (acide carboxylique, huile végétale…) et s’oppose à la multiplication virale. 2 à 4 fois par jour jusqu’à cicatrisation : Urgo Filmogène Bouton de fièvre…
Précautions : à partir de 6 ans pour la solution filmogène. Pas de limite d’âge pour les patchs mais attention au risque d’ingestion chez les jeunes enfants.
4 Je choisis
• Symptômes apparus depuis moins de 1 heure : Virpax ; depuis moins de 12 heures : aciclovir ou docosanol topique ou huiles essentielles +/- isolants. Sinon : huiles essentielles +/- isolants.
• Sensations de brûlures à l’application, mauvaise tolérance des huiles essentielles : dilution des huiles essentielles, propolis sans alcool, mélisse, zinc et/ou isolants.
• Personnes fragiles dans l’entourage : isolants +/- autres solutions.
5 J’explique
Utilisées suffisamment tôt, des solutions aident à la guérison d’une poussée d’herpès, voire peuvent l’enrayer. Aucun traitement n’agit sur les virus latents : des récidives sont possibles. Un avis médical est nécessaire en l’absence d’amélioration après une semaine ou devant des signes de surinfection (impétigo) : coloration jaunâtre, suintement…
6 Je conseille
• Applications. À débuter au plus vite, quelle que soit la solution choisie et à appliquer régulièrement plusieurs fois par jour en se lavant les mains avant et après. Il est possible de combiner un patch à des huiles essentielles ou une crème à condition qu’elles aient bien pénétré au niveau cutané.
• Antiseptiques et autres. N’appliquer ni alcool, irritant et asséchant, ni antiseptiques en l’absence de signes de surinfection, car ils risquent d’entraver la cicatrisation. Proscrire toute crème à base de cortisone pouvant aggraver de façon importante l’évolution !
• Si les lésions siègent dans la bouche. Orienter vers un bain de bouche sans alcool et recommander un anesthésique local pour la douleur (Dynexangival…).
• Éviter la transmission ou une autocontamination. Ne pas percer les vésicules, se laver les mains après avoir touché les lésions : inoculation à l’œil ou au doigt possible ! Des contacts oro-génitaux peuvent provoquer un herpès génital chez le ou la partenaire. Ne pas embrasser son entourage ni des personnes à risque (voir Le contexte p. 22), même avec un patch ! Ne pas partager brosse à dents, serviette de toilette, couverts jusqu’à disparition des lésions ou au stade de croûte.
• Prévention. En cas d’herpès labial induit par les rayons UV, prévoir un protecteur solaire SPF 50+ type crème (à appliquer à proximité des lèvres) et/ou stick labial lors de chaque exposition en condition extrême (montagne, mer…). À réserver à un usage personnel.
(1) A comparative multi-centre study of the efficacy of propolis, acyclovir and placebo in the treatment of genital herpes (HSV). Clinical Trial. Phytomedicine. 2000 Mar;7 (1):1-6.
(2) Local therapy of herpes simplex with dried extract from Melissa officinalis. Phytomedicine. 1994 Jun;1 (1):25-31.
(3) A randomized clinical trial on the treatment of oral herpes with topical zinc oxide/glycine. Clinical Trial. Altern Ther Health Med. 2001 May-Jun;7 (3):49-56.
Le contexte
Dû au virus Herpes simplex de type I (HSV1), l’herpès labial, ou « bouton de fièvre », toucherait 80 % de la population. La primo-infection contractée dans l’enfance est souvent asymptomatique. Le virus reste ensuite à l’état latent dans les neurones des ganglions sensitifs et peut se réactiver sous l’infl uence de facteurs déclenchants (rayons UV, fièvre, règles, stress et fatigue, extraction dentaire…), donnant lieu à des récurrences ou poussées sur le bord externe de la lèvre. D’autres localisations sont décrites (narines, menton…).
→ Signes cliniques. La poussée débute souvent par des prodromes (brûlures, fourmillements). Une macule rouge apparaît ensuite se couvrant de vésicules plus ou moins douloureuses. Après quelques jours, les vésicules éclatent et une croûte se forme. Elle tombera sans laisser de cicatrice. Une poussée dure 8 à 10 jours.
→ Transmission. Le virus est présent dans la salive, au niveau péri-buccal ou du bouquet herpétique. La transmission se fait par contact direct ou plus rarement indirect (linge de toilette, brosse à dents…). L’autoinoculation au niveau d’autres zones cutanées (nez, yeux à l’origine d’une kérato-conjonctivite potentiellement grave) est possible. Le patient est contagieux à tous les stades de développement.
→ Personnes à risque. Patients immunodéprimés (risque de lésions extensives, surinfectées…), ayant une poussée d’eczéma, nourrissons, femmes enceintes.
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