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Ses nuits sont aussi belles que ses jours

Publié le 18 octobre 2019
Par Fabienne Colin
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Adjoint à la pharmacie Porte des Alpes en périphérie de Lyon (Rhône), Yoann Giffard alterne le rythme effréné d’une officine de centre commercial et celui, plus irrégulier, d’une pratique en mode «   garde   ». Au même endroit.

Arrivé à la pharmacie Porte des Alpes à Saint-Priest (Rhône) en 2016 après 10 ans d’exercice en officines de bourg ou de quartier, Yoann Giffard travaille nuit et jour. Son agenda professionnel hebdomadaire aligne 1 journée et demie et 2 nuits. Car, fait peu banal, la pharmacie, située dans un centre commercial (850 à 1 000 clients au quotidien), assure une garde nocturne 365 jours par an depuis fin 2014. « Cela me permet d’avoir une vue d’ensemble de la pharmacie », s’enthousiasme cet adjoint à 2 rythmes. Son emploi du temps nocturne commence à 20 h en semaine, 20 h 30 les samedi et dimanche. Peu avant 21 h, le personnel de l’officine commence à orienter les clients vers les caisses de nuit. « Je travaille surtout debout car, jusqu’à minuit, je fais beaucoup de comptoir. L’automate apporte la plupart des produits remboursés. Je vais chercher le reste en back office, voire directement en rayon pour la parapharmacie. En moyenne, 70 clients sont reçus chaque nuit mais il y a beaucoup plus de monde le week-end, les jours fériés ou leur veille. »

« Un service rendu à la population »

Du coup, l’officine dispose de 3 postes pour accueillir des patients arrivant directement du service des urgences de l’hôpital privé voisin. Ils entrent par la porte automatique de la galerie et y trouvent l’accès à une sorte de drive piéton aux allures de 3 cabines de péages vitrées. Si le pharmacien n’est pas déjà en train de servir – ce qui est quasiment tout le temps le cas jusqu’à minuit -, il suffit de sonner le professionnel. Dans sa chambre de garde, celui-ci a accès à des écrans de contrôle pour vérifier les allées et venues. « Les gens sont calmes la plupart du temps. J’ai même l’impression que les clients de centre commercial s’impatientent davantage le jour que ceux qui viennent le soir. Pour l’officine, ouvrir la nuit est un service rendu à la population. D’ailleurs, il s’agit bien d’une garde et non d’une pharmacie ouverte la nuit », insiste-t-il. De fait, au fil de la conversation, les pharmaciens de nuit (outre Yoann, 3 autres travaillent uniquement en nocturne) précisent toujours qu’une majoration de 8 € est appliquée à partir de l’horaire de fermeture et jusqu’à 8 h. Une fois le flot de patients noctambules ralenti, le pharmacien ne teste pas pour autant le matelas de l’officine. Ou rarement. Le titulaire, Jérôme Cartier, lui a confié des missions complémentaires au comptoir : « On m’a délégué la gestion des stupéfiants, la facturation des locations et, actuellement, je suis aussi en train d’établir une procédure concernant les médicaments à délivrance particulière. » Trois tâches pour lesquelles Yoann Giffard apprécie le calme de la nuit en back office.

BIO EXPRESS


•  2005 : doctorat en pharmacie, option officine (université de Lyon 1 – Claude Bernard)

• 2006-2007 : adjoint à Vaulx-en-Velin (Rhône)

•  2007-2010 : adjoint à Oullins (Rhône) et Charbonnières-les-Bains (Rhône)

•  2010-2016 : adjoint à Laval (Mayenne)

•  Depuis 2016 : adjoint à Saint-Priest (Rhône)

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