Anti-fatigue, immunostimulant… pourquoi conseiller le ginseng dès l’automne

Plante herbacée d’Asie, le ginseng ou Panax ginseng Meyer tire son nom du chinois « jin-seng » qui veut dire « homme racine » par anthropomorphisme. Panax vient du grec « pana » et « axos » signifie « qui soigne tout ». Il ne faut pas le confondre avec le ginseng américain ou Panax quinquefolius, qui n’est pas officinal. On distingue deux types de ginseng, le rouge et le blanc. Le ginseng blanc provient de racines âgées de 5 à 7 ans que l’on laisse sécher au soleil. Quant au rouge, il est issu de racines soumises à la vapeur d’eau avant d’être séchées. Si les deux ont des propriétés comparables, le ginseng rouge est le plus énergisant.

Les propriétés reconnues du ginseng

Le ginseng est une plante adaptogène, c’est-à-dire qu’il augmente la résistance de l’organisme face à différents stress et l’aide à s’adapter. Selon l’OMS, le ginseng améliore les capacités physiques et psychiques en cas de fatigue ou de convalescence. Il permet de lutter contre la fatigue grâce à la présence dans ses racines de vitamines (B1, B2, B3, B5, B12, C) et d’acides aminés essentiels. De plus, il est riche en ginsénosides, qui activent les récepteurs intracellulaires aux stéroïdes. Le ginseng permet également une meilleure absorption cellulaire de l’oxygène. Le ginseng est immunomodulateur. Il stimule la production de lymphocytes T et B et l’activation des macrophages, et augmente l’activité des lymphocytes NK (Natural Killer). Ceci s’explique par la présence de nombreux polysaccharides. Une étude menée sur 227 volontaires vaccinés contre la grippe a montré que cette plante potentialise l’efficacité du vaccin antigrippal. Un groupe a reçu quotidiennement un extrait de ginseng et un autre groupe un placebo. Au bout de douze semaines, 13 % de cas de grippe ou de rhumes dans le groupe ginseng a été constaté contre 37 % dans le groupe placebo, soit presque trois fois moins. Cela est dû en partie aux concentrations d’anticorps supérieures chez les personnes ayant pris du ginseng. Les propriétés immunostimulantes et antiasthéniques du ginseng en font l’allié idéal à l’entrée de l’hiver ! Mais les propriétés du ginseng ne s’arrêtent pas là. Il aide à lutter contre le stress en agissant sur les taux de GABA (acide gamma-aminobutyrique) et de dopamine. Il est aussi neuroprotecteur et améliore les fonctions cognitives et de mémorisation en agissant sur l’hippocampe et en inhibant l’acétylcholinestérase. Le ginseng est également anti-inflammatoire via l’activité du TNFα (Tumor Necrosis factor) et par inhibition des thromboxanes tout en protégeant la muqueuse gastrique. Le ginseng est utilisé depuis des millénaires comme aphrodisiaque masculin et pour faciliter l’érection. Cette propriété serait expliquée par une action sur l’oxyde nitrique synthase (NOS) au niveau urogénital. Mais les études menées ne concluent pas à une réelle efficacité. Des travaux de recherches sont en cours, notamment en cancérologie. Certains ginsénosides pourraient en effet avoir des propriétés antiangiogéniques, protectrices, et d’autres pourraient limiter la prolifération des cellules cancéreuses.

Dose quotidienne

L’OMS recommande une dose quotidienne correspondant à 0,5 à 2 g de racines séchées. Le ginseng retrouvé dans les produits de phytothérapie est généralement dosé à 7 % en ginsénosides et la dose doit être limitée à 200 mg de 1 à 3 fois par jour. La prise le matin est à privilégier. Le ginseng est bien toléré avec des effets indésirables réversibles et peu nombreux.

Effets indésirables et précautions d’emploi 

Les patients diabétiques souffrant d’insuffisance cardiaque ou d’hypertension artérielle ne devraient pas utiliser de ginseng sans avis médical. Il est recommandé de l’utiliser avec prudence en cas d’obésité ou d’insomnie. Cette plante présente peu d’interactions médicamenteuses. Elle doit être utilisée avec précaution chez les personnes sous anticoagulant, inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO) ou triptan. Le ginseng pouvant faire baisser la glycémie, il peut augmenter le risque d’hypoglycémie chez les patients sous antidiabétiques.