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1/7 – Pathologie : rappel sur la dépression
La dépression est l’une des pathologies psychiatriques les plus fréquentes. En 2021, Santé publique France estimait que 12,5 % des Français adultes avaient souffert d’un épisode dépressif caractérisé sur les 12 derniers mois. Sa prise en charge en bref.
La dépression est liée à une déplétion en neuromédiateurs de type monoamines, c’est-à-dire en sérotonine, dopamine et noradrénaline, qui interviennent respectivement dans la régulation de l’humeur, du plaisir, de la vigilance et de l’entrain. La stratégie thérapeutique diffère selon l’intensité de l’épisode dépressif :
- dans les formes légères, une psychothérapie de soutien est recommandée ;
- dans les formes modérées, il est préconisé une psychothérapie éventuellement associée à un traitement antidépresseur ;
- dans les formes sévères, la prise en charge associe d’emblée psychothérapie et antidépresseur.
Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), les inhibiteurs mixtes de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNA), la miansérine, la mirtazapine et la vortioxétine sont les antidépresseurs recommandés en première intention. Les antidépresseurs tricycliques sont prescrits en deuxième intention en raison de leurs effets indésirables anticholinergiques et cardiovasculaires. La tianeptine, qui expose au risque de dépendance et est un médicament assimilé stupéfiant, et l’agomélatine, hépatotoxique, sont quant à elles des antidépresseurs de troisième intention. Après l’échec de plusieurs antidépresseurs, le recours aux inhibiteurs de monoamine-oxydase (IMAO), qui sont impliqués dans de nombreuses interactions, y compris alimentaires, peut être envisagé.
Le traitement d’attaque dure généralement 4 à 8 semaines. Après évaluation de l’efficacité de la prise en charge, il est consolidé pendant 6 à 12 mois en cas de rémission complète, et la posologie ou le traitement sont modifiés en cas de rémission partielle ou d’aggravation. L’arrêt du traitement s’effectue progressivement sur plusieurs semaines pour éviter une rechute et un syndrome de sevrage.
Le temps de réponse thérapeutique étant plus long que celui de l’apparition des effets indésirables, un accompagnement et une surveillance régulière doivent être instaurés dès le début du traitement afin d’obtenir l’adhésion du patient.
Par ailleurs, les antidépresseurs sont susceptibles d’induire une levée d’inhibition avec un risque de passage à l’acte suicidaire (alors que l’humeur n’est pas encore améliorée en début de traitement), ce qui justifie une adaptation progressive des posologies et peut nécessiter une instauration de traitement en milieu hospitalier pour une surveillance adéquate du patient.
Outils pratiques au comptoir
Le réseau Psychiatrie Information Communication (PIC), constitué de professionnels hospitaliers au service du soin médicamenteux en psychiatrie et santé mentale, met à disposition gratuitement sur son site (reseau-pic.info) des fiches de bonne pratique et de bon usage des antidépresseurs et d’autres médicaments psychotropes destinées à l’ensemble des professionnels de santé ainsi qu’aux patients.
En collaboration avec la Société française de pharmacie clinique (SFPC), le réseau PIC a élaboré une fiche « Réflexe » facilitant la dispensation des antidépresseurs à l’officine.
Avec l’aimable relecture de Claire Pollet, pharmacienne praticienne hospitalière, établissement public de santé mentale (EPSM) Lille-Métropole (Nord) et des Flandres, Emmanuelle Queuille, pharmacienne praticienne hospitalière, centre hospitalier Charles-Perrens, Bordeaux (Gironde), et Laurence Schadler, pharmacienne praticienne hospitalière, centre hospitalier Esquirol, Caen (Calvados), toutes membres du réseau Psychiatrie Information Communication (PIC).
Article issu du cahier Formation du n°3507, paru le 30 mars 2024
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