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Capillaire : zoom sur un rayon en pleine croissance à l’officine
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Capillaire : zoom sur un rayon en pleine croissance à l’officine

Publié le 29 octobre 2024
Par Yolande Gauthier
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Le ministère de la Santé et de l’Accès aux soins a actualisé le calendrier vaccinal 2024. La vaccination contre les infections à VRS y figure désormais.

C’est sous l’impulsion d’une offre plus cosmétique que véritablement traitante que le rayon des capillaires s’est diversifié avec succès en pharmacie. Grâce à cette dynamique, il a réussi à fidéliser les consommateurs recrutés pendant la crise sanitaire. Résultat: il affiche une croissance en valeur de 12,8 %* , aussi bien sur la segmentation cosmétique, qui représente 66,1 % du marché en valeur, que sur les compléments alimentaires (33,9 %)*. Avec les marques Ducray, René Furterer et Klorane, le groupe Pierre Fabre reste l’acteur de référence de la catégorie en pharmacie. « Notre double expertise à la fois médicale et dermocosmétique nous assure une vraie légitimité pour développer un portefeuille d’ innovations prometteur », explique Paul Fabre, directeur marketing France des Laboratoires Pierre Fabre dermocosmétique. Les soins traitants, qui totalisent 46,4 % des parts de marché en valeur du capillaire*, ont enregistré de belles progressions : + 14,7 % pour les antichutes, + 16,8 % pour les antipelliculaires et pour les phanères, pour la pousse + 5 %*. Les produits en tête des ventes sont d’ailleurs en majorité issus de ces segments, comme l’antipelliculaire Kelual DS de Ducray et les antichutes Triphasic de René Furterer (Progressive et Reactional). « L’ancrage médical est indéniable, souligne Sidonie Marvalin Simon, responsable marketing Bioderma positionné avec sa ligne Nodé. Les pathologies du cuir chevelu liées au stress sont également en forte augmentation. » Pour autant, ces dernières années, les industriels ont plutôt mis l’accent sur des segments plus orientés beauté pour répondre aux problématiques des cheveux colorés, abîmés, etc. Il faut dire que la crise du Covid a transformé l’officine en une destination beauté de référence, et cette tendance n’a pas échappé aux acteurs du capillaire.

La skinification tire les capillaires vers le haut

Selon une étude Kantar, réalisée en 2022 auprès d’un échantillon de 1 000 femmes âgées de 16 ans et plus, les prévisions d’achat en termes de produits capillaires sont clairement dirigées vers le soin. Une tendance qui se vérifie quel que soit le circuit, l’officinal mais aussi le sélectif et la grande distribution. En effet, 44 % des sondés affirment orienter leurs achats vers un produit qui améliore la santé de leur cuir chevelu et 15 % souhaitent privilégier le critère du soin premium. « Les gens prennent conscience que la santé du cuir chevelu est liée à celle des cheveux, relève Paul Fabre. Une skinification [terme anglophone qui désigne l’art de soigner son cuir chevelu et ses cheveux comme on soigne son visage, NDLR] s’opère à travers des routines complémentaires et le besoin de soins universels comme l’hydratation. » En pharmacie, à l’image du soin visage, cette tendance se traduit par une sophistication de l’offre. Les traditionnels shampooings et après-shampooings sont complétés par des produits très dynamiques à l’instar des lotions à + 19,2% en valeur, des masques à + 24,7 % ou des baumes à + 16,7 %* . Nuxe a d’ailleurs profité de l’engouement autour des routines beauté pour se lancer, en avril 2023, dans les capillaires en pharmacie. « Aujourd’hui, la tendance est de prendre soin de ses cheveux comme de sa peau. Les femmes exigent pour leurs cheveux des produits aussi pointus que pour leurs soins visage, constate Christine Delfaut-Sara, directrice générale adjointe marketing et communication Nuxe. La nouvelle gamme Hair Prodigieux, composée de formules ultratech, premium et green, a reçu un formidable accueil de la part de nos partenaires pharmaciens. En quelques mois seulement, elle est devenue le premier contributeur à la croissance du segment haircare ».

La médicalisation gagne en volume

Toujours sur fond de sophistication, la médicalisation, ou « healthification » de la beauté, touche aussi les capillaires avec la valorisation de formules efficaces, notamment grâce à l’utilisation d’ingrédients héros de la dermatologie, comme les céramides, l’acide hyaluronique, ou encore les traitements réparateurs comme le « BondBuilding ». « Cette médicalisation vise de nouvelles approches plus orientées sur la santé féminine, et contribue à proposer des nouveaux formats d’applications comme les embouts canules afin de chercher à améliorer la santé du scalp », explique Paul Fabre. Le marché des compléments alimentaires capillaires s’inscrit également dans cette tendance de médicalisation.

Les compléments alimentaires s’arrachent

Après une année 2022 riche en nouveautés sur le segment des compléments alimentaires, l’offre s’est quelque peu stabilisée. Mais la pharmacie demeure le circuit de prédilection de la voie orale. En tête des ventes, les gélules antichute Forcapil, Effluvium et Luxéol. Quant aux compléments alimentaires axés sur la beauté des cheveux, ils se positionnent comme un basique, avec de nombreuses références pour aider à la pousse. Les gummies d’Oenobiol ou de Miam Lab continuent, eux, de séduire une cible plus jeune. « Nous travaillons désormais à répondre à des problématiques plus spécifiques, explique David Gueunoun, fondateur et directeur général de Mium Lab qui a lancé une référence cheveux et ongles en complément des gummies beauté généralistes. Ce type de galénique participe à l’observance d’une cure longue nécessaire pour traiter les problèmes capillaires. Et avec un concentré de 5 mg de biotine, l’efficacité de notre produit n’a rien à envier aux autres », conclut-il.

Les jeunes marques qui poussent

La pharmacie et les perspectives florissantes de son rayon capillaire ont également attiré les jeunes pousses, venues étoffer l’offre avec des galéniques différentes. À l’image de Yodi qui s’est lancé avec une gamme de shampooings en poudre, des solides d’Unbottled, des shampooings de RoseBaie, des routines d’Oma & Me ou encore de MakeMyMask, spécialisée dans la cosmétique « do it yourself ». « Notre offre nécessite le conseil avisé d’un professionnel de santé. Nous envisageons même la prescription d’ici 2025, car nos préshampooings apportent une réponse effi cace et naturelle à de vraies pathologies, comme l’eczéma, le psoriasis ou les dermatites atopiques », révèle Julie Pernet, docteure en pharmacie et cofondatrice de MakeMyMask. Au même titre que les autres rayons, le capillaire n’échappe pas à la vague verte qui envahit l’offi cine. Sur la tendance « conscious beauty », le shampooing reste bien sûr un produit clé qui tend à se développer sur de nouveaux modes de consommations, tels que le vrac et l’écorecharge.

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* Source : Gers data, en cumul annuel mobile à fin novembre 2023