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Cancer : l’accès aux soins de support progresse
Le 3e Baromètre de l’Afsos (Association francophone des soins oncologiques de support) révèle une nette amélioration de l’accès aux soins de support en cancérologie depuis 2014. Cependant, plus de 30 % des patients restent encore privés de ces soins essentiels à leur qualité de vie.
Depuis la mise en place du premier Plan cancer en 2003, tous les malades doivent avoir accès à des soins oncologiques de support (SOS). Ces soins visent à diminuer les effets secondaires des traitements et à améliorer la qualité de vie des patients sur le plan physique, psychologique et social. Dans son 3e Baromètre des SOS dévoilé le 2 juillet 2024, l’Afsos dresse un bilan contrasté : elle salue les progrès réalisés depuis le dernier baromètre de 2014, tout en mettant en lumière des disparités persistantes dans l’accès à ces soins.
Le principal enseignement de l’enquête, menée auprès de 2 660 patients et 1 259 professionnels de santé, est que près de 70 % des personnes atteintes d’un cancer ont bien eu accès aux soins de support dont elles avaient le plus besoin. Les plus accessibles sont les soins socio-esthétiques (75 % des patients y ont eu accès), la prise en charge de la douleur (72 %), la gestion des effets indésirables des traitements (72 %) et le soutien psychologique (72 %). Par ailleurs, 69 % ont reçu une prise en charge diététique et nutritionnelle, et 64 % ont pu pratiquer une activité physique adaptée.
Ces chiffres mettent en évidence une amélioration significative par rapport au dernier baromètre : en dix ans, l’accès au soutien psychologique a plus que doublé (passant de 31 % en 2014 à 72 % en 2024). Dans le même temps, les soins socio-esthétiques ont également connu une importante progression avec un taux d’accès triplé (25 % en 2014 contre 75 % en 2024).
Des obstacles restent à lever
Malgré ces avancées, le Baromètre 2024 révèle que l’information sur les SOS reste insuffisante : 30 % des patients se déclarent insatisfaits. De plus, la réévaluation des besoins tout au long du parcours de soins fait parfois défaut, notamment en cas de rechute (où elle intervient dans 21 % des cas) ou à l’arrêt des traitements (17 %).
Le Dr Didier Mayeur, oncologue et président de l’Afsos, déplore en outre qu’un « tiers des patients n’ait toujours pas accès à ces soins ». L’étude pointe en effet des obstacles majeurs : la difficulté de savoir à qui s’adresser arrive en tête (66 %), suivie par l’éloignement du domicile (58 %), la difficulté à obtenir une consultation (56 %), le coût et le reste à charge (53 %) ou bien encore une offre de soins non disponible dans l’établissement (51 %).
Les professionnels de santé interrogés ont identifié plusieurs axes d’amélioration : mieux évaluer les besoins en soins de support (78 %), faire connaître les SOS dès le diagnostic (77 %), les rendre plus accessibles dans l’établissement (73 %) et aider le patient à s’orienter (69 %).
L’équipe officinale : un acteur clé pour améliorer la prise en charge
Pour améliorer la prise en charge, l’Afsos préconise de rendre les soins oncologiques de support plus accessibles en ville. Le Dr Florian Scotté, vice-président de l’association, souligne le rôle crucial des pharmaciens d’officine : « C’est leur rôle primordial d’accueillir le patient qui s’est vu prescrire des traitements oraux, qui présentent pour la plupart des effets indésirables. » Il évoque également un besoin de formation chez les officinaux pour bien appréhender certains traitements.
« Dans les campagnes ou certains villages, les pharmaciens sont les seuls professionnels de santé disponibles quand l’accès au médecin généraliste est difficile, rappelle de son côté Laure Guéroult-Accolas, pharmacienne et directrice de l’association Patients en réseau. Il est donc important que les équipes officinales, qui délivrent tout type de traitements, soient formées aux spécificités des thérapies anticancéreuses pour mieux informer le patient sur les posologies et les effets secondaires, afin de les aider à mieux les supporter. »
« Du chemin reste à parcourir pour un accès homogène et égalitaire aux soins de support », conclut le Dr Didier Mayeur, appelant à une mobilisation continue pour améliorer l’accès et la qualité des SOS.
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